Dieux et déesses du monde d'Oneira







Délomaque


Délomaque est la "Déese mère" d'Oneira. Il est dit dans la genèse que "Délomaque s'éveilla dans le vide du temps et de l'espace", et qu'au fil du temps elle donna naissance à ses enfants, les huit anciens dieux, qui à leur tour créèrent le visage d'Oneira tel que l'on connu les premiers êtres, la terre et le ciel, les plantes et les animaux, la vie et la mort.
Délomaque est aussi et surtout l'âme d'Oneira personnifiée. Elle est telle qu'elle doit être. Elle tend naturellement vers le destin d'Oneira. Chaque âme humaine possède une parcelle de l'âme de Délomaque - de l'âme d'Oneira.
Délomaque est Oneira, personnifiée par les créatures.
Il est considéré que Délomaque vit dans le Monde de Délomaque où se trouvent toutes les âmes des créatures vivantes, mais aussi des animaux, des plantes, des pierres, des flammes, des ruisseaux, des nuages, etc...
Le Monde de Délomaque est l'endroit d'où viennent et où retournent toutes les âmes. Un monde parfait, où chaque chose est à sa place, et où chaque chose est ce qu'elle doit être.
Aujourd'hui, Délomaque nous est connue sous les traits d'une femme à l'apparence changeante (une personne verra toujours Délomaque sous l'apparence qu'elle lui avait imaginée). Ce visage féminin tient aux premiers temps des hommes à qui les Clans, qui connaissaient Délomaque sous la forme d'un pur esprit retiré d'Oneira depuis la venue des humains, expliquèrent qu'elle était la mère d'Oneira. Les hommes, reconnaissant la nécessité de lui vouer un culte, se la représentèrent naturellement sous les traits de la Mère. Mais si les temps d'Oneira devaient se poursuivre infiniment, il n'est pas exclu qu'un nouveau peuple se représente Délomaque sous la forme d'un homme, et elle leur apparaîtrait ainsi dans son Monde.

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

La Dame aux Perles, déesse du petit peuple


Déesse peu connue des humains, la Dame aux Perles a pourtant la faveur de nombre de petits peuples magiques, notamment des fées.
Les vieilles légendes content que la Dame aux Perles parcourt tout Oneira à la recherche des plus jolies perles de rosée disposées sur les feuilles, les fleurs ou, surtout, les toiles d'araignées, afin de s'en faire des bijoux, et notamment d'immenses colliers. A ce titre, la Dame aux Perles aurait un rapport privilégié avec les danelole, très petites araignées qui seraient, en quelque sorte, ses ouvrières, capturant pour elle la rosée la plus délicate qui soit dans leurs toiles "aussi fines que le premier rayon de soleil du matin".
Les bijoux de la Dame aux Perles, bien que faits de rosée et de fils d'araignées, sont réputés solides comme du cristal. Recevoir un tel bijou et un gage d'abondance et de pureté. La plupart des fées vous diront avec le plus grand sérieux qu'un collier de perles de rosée vaut mieux que dix gourdes pleines, lorsqu'il s'agit de se prémunir contre la soif.
On peut noter également qu'en Ar'Lumn, il est courant de considérer que de les bijoux de rosée de la Dame aux Perles, portés par des enfants, les protègent contre toutes sortes de maux, et notamment des enlèvements. On prétendra également que la Dame aux Perles serait l'une des servantes de Sevelan, chargée de la protection de certaines plantes. Ces plantes, en retour, gardent précieusement une perle de rosée que la Dame pourra venir chercher. D'une manière générale, la Dame aux Perles protège ce qui est petit et beau aux yeux du petit peuple.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Delinen et le rat blanc, dieu des enfants


