Concours : Autour des Dragons


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..:: Autour des Dragons ::..


SLo et jiseo remportent le concours pour leur "chanson d'amour".

L'ensemble des participations ayant été jugées d'un niveau exceptionnel par les Gardiens juges du concours, 50 points d'expérience sont distribuées pour chaque participation au lieu des 10 points initialement prévus.
Merci à tous pour votre participation :o)

Concours terminé le 18 décembre 2008


Les Participations


Attention !

Les participations suivantes n'ont été ni relues ni approuvées par les Gardiens et n'ont été publiées qu'à titre indicatif (si vous souhaitez que votre nom soit retiré, mailez Erana). Elles sont ainsi susceptibles de comporter des informations erronnées et/ou non adaptées au Monde d'Oneira.
L'ordre des participations ci-dessous tient compte de la date des envois, et non d'une quelconque préférence des Gardiens... à l'exception de la première qui remporte le concours... :op
En attendant les résultats, libre à vous de donner votre avis en mailant Erana.
Bonne lecture !

Participation Eranapprouvée - Vainqueur - +50 points d'expérience

Chanson d'Amour

par SLo et jiseo

Version censurée
(Intro à la mandoline)

Ma mie, ma douce, mon beau trésor
Je lance ces quelques vers jusqu'à votre cage d'or
Où vous fûtes enfermée par un triste coup du sort2
Dressons le tableau : me voilà, votre héros
De la fatigue et des coups peu me chaut
Ce n'est rien face à ce qui attend votre bourreau
Bercé depuis toujours par votre funeste histoire
Vous qui goûtez en ce donjon un repos illusoire
Sous le joug tyrannique d'un cruel dragon noir
J'en fais le siège depuis maintenant quatre lunes
Pansant nuitamment mes plaies sous un abri de fortune
Traçant fébrilement pour vous ces quelques runes
Je m'imagine déjà votre présence, votre douceur
Ah ! si j'avais l'assurance que demain à cette heure
Je puisse à coup sûr vous serrer contre mon coeur
Enfin voilà potron-minet
C'est l'heure d'écrire mon plus haut fait
En vous rendant la liberté
Le combat fut âpre et long
Mais ce matin vit la chute du dragon
Et sonna l'heure de notre union
Je peux à présent poser mon heaume, ma hache
Epousseter ma barbe, lisser ma moustache
Après tous ces mois d'efforts sans relâche
J'ouvre la porte et vous dévoile
Un frisson me parcourt jusqu'à la moelle
Vous êtes plus brillantes que mille étoiles
Des joyaux, des diamants par milliers
D'or et d'argent vous étincelez
Je n'aurai jamais la force de tout emporter

Version non censurée
(la première est celle usitée par les bardes ; voici l'originale par le poète nain Manil Tranchecorde )

Ma mie, ma douce, mon beau trésor
Quel dommage, un si beau tas d'or
Etre ainsi enfermé par un dur coup du sort
Dressons le tableau : me voilà, votre héros
La fatigue, les blessures, c'est bien beau
Ce n'est rien face à ce qui attend votre bourreau
Depuis tout petit je connais votre histoire
Emprisonnée loin là-bas dans une merde noire
Gardée par ce dragon dont je vais faire une passoire
J'en fais le siège depuis maintenant quatre lunes
Me saoulant tous les soirs à l'eau de vie de prune
En tuage de dragon j'ai vraiment des lacunes
Mais je garde espoir car au fond je sais
Qu'on va s'en payer une tranche quand enfin je vous aurai
Remplissant mes poches et ceignant mes poignets
Une fois de plus le jour se lève
Mettant fin a cette nuit de trêve
Où comme toujours vous hantez mes rêves
Le combat fut âpre et long
Mais ce matin vit la chute du dragon
Je l'ai égorgé comme un cochon
Pas le temps de poser ma hache
Ni même d'épousseter ma moustache
Je m'élance vers vous, j'suis pas un lâche
J'enfonce la porte et vous dévoile
Une richesse a m'en dresser le poil
A en faire pâlir les étoiles
De votre éclat je me saoule
Dans vos tas d'or je me roule
Je me sens devenir maboul


