Description générale du pays nain de Tulkhar




e pays nain de Tulkhar, situé dans la péninsule des Kahargal, est le second en taille mais le troisième en importance des royaumes nains d'Oneira. Très ancien, puisque certains datent sa fondation d'avant même celle de Tarendur, Tulkhar s'étire du nord au sud des Kahargal, plus précisément sous les montagnes du Sykarion, les montagnes du Reg'Al'Mokria et les monts Fheorë, jusqu'au grand lac Nëben. Sa densité de population est relativement plus faible que celle des royaumes de Tarendur ou de Durgan, mais on dénombre tout le long de la frontière sud de l'Ar'Kahargal et de la frontière de Yenva dans les monts d'Ornic, de nombreuses communautés naines au-delà de ses frontières mais qui se déclarent néanmoins sous son autorité.
La situation géographique de Tulkhar, qui suit la ligne des principales chaînes kahargiennes a poussé le pays à s'intéresser aux conflits frontaliers nombreux dans la région : les guerres entre le Roban et l'Ar'Kahargal, entre l'Ar'Kahargal et l'Edanel, entre l'Edanel et le Mirëli ont joué un rôle certain dans le développement de la politique et de la culture tulkhariennes. En effet, certains de ces pays humains ont à plusieurs reprises demandé l'aide de Tulkhar ou encore ont engagé les services de ses troupes de mercenaires. Ainsi le pays, notablement plus petit dans les siècles passés, s'est-il étendu vers le sud avec l'émergence de l'Edanel et de ses velléités à "assainir la pourriture" du Mirëli.
Mirgan-aux-Tours (ou Mirgan-la-Blanche, en référence à scintillante kaekym dans laquelle elle est taillée) est la capitale de Tulkhar. Située sous la ville humaine de Lülen, elle-même érigée sur les ruines d'une ancienne cité Eldevanne, elle est réputée pour sa grandeur et son incommensurable beauté. Un jour permanent y règne, reflet d'une antique magie, et selon la légende elle est si haute que les nuages s'y forment et qu'il peut y pleuvoir.
A l'heure actuelle, le royaume de Tulkhar est en paix avec ses voisins de l'ouest et du nord, même si les derniers conflits avec le Roban ne datent que de quelques dizaines d'années à peine. En revanche, Tulkhar est ouvertement en guerre contre l'Edanel. Les Accords de Merin, signés en 1045 avec le Mirëli autorisent ainsi les nains à profiter du fleuve du même nom pour convoyer leurs richesses jusqu'au port de Lefëi depuis lequel elles seront vendues dans tout Oneira, en échange de quoi Tulkhar protège la frontière des incessantes tentatives de conquête edaliennes.
Les ouvertures de Tulkhar sur la surface sont peu nombreuses : même si on en compte plusieurs dizaines au Mirëli (pays avec lequel Tulkhar s'entend particulièrement bien du fait, probablement, d'un égal respect devant la culture eldevanne), il n'en existe que trois au Roban et quelques-unes en Ar'Kahargal, plus particulièrement dans la région des Pics Noirs du Sykarion, Tulkhar profitant du commerce de la guerre dont Dir'Arch a fait sa spécialité. Ces entrées sont néanmoins gardées, et si les nains vont et viennent comme bon leur semble, seuls les humains munis de laissez-passer délivrés par les autorités tulkhariennes, la Maison du Roi de Karan ou les représentants officiels de ceux-ci à Illéranyne ont l'occasion de visiter les galeries enténébrées du pays souterrain.
En matière de ressources et de commerce, Tulkhar est réputé pour son raffinement : la ciselure sur métaux et sur pierres est leur spécialité, et leur art de la taille brillante des gemmes fait le ravissement de toutes les cours d'Oneira. C'est ainsi des ateliers de Tulkhar qu'est née la somptueuse couronne des reines mirëliennes, la sublime Telveïr, dont le royaume tire une telle fierté que le flocon de neige est devenu son emblème.
Les nains de Tulkhar, sans être aussi amicaux et liants que ceux de Durgan, ont la réputation d'être courtois et fiables, et leur ténacité est légendaire, notamment au combat puisqu'ils n'ont presque jamais été mis en échec. Leur affabilité reste cependant superficielle, car les nains de Tulkhar vouent un culte au secret et ne laissent rien filtrer de leurs connaissances : ayant grandement souffert du cataclysme de l'An 0, et à plus forte raison à cause de la proximité géographique de la Bataille des Gardiens, ils s'efforcent encore aujourd'hui de restaurer leurs plus belles villes et de retrouver leurs savoirs perdus qu'ils estiment directement transmis par les Eldevan.

Extrait des Chroniques géographiques, par Gwanys, Illéranyne.