Delinen est, de tous les dieux d'Oneira, l'un des plus complexes, des plus fascinants, des plus appréciés. Sa représentation est très variable en fonction des pays, des régions, parfois même des familles, mais son rôle est toujours le même : il écoute les enfants, les console, les comprend, les soutient. Il est le parent idéal, celui qui comprend les petites injustices dont sont victimes les enfants, celui qui explique et rassure. Selon les lieux, Delinen peut être un père, une mère, un grand-père ou une grand-mère. Dans certains pays, comme en Mirë-Mean, il existe deux dieux des enfants, l'un étant un père, l'autre une mère. Les noms de Delinen peuvent varier d'un pays à l'autre. En Istia, on l'appelle la Grand-Mère aux Rats (Dailasen-reka), en Tor-Keralm, c'est le Vieux Père Morëmki (Isen'mesan Morëmki), en Eranos c'est la mère Nime, etc.
Tous ces visages cachent cependant une même réalité clairement identifiable à l'aide d'un point commun : tous ces personnages sont aidés et secondés par un ou plusieurs rats blancs. On apprend à tous les enfants qu'il suffit d'un peu de pain ou de fromage déposé à côté de son lit pour recevoir, au moins en rêve, la visite du rat blanc de Delinen. Beaucoup s'aperçoivent à leur réveil que leur taie d'oreiller a été un peu grignotée, et tous sont soulagés, consolés, et s'accordent à dire que le rat blanc est en réalité de couleur crème, qu'il est particulièrement mignon, très intelligent, qu'il répond aux questions d'un couinement expressif, qu'il accourt quand on l'appelle et qu'il adore les câlins.
Delinen est fréquemment associé aux petits peuples magiques. On le prie souvent sur les autels du petit peuple, et beaucoup prétendent que les rats blancs sont aussi les montures de certains peuples magiques.
Delinen n'exige rien en échange de son aide, sinon peut-être qu'on ne l'oublie pas lorsque vient l'âge adulte. Souvent il arrive qu'une personne décide de fêter le dieu des enfants pour le remercier de son aide passée par une fête de famille autour d'un bon repas, où l'on se transmet les anecdotes sur Delinen et sur le rat blanc.
Lorsque vient la naissance d'un enfant, le père, la mère, le grand-père ou la grand-mère, selon le visage de Delinen dans la région ou la famille, recommande l'enfant à Delinen à travers une prière très personnelle dont les rites se transmettent parfois (mais pas toujours) de parent à parent dans une même famille.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Delvë, la Dame du Passage


Stèle dite ''d'Estanir'', dédiée à Delvë, sur l'île de Chebat."Delvë vit l'âme de l'odieux tyran et Elle se dressa devant la Porte du Monde de Délomaque, mais bien que l'âme fût noire et vile, cruelle et difforme, Elle la contempla avec bienveillance, compassion et chagrin, et des larmes brillèrent dans ses yeux de nuit. 'Tu as mal agi tout au long de ta vie, dit-Elle avec douceur, mais je lis dans ton c½ur pourquoi il en fut ainsi. Viens avec moi, et tu le verras aussi. Comme esprit, tu retourneras auprès de ton peuple, et tu contempleras par mes yeux sa détresse et sa souffrance, et elles te pénétreront aussi, et lorsque ton c½ur connaîtra un regret sincère, lorsque tu auras accompli trois actes pour réparer le mal qui vient de toi, tu reviendras vers moi, je t'accueillerai car tu seras mon ami, et j'ouvrirai pour toi les portes d'une nouvelle vie.'" (Cent Contes sur la Mort et les Etoiles, par Balan-Irnivan).