Participation Eranapprouvée - +50 points d'expérience

Chanson d'Amour

par Clémence

Le ciel était particulièrement sombre ce jour-là ; pourtant, nous n'étions qu'en milieu d'après midi.
Cela faisait peu de temps que je m'étais installée, seule et à l'abri de toute agitation, en Tor-Keralm. Un ami, voyageur insatiable de nouvelles découvertes, m'avait laissé sa petite demeure pour quelques mois et, y ayant entreposé du bois, quelques vêtements chauds dans une cassette sous le lit et une réserve de nourriture suffisante pour une semaine, je pouvais ainsi mener mes recherches en paix, loin de la trépidante vie qui m'était imposée par ma profession, mes diverses activités et la vie urbaine. Ici enfin, je me levais en sentant les premiers rayons de soleil traverser les fenêtres et chasser la fraîcheur matinale de ce pays de montagnes. Je pouvais glisser dehors, enroulée dans une couverture et voir s'étendre, à perte de vue, cet horizon pour lequel j'avais, depuis toujours, nourri une attirance passionnée. L'astre solaire montait peu à peu dans les cieux, et alors, ce qui semblait n'être qu'une grande ombre sur le versent de la falaise, à une centaine de mètres sur ma droite, changeait. D'étranges reliefs apparaissaient alors ; les tâches brunes s'affinaient, s'étiraient, les parties moins creusées de la roche blanchissaient, et alors se dessinaient des formes qui m'étonnaient sans cesse.
J'en avais pris connaissance, la première fois, dans un vieux livre, trouvé au détour du rayonnage d'une bibliothèque et dont la calligraphie du titre m'avait interpellé. La seule chose dont je me souviens de cet ouvrage est une page sur laquelle une gravure à l'encre noire délavée représentait cette inquiétante et gigantesque sculpture. En dessous, la légende ne mentionnait que le lieux où elle se trouvait, - dans les près lumniens de Lanä-, et la théorie selon laquelle il s'agirait d'un véritable dragon, fossilisé depuis, supposait-on, l'Apocalypse des Dragons. Mon regard n'était alors que celui d'un enfant émerveillé, mais je m'étais, quelques années plus tard, intéressé de manière plus sérieuse et approfondie au sujet. Peu d'ouvrages étaient consacrés à ce que l'on appelait communément la Cascade d'Or, en raison d'un manque de documents fiables ou en bon état, et de l'absence totale de témoignage.
Les hivers avaient passés. Mais alors que mes jours s'assombrissaient et qu'une calme et plus solitaire retraite se faisait désirer, ces songes d'enfant me revenaient en mémoire et scintillaient comme quelques étoiles oubliées dans les ténèbres de plus en plus épaisses et oppressantes de mon futur.
Il est vrai, oui, que je sentais mes forces décliner. En arrivant ici, dans cette tranquillité escarpée et près de ce monumental corps de pierre soumis à la lente érosion des âges, mon sommeil devenait de plus en plus lourd, profond et mon esprit divaguait dans les méandres de réflexions plus mûres, plus posées, qui ne m'avaient encore jamais effleurées. La vieillesse, que l'agitation de l'existence repoussait, retombait alors sur mes épaules. J'avoue en avoir apprécier la lenteur, l'avoir savouré comme une inattendue friandise au goût très doux.
Ce jour-là, donc, nous devions être en fin de semaine. L'obscurité descendait rapidement. Elle enveloppait tout. Je sortis et, comme à chaque fois, mon regard se tourna vers la Cascade figée. Mes rêveries s'égaillèrent alors et j'imaginais de nouveau, et s'en jamais m'en lasser, les ailes battre l'air, au-dessus des montagnes et d'innombrables pics, le souffle chaud de la bête laisser un tracé plus opaque, sorte de fumée légèrement brune, la queue claquer à chaque changement de cap.
Le soir tombait et je m'assis sur une chaise d'extérieur.
Mes paupières s'abaissèrent. Tout se réchauffait autours de moi et la brise n'était plus qu'effluves de souvenirs que j'avais presque oublier...
La dernière chose que je vis, ce fut la roche se mouvoir lentement, les formes du dragon changer et devenir plus concrètes. Alors, une bouche béante de pierre grandit et je me sentis comme aspiré vers des profondeurs inconnues, majestueuses et magiques ; celles que, depuis cette gravure préservée dans un recoin de mon esprit, j'avais toujours voulu atteindre. Je pénétrais dans la Cascade d'Or. Autre chose s'offrait à mon corps devenu trop frêle et mon esprit resté trop longtemps en décalage de ce qui m'environnait habituellement.


