Poésies d'Oneira




Barde contant une histoire aux enfants, par SLo.

Marcher


archer. Marcher sans s'arrêter. Marcher le jour et la nuit, un peu comme il écrit parfois ces suites de mots sans fin et sans sens. Avancer comme seulement sait le faire une rivière, mais cette fois sans se limiter à la mer. Marcher un peu comme pour se laver de toute impureté, et toujours progresser.
Il avait confiance en la création, mais on peut progresser tant dans le bien que dans le mal, un peu comme on passe en marchant des marais aux collines, des collines aux déserts. La vie, c'est juste marcher. L'épée au poing, ou une colombe dans la main, c'est l'affaire de chacun.
Il avait vu la naissance de quelques mondes, et inventé plusieurs dieux. Il avait été fils et père, il avait été ami et amant, il avait été ombre et lumière, sang qui perle, goutte qui explose, verre qui casse, lame qui tranche, feuille qui pousse, plume qui trace.
Aujourd'hui, il marche dans le vent terrible des steppes, demain, il marchera dans les montagnes, ou dans les plaines, il lui importait peu de savoir où il passait, pourvu qu'il avance.
Il croise des gens, parfois, des gens qui se perdent en lui, des gens qui l'ignorent, le fuient, le tuent, l'aiment. Mais tous disparaissent.
Si vite...
Au rythme de ses pas, cadencés comme une horloge, réguliers comme un lever de soleil, bruyants comme un océan, lui il avance, et laisse en arrière tous ces gens qui n'ont pas voulu de lui.
Il est le sage, il est le fou, à la foi devin et imbécile.
Mais au fond, il ne sait pas bien qui il est. La mort, la vie, et tant d'autres sont passés en lui, prenant son corps comme on prendrait un chemin, pour avancer encore, marcher toujours. Le jour, la nuit.
Ce qu'il écrit aujourd'hui, c'est tout ce qu'il restera demain. Ce qu'il est aujourd'hui est déjà mort pour demain.
Pour ceux qui sont devant lui, il n'est que cette forme qui avance et sème partout ces manuscrits insensés, ces mots désordonnés.

Texte anonyme.



Dragon Noir et Noir Dragon


Déploie tes ailes,
Prends ton envol.
Déploie tes ailes,
Ombre sur le sol.
Déploie tes ailes,
Créature des enfers.
Déploie tes ailes,
Allons croiser le fer.

Une ombre dans les cieux.
Une ombre sur la terre.
Une ombre dans les cieux,
Même les braves se terrent.
Une ombre dans les cieux,
Effrayante créature.
Une ombre dans les cieux,
Leurs âmes tu tortures.

Tu sèmes la terreur
Monstre de griffes et de crocs.
Tu sèmes la terreur
Et tombent les châteaux.

De ta bouche béante
Jaillit le feu dévastateur.
De ta bouche béante
Découle l'essence de la peur.

Les cris de tes victimes résonnent
Dans ton brasier ardent.
Les cris de tes victimes résonnent
Craquant entre tes dents.

Noir dragon d'obsidienne
A tous tu imposes le respect.
Noir dragon d'obsidienne
Dans ton antre trésors sont cachés.

Mon beau dragon,
Tu peux vivre l'éternité.
Mon beau dragon,
L'âge ne fera que t'améliorer.

De batailles en batailles tu iras,
De multiples victoires tu emporteras.
De batailles en batailles tu iras,
Et ton domaine s'agrandira...

Extrait de "Cent poèmes sur les seigneurs du ciel", Erahen'nel.