S'il est un dieu, outre Délomaque, que tous les oneiriens connaissent, il s'agit de Delvë, à laquelle nul n'échappe, fût-t-il aimé des fées ou couvert des bienfaits de Janit. Elle porte d'innombrables noms, qui tous ne lui rendent pas justice : Dame du Passage, Dame de la Mort, Dame de la Nuit et Dame des Etoiles sont les plus communs ; les autres ne se murmurent qu'avec une inique ranc½ur que ne peut inspirer que le chagrin le plus ignoble.
Même si le culte de la Mort lui est dédié, Delvë est connue et honorée unanimement dans tous les pays d'Oneira (à l'éternelle exception de l'Edanel, toutefois, dont les m½urs ineptes ne reconnaissent pas la réalité du monde), dans toutes les cultures et par tous les peuples, même si les Clans et les peuples magiques continuent de murmurer le nom d'Addina, le premier visage de Delvë, sa première existence.
Il est inutile de craindre Delvë : elle n'est ni exigeante ni vorace, elle ne réclame pas les âmes avant leur terme, elle n'est pas l'artisane de la mort : les êtres meurent, car c'est la loi des choses depuis le commencement des temps, et Delvë les accueille, les console et les remet à Délomaque. Seuls ceux qui auront agi au cours de leur vie avec cruauté, négligence, mépris d'Oneira, peuvent redouter la Dame du Passage, car elle ne leur ouvrira pas la porte qui mène au Monde de Délomaque. Avec compassion, elle les prendra à son service pour les éclairer sur leurs actes, elle les renverra sur Oneira pour y travailler à son compte et embellir les vies qu'ils ont gâchées ou réparer les choses qu'ils ont brisées, et au terme de ce châtiment, l'âme réparée se représentera devant Delvë qui lui ouvrira le Passage vers le Monde de Délomaque.
Bien que tous les oneiriens honorent Delvë à un moment ou à un autre de leur existence, deux communautés lui sont plus généralement dévouées : il s'agit d'abord des nelyens, qui sont les fidèles du Culte de la Mort, et de la communauté des Guérisseurs, particulièrement vivace dans la Principauté de Musä, qui s'adresse en priorité à Delvë pour recommander l'âme des mourants mais qui implorent aussi son aide pour guider leurs mains et soigner ceux dont l'heure n'est pas encore venue.
Il existe dans toutes les villes et presque tous les villages au moins un petit sanctuaire ou une petite stèle dédiée à Delvë et gravée de son symbole le plus connu : le papillon blanc que l'on retrouve également sur l'emblème du pays du Dye'Nelya. Auprès de ces lieux sacrés, qui peuvent aussi être une simple pierre gravée au bord du chemin, l'on peut prier pour les âmes des morts, mais aussi s'adresser à la Dame de la Nuit pour lui expliquer les raisons d'un acte qu'on aura commis et qui pourrait, le moment venu, influencer son jugement. Rares sont les humains qui n'auront jamais au cours de leur vie adressé à Delvë une parole de ce type, ou qui ne l'auront prise à témoin : invoquer Delvë est un gage que l'on est sûr d'agir avec raison, et que le poids de ce que l'on aura dit ou fait ne sera pas retenu au moment du Passage.
Il est d'usage, lorsqu'on s'adresse à Delvë, de poser les deux mains sur sa poitrine, la main droite sous la gauche, puis de les incliner en les gardant l'une au-dessus de l'autre, paumes vers le ciel, pour offrir à la Dame la lecture de son c½ur. Ce geste, devenu banal, est devenu courant au cours des conversations et sert, comme nous l'évoquions plus tôt, à assurer son interlocuteur de sa sincérité, que même Delvë, au moment du Passage, ne pourrait mettre en doute.