Participation Eranapprouvée - +50 points d'expérience

Le Pajin (de pili, oiseau, et majinn fer) ou oiseau de fer

par Onirian

Le pajin tire son nom, non pas de sa couleur gris sombre caractéristique, mais de son habitat pour le moins inhabituel. En effet, cet oiseau niche exclusivement dans les antres des dragons de fer.
Bien qu'aucune explication rationnelle n'ai encore pu éclairer ce point, les dragons de fer, pourtant rarement regardant sur l'origine de la viande qu'ils peuvent ingurgiter, semblent apprécier la présence de ces petites créatures. Cette situation confère des grands avantages au pajin. Etant omnivore, il a ainsi accès aux reliefs de repas de son hôte qui ne semble guère s'en offusquer. De plus, la présence d'un dragon de fer est une protection non négligeable contre la plupart des prédateurs qui n'osent pas s'aventurer à l'intérieur d'un antre habitée.
Le pajin est un oiseau relativement petit, une quinzaine d'entailles d'envergure en moyenne. Il est également réputé mauvais voleur et piètre chasseur. Ceci l'a obligé à trouver d'autres sources de nourriture que les insectes dont il est par ailleurs extrêmement friand, comme des charognes ou certaines herbes.
La période de reproduction de cet oiseau court de Neor à Melda. Durant cette période, la femelle se pare de teintes rouges, vertes, bleues, ou encore noires, généralement à l'image du dragon dont elle occupe l'habitat. Capable de pondre jusqu'à trois oeufs tous les deux mois en milieu favorable, les pajins peuvent peupler en quelques années une région lorsqu'une colonie de dragon de fer s'y installe. A noter cependant que l'on ne trouve jamais plus de quatre (le plus usuel étant trois) nids par antres. Une fois capable de voler, les petits quittent le lieu pour se trouver un autre antre à peupler. C'est là la période là plus difficile pour ces jeunes adultes, car s'ils ne trouvent pas de refuge avant les premiers mois d'hiver, ils n'ont quasiment aucune chance de voir le printemps.


Participation Eranapprouvée - +50 points d'expérience

Illustration

par ishka



Participation Eranapprouvée - +50 points d'expérience

Journal d'un Keralien en Exil

par Onirian

Ces textes sont en réalité une série d'extrait du journal d'Aram Kalim, un Keralien (Drar-keralien si l'on veut être précis) anciennement dresseur de dragon qui a choisit l'exil après avoir perdu son fils au cours d'une bataille l'opposant à l'Ar'lumn. Au moment de l'écriture de ce journal, Aram Kalim vivait au Damirë.

Sevë Neor 1047 (05/01/1047) :
Je suis heureux que le printemps revienne. Ma vielle blessure à l'épaule supporte de moins en moins bien le froid hivernal, encore qu'ici la saison froide ne soit qu'une mascarade en comparaison de ma Kéralie natale. Les premiers bourgeons se font voir et les arbres les plus précoces montrent déjà leurs impertinentes langues vertes au bout de leurs branches. La récolte de l'année dernière avait souffert car il y a un an, jour pour jour, un vicieux coup de gel avait grillé ces nouveaux nés. Aujourd'hui, le temps semble être enclin à la clémence et je crois que les arbres auront le temps de se fortifier avant que le temps ne se gâte, si toutefois cela arrive.
Un de mes arbres à été abimé. De nombreuses branches ont été cassées, mangée probablement car je n'en ai retrouvé trace au sol. Par contre, j'ai observé d'étranges empreintes sur le sol, écho de souvenirs anciens... Mais cela ne peut être. Un animal de passage sans aucun doute. Espérons qu'il ne s'installe pas.

Addä Neor 1047 :
Le printemps avance doucement et le temps reste doux. J'aime visiter mon verger. J'éprouve un certain apaisement à regarder ces arbres pousser. L'écorce de l'un d'eux est piquetée de petites taches rougeâtres trop familières, signe extérieur qu'un petit parasite s'est installé juste sous la surface. Mais j'ai trouvé la parade idéale il y a quelques années déjà, planter un oeillet au pied de l'arbre. J'irai voir le résultat dans quelques jours.
Comme la semaine dernière, un autre de mes arbres à été abimé. De nouveau un poirier, et les mêmes traces étranges au sol. Le premier arbre se remet étrangement bien de cette taille involontaire et ses bourgeons sont déjà prometteur, espérons qu'il en soit de même pour le suivant.

Lumi Neor 1047 (20/01/1047) :
Un nouvel arbre à été attaqué. Mais cette fois ci, je crois bien que j'ai trouvé le coupable. Cela m'a fait un choc, mais mon nez ne peut oublier ce que les yeux n'ont vu depuis des années. L'animal, en guise de signature j'imagine, m'a laissé un cadeau plutôt... Odorant. En un instant j'ai cru me retrouver à mes débuts, nettoyant les écuries draconiques, sur Drar-Keralm. Quinze année que je n'avais senti cela. Je ne savais pas que cela me manquait autant. Depuis maintenant quinze ans que je suis ici, je n'ai pas le souvenir d'avoir croisé un seul dragon...

Eilë Dalnë 1047 (01/02/1047) :
Je l'ai vu ! J'ai taillé quelques arbres dans l'après midi, avant de me rendre compte qu'un autre arbre était piqueté de rouge. Je suis donc rentré chercher quelques fleurs pour les replanter et à mon retour, je les ai vus. Deux dragons arboricoles mangeaient les branches fraichement coupée du matin. Un jeune couple qui n'a probablement encore jamais pondu. A peine un mètre cinquante au garrot, pour le male, et à peine moins pour la femelle. Lorsque j'ai voulu m'approcher pour les regarder ils ont pris peur et se sont envolés. Je crois bien que je suis resté une heure à regarder le ciel en espérant les revoir.
Avant de partir, j'ai fait un petit tas des branches coupées et je l'ai mis bien en évidence, pour qu'il soit visible du ciel.

Eilä Dalne 1047 :
Le tas est encore là et toujours aucune trace des deux créatures depuis Eilë dernier. Je commence à me demander si je les reverrai. Sinon les arbres poussent bien. A vrai dire, je ne saurai imaginer meilleures conditions climatique. Certes, une tempête peut toujours arriver, mais l'expérience de ces dernières années m'a fait considérer que si les trois premiers mois de printemps sont bons, alors la récolte est excellente.

Addä Dalne 1047 :
Le petit tas de bois à disparu ! C'est d'autant plus étonnant que pour ce que je sais des dragons arboricoles, ils préfèrent généralement les feuilles fraichement coupées. J'ai taillé un autre arbre, qui d'ailleurs n'en avait pas forcement besoin, pour refaire le tas.

Lumä Dalne 1047 :
Il pleut. Je ne sais pourquoi je trépigne d'impatience à ce point, il est peu probable que la nourriture que j'ai laissé hier aie déjà disparu, mais cela me ronge de ne pouvoir aller vérifier. Coincé à la maison, j'ai rouverts ma vieille malle poussiéreuse, pensant qu'elle contenait une encyclopédie sur les dragons. Un déluge de souvenirs m'a pris par surprise. Oh Delvë, pourquoi m'as-tu pris mon fils ?

Eilï Dalne 1047 :
Les branches ont été mangé, et celles que j'ai rajouté ensuite également. Maintenant que les feuilles commencent à être bien visibles sur tous les arbres, je me suis aperçu qu'en fait, le couple de dragon prélève chaque jour une poignée de feuille sur chaque arbre, mais la ponction est suffisamment répartie pour ne pas nuire au végétal. Quelques fleurs commencent à apparaitre sur les arbres mais ne sont jamais mangées. Gageons que ces dragons préfèrent les fruits mûrs aux fleurs, et qu'ils se préservent pour une copieuse saison automnale.

Sevï Dalnë 1047 (21/02/1047) :
Avant-hier, j'ai revu les dragons. Ils se sont posés à une trentaine de mètres de moi alors que je plantais une fois de plus quelques oeillets. Si ça continue comme ça, je vais avoir le verger le plus fleurit de toute la région. Ils sont restés une heure, picorant ici ou là, comme je l'avais deviné.
Ils ont recommencé le même manège hier et aujourd'hui. A partir de demain je vais essayer de les approcher un peu plus.

Sevë Yslan 1047 :
Je crois qu'ils s'habituent à ma présence. Ils ne s'occupent quasiment plus de moi, et mangent les feuillages que je leur offre, pour peu que je les pose à terre devant eux et que je me tienne a plus de deux mètres. Encore quelques jours et je pourrai les toucher. Je n'ai jamais passé autant de temps dans le verger que depuis que j'y côtoie ces animaux. C'est étrange de voir comme mes vieux réflexes de dresseur reviennent presque sans que j'en ai conscience. Ces deux créatures sont évidement bien moins intelligentes que les dragons que je préparais pour la guerre mais je crois qu'elles sentent qu'elles n'ont pas à me craindre.

Lynë Yslan 1047 :
La femelle à mangé directement dans ma main. J'ai pu lui toucher la croupe tandis que le male reste encore un peu méfiant. Je crois qu'elle m'aime bien. Je me suis rendu compte aujourd'hui que je ne sais pas ou ils nichent. Quand ils repartent, généralement, ils s'envolent vers la montagne au nord, je me faire une petite randonnée, voir si je trouve leur trace.

Lumä Yslan 1047 :
J'ai trouvé leur antre, à deux jours de marche. Evidement en volant, grimper à flanc de montagne est autrement plus facile. J'ai presque failli passer dans voir l'entrée, car elle est dissimulée par un renfoncement naturel de la montagne. Leur habitation est en fait une simple grotte peu profonde qu'ils ont aménagée en ramenant de nombreux branchages largement piétiné pour faire un tapis, et quelques arbustes quasiment entiers. C'est étrange car jusqu'ici ils se sont montrés étonnamment respectueux de leur environnement.

Mavï Yslan 1047 :
Cela fait maintenant quatre jours que je ne les vois plus. J'espère qu'il ne leur est rien arrivé, ou que je ne les ais pas effrayé pour de bon en m'approchant de leur tanière. Je sais bien qu'ils n'ont aucun prédateur sérieux dans la région, mais que voulez vous, je reste un vieux bonhomme amoureux des dragons... Par contre bonne nouvelle, si mes deux amis ailés ne sont plus là, les parasites rouges ont également fuit devant mon armée d'oeillets, mes arbres n'auront plus à en souffrir. Il était temps, je n'avais plus de fleur en réserve.