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Dhara, déesse des tempêtes


Représentation moderne de la déesse Dhara, par SLo.Dans le Nord et l'Est d'Oneira, Dhara est la déesse des tempêtes et du ciel. On lui trouve d'innombrables surnoms dont les plus populaires sont : Déesse des Tempêtes, Maîtresse de l'Eclair, Fille de l'Orage, Dame des Terres Jaunes, etc.
On la représente traditionnellement volant dans les orages, ses cheveux flottant autour d'elle évoquant des éclairs aveuglants, et brandissant souvent un tambour dont le seul son, semblable au tonnerre, suffit à terrasser de peur tous les ennemis d'Oneira. Le tambour est un élément généralement attaché à Dhara et d'une grande importance dans le culte qui lui a été rendu avant l'an 0. Aujourd'hui, le porche de chaque maison d'Ar'Lumn s'orne d'une peau tendue sur un cadre et qui rappelle que chaque lumnien possède de naissance le doit d'en appeler à la colère de Dhara s'il est le témoin d'un événement malheureux ou injuste. Rares sont les villes et les villages lumniens qui ne possèdent leurs propres tambours d'Algani, instruments rituels au son puissant dont on se sert pour honorer ou appeler Dhara mais aussi pour galvaniser les armées partant en campagne.
La légende veut que Dhara fut au commencement des Hommes la fille de l'orage et de Bëlirann, première reine des Ga'Neghran, elle-même enfantée par les esprits d'Hurinn, le grand faucon, et de Lumïanna, l'âme du soleil et son rayon. Les épopées de Dhara, rapportées dans la Geste des Fils d'Eglin, rapportent qu'elle naquit animée d'une infinie colère à l'égard des maux du monde et qu'elle vint voir son père l'orage une nuit de tempête sur le mont Thylöm pour implorer qu'il lui remit des armes aptes à combattre tout mal qui s'abattrait sur Oneira. Touché par sa fille, l'orage lui donna la foudre comme épée et s'offrit lui-même, sacrifiant son nom et son esprit, pour qu'elle puisse user de sa force dans chacun de ses combats (de fait, l'on constatera qu'il n'existe en Oneira depuis le sacrifice du père de Dhara aucune divinité de l'orage aussi loin qu'on remonte dans son Histoire).
Dès lors, Dhara prit le visage de la divinité que l'on connaît. On attribue encore aujourd'hui en Ar'Lumn tout signe d'orage comme la colère de Dhara devant un événement mauvais qui viendrait de se produire quelque part en Oneira. Au cours de l'histoire lumnienne, les orages ont ainsi été exagérément utilisés comme prétexte justifiant toute décision. On se souviendra notamment de l'orage qui, en 902, éclata durant le Sommet de Gondëm organisée entre le roi lumnien Telador et une délégation keralienne et suffit pour que ses participants estiment que Dhara leur commandait à chacun de poursuivre la guerre. Par ailleurs, la réécriture de l'histoire par les érudits lumniens tend à attribuer à Dhara un rôle capital dans le déclenchement des plus grandes guerres de l'Histoire des Hommes (la Guerre des Gardiens en -8000, la Guerre d'Andyr en -4300 et la Guerre de l'An 0).
Il semble que jusqu'à l'an 0 Dhara ait été populaire dans tout Oneira, et l'on a trouvé des vestiges de son culte jusqu'en Eranos et au Daafeld. Certains avancent également que Dhara aurait été une déesse primordiale pour la civilisation de l'Empire d'Andyr jusqu'à sa chute. Cependant, la popularité de la Déesse des Tempêtes s'est éteinte après l'an 0 pour ne plus guère subsister qu'en Ar'Lumn, en Ar'Mirë'Ys et en Tor-Keralm.
De nos jours, Dhara est considérée avec une certaine méfiance dans le reste d'Oneira où l'on tend à la rendre responsable du caractère excessivement belliqueux des peuples d'Oneira avant l'an 0 et encore aujourd'hui de l'Ar'Lumn et du Tor-Keralm, et elle a été oubliée au point qu'on ne l'évoque même plus en cas d'orage (il sera intéressant sur ce point de consulter les mythes du Roban attribuant les orages de Mevyran à l'union des Eléments, et en aucune manière à la colère de Dhara).
Depuis son accession au trône en 1004, Kaldar s'est employé à renforcer encore l'importance de Dhara dans la culture lumnienne. Davantage que ses prédécesseurs il s'intéresse à son caractère guerrier plus qu'à sa volonté de justice, et il en a fait l'emblème de la plupart de ses actions militaires, notamment contre le Tor-Keralm. Peu à peu, une nouvelle image de Dhara s'est imposée : aux représentations traditionnelles de la déesse de justice armée d'éclairs qu'elle abattait sur ceux qui nuisent à Oneira pour mettre fin à leurs crimes, on la représente maintenant sous les traits d'une guerrière portant l'armure historique des soldats lumniens et une couronne rappelant très nettement celle des reines de l'Ar'Lumn. On a trouve également armée de boucliers et d'épées semblables à ceux du roi, et brandissant une bannière sur laquelle est représenté le blason de l'Ar'Lumn - ultime injure aux peuples du Tor-Keralm. Cependant, le jeu de Kaldar s'est retourné contre lui lorsque sa fille Aldaran a pris les armes et attiré la sympathie des armées lumniennes. La jeune princesse portant armure et bannière rappelle de manière saisissante l'image de la Dhara voulue par Kaldar, or loin de souscrire aux ambitions de conquête de son père, Aldaran préfère faire appliquer une justice quasi mathématique au nom de Dhara dont elle renvoie l'image. Pratiquement considérée par certains comme une incarnation de la déesse des lumniens, Aldaran rassemble ainsi de plus en plus de partisans propres, fragilisant la position du roi et rendant beaucoup plus difficiles la réalisation de ses ambitions : de plus en plus, on l'évoque comme le père bienheureux d'une déesse réincarnée, et non plus comme le chef de guerre puissant, capable même de gagner l'aide des dieux.

Extrait de Mythes et Modernités des Terres du Nord, par Ob-Livinë.

Ealaena, déesse de la beauté


Déesse de la beauté.
C'est elle qui donne aux êtres et aux choses l'ultime touche, subtile et décisive, qui les rendra suprêmement beaux.
Elle est, dit-on, comme le peintre qui, en ajoutant un dernier coup de pinceau, fait de son tableau une ½uvre d'art ; comme le sculpteur qui, par un dernier coup de burin, atteint la perfection ; ou encore comme le musicien qui, avec une dernière note, rend sa musique fabuleuse... C'est pourquoi Ealaena est aussi la patronne des artistes.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Iniris, déesse de l'inspiration


Enjouée, espiègle et inventive, Iniris est la petite déesse de l'inspiration, s½ur d'Ealaena, déesse de la beauté.
C'est elle qui vient murmurer des idées de génie à l'oreille des artistes et des savants.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Kaena, dame de compassion