Venvï Yslan 1047 :
Je commence à être sérieusement inquiet. Toujours pas de nouvelles. Je vais retourner demain à leur antre pour savoir ce qu'il en est. En plus d'avoir de quoi manger, je prendrai aussi quelques herbes médicinales au cas où et probablement quelques branches du poirier qui leur a tant plus, il y a déjà trois mois maintenant...

Sevë Melda 1047 :
J'ai compris la raison de leur absence. La famille s'est agrandie ! Les arbustes stockés dans leur grotte étaient une réserve pour n'avoir pas à sortir les premiers jours suivant l'éclosion. Deux petites femelles et un petit male. Avec force patience, et un judicieux don de poirier frais ils m'ont laissé approcher les dragonnets. J'ai dormi sur place deux nuits et au matin de la seconde, un des petits male ronflait la tête posée sur mon ventre. Je ne sais pas si c'est lui qui m'a adopté ou l'inverse, mais j'y retourne dès ce soir, aussitôt que j'aurai fait le plein de provisions.

(...)

Eilë Lüwen 1047 :
C'est le premier jour de l'automne. Les récoltes ont commencé pour certains arbres, elles attendront encore un peu pour d'autres. Je n'ai jamais eu meilleure récolte et je crois bien que les tailles sauvages pratiquées par Wen en sont la cause (avec le temps idéal de ce printemps et l'admirable action de mes oeillets, évidement).
Je suis allé vendre mes pommes au marché aujourd'hui. Je crois que je ne saurai jamais si les clients les achètent parce qu'elles sont meilleures que les autres années, ou parce que j'y vais avec Wen, mon dragon arboricole.


Participation Eranapprouvée - +50 points d'expérience

Légende

par Naeleostot

Nul besoin de le rappeler! Dertel, sur les côtes de l'Ar'Olin, est le théatre de nombreuses compétitions sportives. Mais qui se souvient des premiers jeux marins organisés il y a plus que longtemps. Pour départager les nombreux marin-pêcheurs, et aussi de quelques Aneïrtins (nomades des mers) de passage à Ourg. Quelques mémoristes prétendent même que des équipages originaires de l'Ar'Lumn s'etaient engagés dans la compétition. Plus de cent-vingt embarquations se réclamaient d'un titre inutile : le bateau le plus rapide. Inutile certes, mais ce titre pouvait conférer préstige et notoriété au point de remporter l'avantage au moment des attributions des concessions de pêches. Et ceci sans compter la fierté que promettait la victoire, et au delà, la simple partipation qui serait à coup sûr reconnue lors des décennies à venir. Le tracé de la régate prevoyait un itineraire simple. Départ au large du port de Dertel, une boucle autour de la grande île des Flottants et retour au port de Dertel. L'île des Flottants, bien que grande de plusieurs lieues, n'offraient aucun interêt hormis pour les amateurs de bois flottés ou d'algues saumâtres. Déserte, inhospitalière, ce n'était qu'amas rocheux au sol ingrat.
Une semaine avant le départ de la régate les organisateurs dépêchèrent une petite troupe de "commis aux règles des jeux" sur l'île des Flottants. Leur rôle etait simplement de s'assurer que chacun des participants respectent l'itinéraire prévu pour la course. Une part d'entre eux devaient être débarqués sur l'île tandis que les autres devaient ancrer leur navire au point situé entre l'île et la côte. Dix, hommes et femmes, furent donc menés au abords de la grande île. Une fois à terre ils constituèrent un camp de base et parcoururent l'île afin de déterminer les positions de chacun pour leur observation du lendemain. Bien entendu le point culminant de l'île fut le premier site qu'il leur fallait atteindre. Hardiement ils gravirent la hauteur. Mais presque arrivés au sommet ils s'apperçurent qu'une dernière enfractuosité leur poserait difficultés pour parvenir à leur but. Non pas que l'obstacle fut réelement infranchissable, mais cela nécéssiterait quelques efforts imprévus et surtout d'affronter une pestillence digne des pires poubelles des "cabanes à fermentation de poissons" de Valhal.. Et de tourner, de virer, de tenter une corniche puis une autre, de s'interpeller, l'impasse etait autant animée qu'un terrain de Souffle-au-vent lors d'une compétition de grande portée. A mesure que les Derteli s'epoumonaient ils s'habituèrent à la puanteur. Ils poussèrent donc la hardiesse à explorer les premières longueurs de l'enfractuosité. Celle-çi se révéla être une grotte dont les parois s'elargissaient jusqu'à disparaître dans les ombres. Curiosité ou courage, les Derteli allumèrent les quelques torches à leur disposition. Les parois, couvertes de lichen visqueux, luisaient et suintaient. Ils décidèrent de pousser plus loin leur progression, espérant trouver une issue à l'autre bout de la grotte.
Les Dertelis empruntèrent un etroit couloir en pente douce. Descendant, remontant, s'élargissant pour ensuite s'étrecir, le chemin ne manquait pas à ses promesses. Surprenant, mystérieux et même parfois piègeux. Désorientés géographiquement mais aussi temporellement la seule certitude etait que l'épaisse couverture de lichen couvrait maintenant toutes les surfaces qui s'offraient aux regards des aventureux compères. Au sol le lichen qui avait commencé à être glissant se faisait de plus en plus épais. Si bien qu'il fallait lever les genou presqu'à hauteur de poitrine à chaque pas. Une progression dans des sables mouvants n'eut pas été moins ereintante. A la fatigue s'ajoutait l'angoisse de l'égarement et surtout de l'incertitude de la stabilité du sol. Plusieurs d'entre eux avaient, sans grand dommage heureusement, chutés et n'avaient pas finis leur course dans un creux grâce au fait qu'ils se tenaient encordés. Arrivés dans une salle suffisement vaste pour qu'ils se tiennent tous ensembles debout, bien que vascillant, ils décidèrent de s'accorder une pause. Après quelques minutes, leur souffle repris, ils s'observèrent en silence en se demandant qui aurait une idée pour se sortir de ce faux-pas. Dans le silence qui s'installait ils purent s'appercevoir de deux choses. En premier lieu ils sentirent un courant d'air frais qui provenait d'un boyau au fond de la salle. En second ils perçevaient un son persistant, une sorte de râle faible mais continu. Se guidant, plus avec les oreilles qu'à la lueur vacillante des torches, ils arrivèrent à une sorte de monticule couvert, comme le reste, de ce lichen qui maintenant arrivait jusqu'à la taille des plus petits d'entre eux. Il y avait là un mouvement plus intense que le chatoyement du suitement de la couverture visqueuse. Le son provenait de là c'était certain. Prudement ils s'en approchèrent et commencèrent de retirer, par poignées entières puis par brassées, la mousse. Sans trop savoir ce qu'ils faisaient, comme mû par une volonté extérieure et impèrieuse ils se mirent au travail. A nouveau hors de souffle ils n'en relâchèrent pas moins leurs efforts. Ils concentrèrent leur attention sur l'endroit d'où le râle se faisait de plus en plus distinct. Le lichen se faisait plus dense à mesure qu'ils en ôtaient, jusqu'à devenir une sorte de treillis fin et difficile à déchirer. Encore quelques minutes d'éffort et il apparût un muffle orné de deux grosses narines. Délicatement ils continuèrent de dégager un museau, des yeux, des oreilles en bref une tête. Gémissante, aux yeux fièvreux, au souffle faible , une tête de dragon.