Kaena est la déesse la plus régulièrement honorée dans le nord d'Oneira. Elle est la protectrice de tous les êtres et de toutes les choses. Partout dans Oneira on la prend usuellement à témoin dans tous les malheurs de l'existence, car elle est la déesse de compassion et de bonté.
On pense que Kaena fut un personnage majeur de la Guerre des Gardiens en Ar'Thard. Elle aurait été la soeur jumelle de Dar et aurait, pour contrer ses plans, brûlé sa magie et son âme et donné sa vie pour provoquer l'envol de l'Ar'Anena sur laquelle s'étaient rassemblés tous ceux qui voulaient échapper à la guerre. Ainsi, privée à jamais de pouvoir, même dans le Monde de Délomaque, elle fut pourtant adorée par tout Oneira pour sa bonté et sa compassion. On dit par ailleurs que les descendants de Kaena règnent toujours sur l'Ar'Ollin.
Kaena était aussi une barde au talent extraordinaire, et sa voix a donné lieu à de nombreuses légendes dont la plus récente prend part en Ar'Boeren ces dernières années : on dit ainsi que Kaena aurait réussi, grâce à ses dons d'empathie, à insuffler son esprit dans celui d'un jeune barde dans la ville de Danedir, et qu'à travers lui elle fit entendre sa voix qui redonna ardeur et courage à tous les résistants, et inspira la terreur aux partisans d'E'Dyrha. Il semble également qu'au terme de la guerre, ce fut elle qui apposa le gigantesque pictogramme qui se trouve actuellement au centre de la ville de Danedir et qui depuis rayonne dans tout le pays et semble aider à sa reconstruction.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Kaly, déesse du temps


Kaly est la déesse du Temps qui passe. Elle est honorée spécialement en Ar'Kalyven et, depuis peu, en Aÿnat. On dit qu'elle est capable de modifier la longueur du temps dans l'esprit des gens. La légende veut que Kaly fut la première humaine consciente du besoin de comprendre et de sentir le temps qui passe. Elle fut à l'origine du culte du Temps et en fut la première prêtresse dans de nombreuses vies successives. Elle fut choisie par Délomaque pour faire partie des huit premiers Gardiens. En l'an 0, elle mourut dans la Bataille des Gardiens, et choisit de devenir la Déesse du temps plutôt que de se réincarner encore.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Lakhi, soeur du chagrin


Lakhi est la s½ur du chagrin et de tous ceux dont l'âme est pleine de tristesse. Elle recueille les larmes dans une coupe et les reverse dans les puits et les rivières pour qu'elles reviennent saler l'eau de ceux qui ont causé la peine. Pourtant, Lakhi n'est pas une déesse vengeresse ou haineuse, elle aide seulement à la compréhension du malheur causé. On dira bien souvent "les larmes sont pour Lakhi" (lave'irin len'ely Lakhi-fo), exprimant ainsi que la peine touchera les dieux et, par extension, les coupables qui goûteront eux-mêmes, par leur intermédiaire, une potion bien amère. A contrario, l'appel "Lakhi te noiera" (sous entendu : "sous mes propres larmes" est considéré comme une sombre malédiction, car nul n'ignore que si Lakhi est usuellement douceur et compassion, le chagrin peut parfois déchaîner sa fureur.
Bien que Lakhi puisse être priée par tous ceux qui ont du chagrin, elle l'est essentiellement par les amants contrariés. Jadis en Oneira (et c'est là une coutume qu'on évoque encore, quoique de manière très occasionnelle), une jeune femme ou un jeune homme dont on voulait contrarier l'inclination par une union forcée pouvait se recommander à Lakhi et devenait alors intouchable. Ceux-là devenaient alors les "pleureurs de Lakhi", et l'on dit que tout chagrin étranger est partagé par eux.
Lakhi possède en Oneira de nombreux temples et sanctuaires dont le plus grand se trouve à Melineg, et une fête lui est consacrée chaque année le jour d'addï sinar. On appelle fréquemment les prêtres et prêtresses de Lakhi les "pleureurs", bien qu'ils ne soient plus aujourd'hui que des amants contrariés, mais il est vrai que la plupart d'entre eux choisissent cette voie suite à un deuil ou une quelconque histoire tragique.