Avec d'infinies précautions ils débarrassèrent le dragon de sa prison gluante. Le lichen avait littéralement pris racine sur la peau de la pauvre créature. Munis de leurs couteaux les Dertelis s'employèrent à mettre la peau du malheureux à nu. Long comme quatre fois la hauteur d'un homme, il était amaigris au point que chacun de ses os etait aussi visible que si il s'agissait d'un squelette. Ils tentèrent de le nourrir avec les quelques provisions de bouche qu'ils avaient avec eux mais sans grand succès. Ils décidèrent alors d'envoyer une part d'entre eux explorer le boyau qui semblait mener vers l'air libre tandis que les autres resteraient avec le dragon pour le réconforter et le frictionner avec un pot de graisse qui devait servir à entretenir les toiles et les cuirs contre l'humidité. Puis ils confèctionnèrent une sorte de vaste traineau en reliant l'ensemble de leurs toiles de tentes. Au cours de cette opération ils entendirent les cris joyeux de leurs compagnons partis en éclaireurs quelques temps plutôt. Porteurs de bonnes nouvelles ils se mirent tous à s'atteler à un dernier effort. Tirer le dragon jusqu'à une grotte qui s'ouvrait à l'air libre à moins d'un quart de lieues de là. La chose n'était pas si aisée que cela mais c'était la seule à faire. Epuisés, à bout de force, ils arrivèrent dans la grotte tant espérée. Une large ouverture leur donnait à voir le ciel qui s'illuminait des premières lueurs de l'aube. Un large bassin d'eau claire remplissait le tiers de la surface de la grotte. Sans attendre les aventuriers installèrent un camp de fortune pour se reposer de leurs épreuves. Il y en eu, des plus courageux, pour aller chercher une brassée de bois à brûler et d'autres pour attraper quelques poissons dont le bassin regorgeait. Plus aucune trace du maudit lichen hormis dans les rêves des plus agités. Le dragon avait mieux réagis à la proposition de poisson frais que de biscuits et fruits secs. Puis il s'endormit très vite imité par ses sauveurs.
Courbaturés, leurs vêtements imprégnés d'une sueur nauséabonde le groupe s'évéllait et s'étirait. Rapidement ils alimentèrent le feu et amassèrent une grande quantité de poisson qu'ils firent cuire pour eux et dont la plus grande proportion fût avalé par leur protégé. Le pauvre dragon se retrouvait nu, sans aucun poil sur une peau marquée par sa mésaventure. Seules ses grandes ailes avaient un aspect plus ou moins normal de peau rugueuse vaguement écaillée. Ils s'octroyèrent une pleine journée de repos, uniquement occupés à organiser leur campement, à se décrasser et à soigner la peau meurtrie du dragon. Ce dernier repris des forces de façon spéctaculaire à mesure qu'il engloutissait les poissons que les pêcheur improvisés lui amenait. Au lendemain de leur deuxième nuit, ô combien réparatrice, les Dertelis poussèrent l'exploration à l'extérieur. Très vite ils établirent des postes d'observation pour s'acquiter de leur mission relative à la course qui devait se dérouler dans les jours à suivre. Le dragon, quant à lui, se renforcait à vue d'oeil. Le surlendemain il les accompagnait même lors de l'une de leurs sorties. C'etaient la veille du départ de la grande course.
Au matin les Dertelis prirent leur faction et guêtèrent les premiers concurrents. Au milieu de la matinée le dragon vint les rejoindre à la lumière du jour. Ils furent tous surpris de le voir s'envoler pour faire une visite à chacun d'entre eux. C'est au zenith que les premiers bateaux furent appercus. Un premier groupe de trois navires rapides se tiraient des bords dans une lutte qui semblait acharnée. Ils furent bientôt suivis par d'autres, qui en groupe engagés dans une lutte bords à bords, qui isolés. Au milieu de l'aprés-midi un bateau fit mine de s'engager dans le contournement de la grande île. Mais au lieu de continuer sa course il effectua un demi-tour et remis cap vers Dertel. Le tricheur n'échappa pas à l'attention des commis de course. Ceux-çi repérèrent son identification, une voile rouge et bleue surmontée d'un fanion vert et or. Probablement un bateau de l'Ar'Lumn. Les commis se passèrent l'information de poste en poste en désignant le contrevenant à leurs colègues. Ce bateau serait disqualifié des leur retour à Dertel et devrait s'acquiter d'une amende si il voulait pouvoir se représenter à la prochaine course. Pendant ce temps, le dragon avait pris son envol et fonçait vers le bateau fautif. Arrivé à sa hauteur, d'un coup de griffe il lacera la voile, emportant au passage une partie du grément. Quelques coups d'ailes plus tard il exhibait fièrement son trophée face aux commis de course stupéfaits. Tout le reste de la compétition se passa sans autre incident. A la fin les Dertelis durent faire leurs adieux à leur étrange nouveau compagnon. Celui-çi avait attrappé nombre de poissons qu'il leur offrit ostensiblement.
A leur retour à Dertel pour leur compte-rendu d'observation de la course le port etait en proie à l'agitation. Un dragon, chauve de surcroit, avait empéché un participant d'accomplir sa course et lui avait volé une victoire certaine, en détruisant sa plus belle voile et avait même faillis dévorer le valeureux équipage. Le récit des commis aux course rétablis la vérité et le coupable équipage fût villipendé par l'ensemble des concurrents et du public, et invité à ne plus jamais se rendre à Dertel que ce soit pour une course ou quelque autre affaire.
Depuis, à chaque année au moment de la course nautique, la course du Dragon chauve, une équipe de commis aux courses se rend dans l'île. L'île du Dragon chauve, et lui prodigue moult soins capillaires. Il restera chauve à jamais mais aussi vigilant quant aux tricheurs.
Voiçi la légende telle qu'elle est racontée dans les tavernes de Dertel.