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Lyr-Er, seigneur du feu


Lyr-Er est le Seigneur du Feu. Amant de Délomaque et père d'Elira, première gardienne des Eléments, il est aujourd'hui surtout honoré en Eranos. Il est le dieu favorable aux actions, au mouvement et aux entreprises nouvelles.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Lyr-Pyre, seigneur de l'eau


Lyr-Pyre est le seigneur de l'Eau. On l'honore surtout au Pyrelos. Il est favorable au changement dont il apaise les difficultés, mais sait aussi faire preuve d'une infinie patience, érodant les obstacles petit à petit, persuadé d'arriver finalement à son objectif, sans trop souffrir des contraintes.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Lyr-Roban, seigneur de la terre


Lyr-Roban est le seigneur de la Terre. Il est l'éleveur de montagnes et le creuseur de vallées. Le pays du Roban, premier à l'honorer, le remercie pour la beauté de la terre d'Oneira, support à toutes les autres choses physiques. Dans bien des cas, on le confond avec le souvenir de Revan qui partage certaines de ses capacités.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Lyr-Sare, seigneur de l'air


Lyr-Sare est le seigneur de l'Air. Il préside à toutes les choses de la sagesse et de l'enseignement. Lyr-Sare accorde ses faveurs à ceux qui s'attachent à la connaissance et à la transmission de celle-ci. Il est honoré surtout au Sarelos où les valeurs du partage et de l'égalité sont prépondérantes.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Maelern, dieu de la liberté


L'on pourrait traduire le nom de Maelern par "l'être de liberté" (de mael, liberté, et du suffixe ern qui désigne un être vivant et pensant) si cette divinité complexe pouvait se réduire à cette simple formulation. En vérité, Maelern est l'un des dieux les plus mystérieux du panthéon oneirien.
Les premières mentions à Maelern datent des premiers temps des hommes et, de fait, il n'est jamais cité dans la littérature clanique autrement que comme un dieu humain. Il est usuellement considéré qu'il fut celui qui incita Délomaque à faire aux hommes le don de liberté et de libre-arbitre, et en cela ils différèrent des Anciens Dieux, enfants nés de la conscience de Délomaque, dont ils étaient les fils et les héritiers. Il semble qu'un culte régulier ait été rendu à Maelern jusqu'à la Guerre d'Andyr puis plus tard dans les régions de l'Ouest d'Oneira aux alentours de l'an 0. L'on trouve encore, dans les plaines de Kaena, des stèles érigées en son nom et qui sont supposées guider le voyageur sur le chemin de la liberté. Outre ces vestiges, Maelern est aujourd'hui un dieu mineur, évoqué dans les proverbes et prié à la va-vite pour s'attirer l'indulgence des dieux dans une situation difficile.
De nos jours, Maelern est souvent représenté sous l'apparence d'un barde ou d'un voyageur sans attache, parfois d'un marin. Cette tendance est apparue sous l'influence des Princes de Musä dès la grande reconstruction qui eut lieu à la suite de l'an 0. Anciennement, Maelern apparaissait sous les traits d'un homme d'âge mûr, sans trait réellement distinctif, sinon ses cheveux longs et la vivacité de ses postures. Certains reliefs observables encore à ce jour au Mëgen lui attribuent une armure et une épée, comme s'il incitait au combat pour la liberté. C'est ce dernier détail, pour anecdotique qu'il soit, qui révèle la raison pour laquelle Maelern est aujourd'hui presque oublié des grands cultes oneiriens : c'est en son nom qu'eut lieu, peu avant l'an 0, la terrible Guerre de Melkÿin, mieux connue aujourd'hui sous le nom de Guerre des Statues. S'opposèrent à l'époque dans ce qui est aujourd'hui la plaine d'Illë au Sud-Est du Daëgen deux factions opposées de son culte. Les premiers, surnommés Narern (ou "hommes de l'Est", puisque ceux-ci venaient de la plaine d'Illë) suivaient Maelern sur la voie de l'authentique liberté tandis que les Maraen (ou hommes de l'Ouest, venus des montagnes à l'ouest de Ludos) leur opposaient la conviction que la soumission à un dieu constituait en soi un déni de la liberté. L'opposition de ces deux sectes donna lieu avant l'An 0 à une guerre terrible qui s'acheva par la Malédiction de Melkÿin qui changea les soldats des deux camps en statues de pierre. La légende voulant que les soldats reviennent un jour à la vie pour achever leur guerre a donné lieu à un véritable traumatisme dont le symptôme majeur est évidemment la désertion de la ville de Ludos. De peur de provoquer le réveil des guerriers, l'habitude fut prise au Daëgen et dans les environs de ne plus nommer Maelern à voix haute. Ainsi le principal foyer de son culte fut-il réduit au silence ainsi, le temps faisant, que le reste d'Oneira.
Aujourd'hui, il n'existe plus aucun culte régulier à Maelern, devenu une divinité mineure, et son nom reste porteur d'une certaine menace dont Oneira, à la lumière de l'an 0, a tiré la terrible leçon que la quête de liberté porte en elle-même son propre prix.