Participation Eranapprouvée - +50 points d'expérience

Les Chevaliers Dragons

par SLo et jiseo

"Pour bien comprendre l'Ordre des Dragons d'Arkfeld il faut commencer par leur origine, dont l'histoire est intimement liée à celle de la reine Jaylan.
Nous connaisssons tous le grand incendie de 812 qui ravagea le palais royal de Daanisar, emportant dans les flammes le roi Peadon, sa femme et ses trois fils. S'ensuit un marasme politique : la cour est secouée de querelles intestines pour savoir qui monterait sur le trône après cette tragédie ; le roi n'ayant ni frères, ni cousins, c'est le Premier Conseiller du Ledater, Airan, qui se désigne comme héritier de la couronne en tant que plus proche du roi encore en vie. Mais cela était sans compter sur le retour de Jaylan, benjamine de Peadon, qui avait été envoyée à Laiirna vingt ans plus tôt pour y recevoir une éducation. Apprenant la nouvelle, Jaylan rentre aussitôt en terre natale et revendique le trône. Jamais l'Arkfeld n'avait été gouverné par une femme depuis sa création, autant dire que la nouvelle ne fut pas bien accueillie du côté d'Airan et de ses partisans. Le pays se scinde dès lors en deux partis rivaux, l'un accordant l'avantage au sang royal, l'autre préférant la tradition, qui affirme que seul un homme peut accéder au trône d'Arkfeld. Selon la légende, Jaylan se serait entaillée le bras dans la salle du trône sous les yeux de la foule médusée, pour affirmer sa primauté par le sang sur Airan. Sur le moment personne n'ose remettre en cause la précellence de la jeune femme. Jaylan devient donc la première reine d'Arkfeld, mais les dangers de cette situation ne tardent pas à se faire sentir. Car la révolte gronde au sein des opposants et la reine ne tarde pas à ressentir la réalité de cette menace. Le jour de sevï sameï 813, Jaylan est victime d'un attentat ; lors d'une sortie du palais elle est poignardée par un homme sorti de la foule. Seulement blessée, la reine guérit vite et décide de tout mettre en oeuvre pour étouffer cette révolte et asseoir son pouvoir sur le pays. Elle décide de rassembler les meilleurs guerriers parmi ses fervents partisans et de les entraîner plus qu'aucun autre. Ces soldats d'élite se font appeler Dragons d'Arkfeld, a cause de leurs montures, les énormes varans des steppes. Des émeutes éclatent peu de temps après et les batailles se font nombreuses entre rebelles et Dragons jusqu'au jour de mavä sinar 815, où les rebelles sont vaincus et déposent les armes publiquement aux pieds de Jaylan."

Tiré de "Histoire d'Arkfeld, Paroles de Sohanad"

De nos jours, les Dragons d'Arkfeld sont toujours présents dans l'armée Arkfeldienne en tant que troupes d'élite montées, ils sont généralement dépêchés pour des raids particulièrement délicats ou des missions difficile et périlleuses. Dans les périodes de paix, ils sont répartis dans différentes casernes en province où ils assurent une présence militaire tout en apportant leur concours aux populations locales. La vie d'un Chevalier Dragon est entièrement vouée au royaume et ils ne sont pas autorisés a fonder de familles.

Les Dragons d'Arkfeld sont au nombre de dix centuries réparties dans autant de casernes sur le territoire, chaque centurie est dirigée par un capitaine épaulé d'un lieutenant.
Le recrutement s'effectue sur la base du volontariat au sein même de l'armée d'Arkfeld dès qu'une place de Chevalier Dragon se libère ; les volontaires subissent une série de tests, physiques et psychologiques durant un mois avant que les meilleurs d'entre eux soient intégrés parmi ceux que l'on appelle les Dragonneaux, qui ne sont autres que les futurs Chevaliers Dragons en formation. Ladite formation dure deux ans et consiste en un entraînement quotidien de dix heures où sont enseignés, entre autres choses, le maniement de la plupart des armes connues, la stratégie militaire, la médecine ou la survie en milieu hostile.
Une fois cette étape achevée, le Dragonneau est intégré au sein des Chevaliers Dragons et ce jusqu'à sa mort ou son départ à le retraite, à l'âge de 80 ans.
En tant qu'unité d'élite de l'armée, la solde d'un Chevalier Dragon est légèrement supérieure à celle d'un soldat ordinaire, elle s'élève à six tales d'argent par jour, les frais de bouche et le gîte sont payés par le royaume.
L'uniforme des Chevaliers est composé de deux costumes : le premier, léger, consiste en une tunique de maille et un tabar rouge arborant les armoiries de l'Arkfeld, les jambes, les bras et le torse sont protégés par des pièces d'armure plus lourdes et la tête est couverte d'un heaume ; la seconde, lourde, est constituée d'une armure complete, également couverte du tabar aux couleurs du royaume, et du heaume de l'Ordre.
Le heaume est un élément important de l'uniforme, unique pour chaque unité, et est généralement orné de panache, cornes, ailes ou autres pointes dans le but d'effrayer l'ennemi.
Enfin, ce qui a fait le plus gros de la réputation des Dragons d'Arkfeld sont leurs montures, les redoutables varans des steppes, ces énormes reptiles de la taille d'un cheval, endémiques de d'Arkfeld, qui contribuent à l'effet de peur provoqué dans les batailles et leur ont valu le nom de Dragon. Le mythe veut que ces bêtes soient les descendantes des dragons d'autrefois. Seuls l'Ordre des Chevaliers Dragons a été en mesure d'apprivoiser ces animaux réputés pour êtres parmi les plus sauvages et dangereux du Sud-Est Oneirien.