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Malaïra, déesse du foyer


Déesse imposante et sage, protectrice de la famille et du foyer. C'est un peu le visage maternel et "domestique" de Délomaque.
On la prie pour que les grossesses et les accouchements se déroulent bien. C'est également elle que l'on invoque plus particulièrement lors des mariages, car ils correspondent à la création d'un nouveau foyer et d'une nouvelle famille.

Extrait de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Melëran, Atelen-Raveo ou Datelen, peintre du ciel


Melëran est l'un des nombreux dieux mineurs d'Oneira. Son nom véritable, Atelen-Raveo, signifie "peintre du ciel", mais on l'appelle également Datelen, contraction de "del", dieu, et de "atelen", peintre (ce qui signifierai donc "peintre-dieu", "peintre des dieux" ou plus vraisemblablement "dieu des peintres", les spécialistes ne s'entendent pas à ce sujet ; certains prétendent que l'étymologie du nom Datelen est plus simple et viendrait des simples mots "da" et "telen" qui signifient respectivement "grand" et "voix" : si cette traduction s'avérait exacte, alors elle pourrait être, selon certains, rapprochée des traditions du culte des Ténèbres dont les prêtres placent l'art au dessus de tout et qui découpent leur enseignement en "telen" ou, dans le cas des Ireth, en un unique "telen'da").
Ainsi, Melëran est le peintre du ciel, celui qui utilise le ciel à l'instar d'une toile et y place les nuages en une immense peinture mouvante. Il est également le peintre de l'aube et du crépuscule, mais pas celui de la nuit, car les étoiles appartiennent à Délomaque et sont le reflet de Ses idées.
On tient souvent Melëran comme le dieu de l'espoir et c'est à lui que s'adresse l'expression oneirienne très courante aux moments de tristesse ou de pessimisme : "le ciel est toujours là", presque en manière de courte prière dans certains cas. La bienveillance de Melëran s'étend à tous ceux qui apprécient la beauté des choses et y trouvent un réconfort. Ainsi, elle touche plus particulièrement les artistes, ce qui a fait de lui le dieu des bardes.
Cette fonction a altéré l'histoire de Melëran dont la vérité ne nous est plus connue. Aujourd'hui, on le rapproche fréquemment de Mirë-Mean (sans doute pour les consonances de son nom, certaines personnes y voyant un rapprochement avec celui d'�rana) ou bien encore on le tient pour le compagnon d'Iniris, déesse de l'inspiration elle aussi très honorée par les bardes et les artistes.
Melëran ne possède qu'un unique temple, dans la ville d'Eledinn, mais ses sanctuaires sont nombreux autour des guildes des bardes. Il est toujours représenté les yeux levés au ciel, soit debout, le bras droit dressé, soit assis en tailleur et contemplatif. Traditionnellement, un maître-barde offre une petite statue de Melëran à son élève lorsqu'il l'accepte en apprentissage.

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Mulken, dieu des ténèbres


De tous les dieux spécifiques des cultes oneiriens, Mulken apparaît souvent comme le plus impliqué, le plus "vivant". S'il laisse le culte évoluer à sa guise et ses prêtres se spécialiser comme ils l'entendent, il demeure celui qui choisit les plus grands d'entre eux, les Mularegen, et il est alors considéré qu'il s'adresse directement au Mularonam. Mulken est avant tout le dieu de la Vérité, bien que l'évolution du culte fasse de lui plus volontiers un dieu de la "Réalité". Hors de son propre culte, il est souvent honoré par les prophètes et les oracles, et la plupart des hauts initiés de tout Oneira lui vouent un respect profond. L'histoire du culte des Ténèbres veut que Mulken fut appelé par Dilthur, lui-même prophète de Vérité, afin d'aider les hommes à mieux percevoir l'avenir d'Oneira et sa profonde réalité. Dès lors, Mulken fut à l'écoute des hommes suffisamment forts, instruits et ouverts pour contempler la Vérité. La puissance que connaît Mulken aujourd'hui, ainsi que sa profonde implication dans les temples tient aux commencements du culte. Il est dit qu'alors Mulken vint parmi les prêtres et, par l'intermédiaire de Dilthur, dispensa son enseignement. En échange, les prêtres lui accordèrent le pouvoir d'intervenir sur tout membre du culte qui menacerait sa vocation ou son intégrité, toutefois, les actions de Mulken ne suivent pas une logique facilement compréhensible, sauf peut-être par les plus grands initiés du culte. Ainsi, au cours des derniers siècles, le fait qu'il ait laissé se développer le Nokdar sans intervenir de manière ouverte a donné lieu à de nombreuses craintes parmi les fidèles dont certains vont jusqu'à parler d'abandon. Toutefois, Mulken continue d'user de ses trois principaux moyens d'action sur le culte : la désignation des mularegen ainsi que le déni et le bannissement des prêtres contrevenant aux principes du culte. Dans le Sud-Est d'Oneira, anciennement intégralement sous domination Thardienne, donc du culte des Ténèbres, les représentations de Mulken sont très nombreuses, notamment en terme de statues. Il est généralement sculpté sous une forme humanoïde de grande taille, enveloppée dans une tunique à grande capuche rabattue et vide, ou bien on lui prête les traits de Dilthur, notamment pour ses représentations les plus anciennes. Le sceau de Mulken, pour sa part, est frappé à d'innombrables endroits des plus banals aux plus étonnants, comme les frontons de portes, les vitraux, les fondations ou les faîtes de toits dans un but évident de protection, mais aussi les pierres des routes (semble-t-il pour amener le voyageur à cheminer vers la Vérité), dans le fond des puits et des bassins, gravé dans l'écorce des arbres, ou même marqué au fer sur certains animaux.

Extrait des archives d'Illéranyne, par Gwanys.

Tani et Janit, dieux de la malchance et de la chance


Tani est le petit dieu de la malchance, des petits ennuis quotidiens, etc... Il agit toujours au mauvais moment et de la mauvaise manière. Responsable du manque de chance, il est cependant évoqué le plus souvent avec humour et résignation.
Son frère Janit au contraire est le dieu de la chance et des petits bonheurs, il est responsable de tous les petits coups de chance de la vie.
Tani et Janit, frères, sont indissociables et agissent toujours de pair : si Tani vous fait tomber sur le chemin, c'est pour que Janit vous fasse trouver trois tales d'argent par terre. Ainsi, même si les conséquences d'un coup de malchance ne sont pas toujours visibles (on se rend rarement compte du danger auquel on échappe, puisque la menace ne se concrétise jamais), on évitera de trop se plaindre : qui sait quelle chance on vient d'avoir ?

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.

Tre'Nera'Kar, dieu aux trois visages


Le Dieu que l'on honore dans le Culte de l'Ombre est un dieu étrange, sans équivalent en Oneira. Il s'agit de Tre'Nera'Kar (en Ikharian), ou Del-dena'panima (en Oneirien moderne): le dieu à trois faces.
Il se compose de :
Lorr'Bok, dieu de la mémoire, de la soif de connaissance, du savoir, des découvertes, et de l'Alchimie. On le représente comme un vieillard taciturne, à la longue barbe blanche, au regard sévère et au front plissé par l'effort intellectuel.
Téniris, dieu de l'inventivité, de l'ingéniosité, de la création et de la technique. C'est la face la plus avenante des trois. On le représente généralement comme un jeune homme blond, beau et bien fait, au regard malicieux, et aux lèvres légèrement retroussées par un sourire ambigu, car on ne sait jamais si ce qui va sortir de ses mains sera une invention révolutionnaire ou une farce, une invention qui apportera de grands bienfaits, ou qui provoquera mort et destruction.
Oatar : dieu de l'ombre, du mystère et de l'insondable. C'est la plus inquiétante, la plus énigmatique, mais aussi la plus fascinante des faces de Tre'Nera'Kar. On le représente comme un homme, dont le visage n'est qu'un trou noir dans la capuche de son long manteau sombre. Oatar est en fait la nouvelle identité de Nerealokar, que la population honorait bien avant que ne soit créé le Culte de l'Ombre.
Outre ses trois visages, l'autre grande spécificité de Tre'Nera'Kar est qu'il s'agit d'un dieu "intérieur", qui vit en chacun de ses adeptes et se partage entre eux. Il s'agit en fait d'une sorte d'allégorie sacrée de l'esprit humain.
Remarque essentielle : Le Culte de Tre'Nera'Kar, comme celui de Nerealokar avant lui, ne renie absolument pas Délomaque et les huit anciens Dieux. Le Culte de l'Ombre est en fait plus particulièrement axé sur les mystères du monde qu'ils ont crées.

Extraits de Auprès de Délomaque, par Kan-Belëdilë.