Concours : Rois et Chevaliers
..:: Rois et Chevaliers d'Oneira ::..
Darwyn remporte le concours pour la "Geste d'Alevian"
Alors que peu de participations ont été comptabilisées, il n'a que rarement été aussi difficile de juger les résultats d'un concours !
Incapables de trancher définitivement, nous avons demandé les avis d'autres oneiriens : Anne et Duael étaient d'accord pour placer Onirian en tête du concours, mais comme nous l'estimons inéligible, Darwyn est notre vainqueur
Un merci spécial pour Wyves qui nous a soumis l'idée du thème de ce concours.
Un bravo spécial pour Ilu qui a relevé avec brio son petit défi personnel en lien avec le concours
Merci aux participants !
Concours terminé le 1er mars 2015
Les Participations
Attention !
Les participations suivantes n'ont été ni relues ni approuvées par les Gardiens et n'ont été publiées qu'à titre indicatif (si vous souhaitez que votre nom soit retiré, mailez Erana). Elles sont ainsi susceptibles de comporter des informations erronnées et/ou non adaptées au Monde d'Oneira.
L'ordre des participations ci-dessous tient compte de la date des envois, et non d'une quelconque préférence des Gardiens...
En attendant les résultats, libre à vous de donner votre avis en mailant Erana.
Bonne lecture !
Participation Eranapprouvée - Vainqueur - +150 points d'expérience
La geste d'Alevian, ou l'ascension d'E'Dyrha
par Darwyn
A l'époque perdue du grand royaume d'Ar'Thard régnait Lieron, encore dans la pleine vigueur de sa jeunesse. Ce roi se piquait de posséder nombre de qualités de son grand ancêtre, Dar, d'être un protecteur de la connaissance et des arts, et il aimait à s'entourer de belles choses. Ce goût pour la beauté était en réalité davantage prononcé en lui que son appétit pour l'intelligence, car Lieron était plus fât que fin, et par-dessus tout il privilégiait les plaisirs sensuels.
En Ar'Thard vivait alors un jeune homme, Alevian, éperdument amoureux d'une jeune fille de son village, Juvia de son nom. Juvia faisait l'admiration de tous dans la région, tant ses traits étaient fins, son corps sublime et ses cheveux scintillants. Juvia avait maints prétendants mais n'accordait ses faveurs à aucun, ni à Alevian, ni à nul autre, car elle désirait pour mari un homme héroïque et non un garçon de ferme. Fils de forgeron, Alevian n'était ni l'un ni l'autre, sans être un parti à considérer.
Il advint alors qu'Alevian décidât de rejoindre l'ordre prestigieux des chevaliers d'Haame, car l'éclat attaché à leur nom était tel qu'il lui permettrait, pensait-il, d'obtenir le coeur de la belle. Ses parents dépensèrent beaucoup pour lui permettre de réaliser son ambition. Il quitta son village et entama son apprentissage. En partant, il avait promis à celle qu'il aimait qu'il deviendrait celui qu'elle souhaitait - et la vision de ce beau jeune homme, à cheval et harnaché, demeura longtemps un souvenir qu'elle chérit en son coeur.
Or le jour vint où Alevian eût complété ce qui devait l'être et qu'il pût être intronisé. Le serment prêté par un nouveau chevalier d'Haame était alors source de grande joie, car le roi lui-même venait de ses mains remettre les insignes de la charge à son nouveau serviteur. Dans le village d'Alevian, les réjouissances étaient préparées, car c'était là que la cérémonie se tiendrait. Et Alevian aurait la joie de montrer à Juvia qui il était devenu, et ainsi elle deviendrait sienne.
La fête avait débuté et l'assistance n'était que liesse. Le roi Lieron, aimé de son peuple, arriva et consacra Alevian. Las pour le jeune homme, son éclat fut terni par celui du roi, qui aperçut la belle femme, puisqu'elle était au premier rang, aux côtés des parents du chevalier. Et Lieron, qui aimait tant la beauté et tant les appâts de l'autre sexe, subit une attirance inouïe à la vue de Juvia, et désira la posséder. Et Juvia, qui, bien que la plus superbe de toutes celles qui arpentaient le pays, n'était point dotée d'un grand esprit, fut charmée des attentions que lui prodiguait le roi, qui s'attarda toute la soirée et toute la nuit dans le village et qui la conquit. Le lendemain, le cortège repartit, tandis que Lieron emportait avec lui le trésor le plus précieux de la région, Juvia, et qu'il en fit sa concubine.
Et Alevian connut alors une souffrance terrible, car l'instant qu'il pensait être son triomphe fut aussi celui où il perdit toute chance d'être aimé en retour. Sa souffrance ne put se tarir puisqu'il était au service de celui qui lui avait ravi Juvia, et cela suscita en lui une amertume mortelle, et il en vint à éprouver de la rancoeur envers Lieron, qui pourtant était le roi légitime qu'il avait juré de servir. Un soir, aviné et fou de chagrin, il s'épancha dans une taverne, et ses paroles parvinrent à des oreilles à l'affût.
Quelques temps plus tard, Alevian connut Elevi, une femme plus âgée mais toujours fort belle, et elle devint son amie, puis lui raconta son histoire, fort triste en vérité. Elle était noble et mariée, et Lieron, qui n'était que prince alors, s'enticha d'elle, car il appréciait déjà la compagnie des femmes charmantes plus que tout. Elle fut son amante pendant un temps, puis il se lassa d'elle et la délaissa. Ce qui était le plus tragique était qu'elle aimait profondément son mari jusqu'à sa rencontre avec Lieron - mais que, dès l'instant où il jeta sur elle son dévolu, elle ne put résister, comme ensorcelée. Répudiée par son mari, rejetée ensuite par son prince, elle connut la solitude et la déchéance.
Son histoire toucha profondément Alevian, dont la colère grandit contre son roi, qui avait certainement jeté un sort sur son amie comme sur Juvia - et qui ferait subir à celle-ci le même sort. Or, il savait de par sa position que le pendentif de Nöshyl avait le pouvoir d'agir sur l'esprit et les sentiments, et il savait que Lieron le portait puisqu'il était roi de l'Ar'Thard. Et les paroles d'Elevi firent son chemin en lui. Il comprit que Lieron avait abusé des pouvoirs du Nöshyl afin de détourner l'amour que Juvia lui portait, comme il avait agi avec Elevi, et que ce roi était indigne de sa charge. Il s'en ouvrit à son amie, qui en fut fort satisfaite, car elle n'était point qui elle prétendait.
Alevian était un jeune homme brillant et doué, aussi connut-il une ascension fulgurante dans l'ordre d'Haame. Toutefois cette bonne fortune ne sut apaiser les douleurs de son coeur, empoisonné par les paroles d'Elevi qu'elle ne cessait de lui prodiguer. Et ce poison progressa sans cesse, alors qu'Elevi sut s'attacher l'amour du jeune homme en usant de ses charmes, plus importants dans l'intimité que nul n'eût pu le dire. Dans l'esprit d'Alevian naquirent de noirs desseins, persuadé qu'il était que Lieron était maléfique et qu'il devait être démis de son rang.
Alevian fut choisi à cette époque comme émissaire par le supérieur de son ordre, auprès des Dragons d'Onyx qui vivaient dans une région désolée de l'Ar'Thard. En effet, l'alliance avec ces créatures aurait permis aux chevaliers d'Haame de renforcer leur prestige et aurait réhaussé celui du royaume et du roi. Aussi le jeune homme partit-il, mais non point seul, car Elevi vint avec lui. L'ambassade échoua et les Dragons d'Onyx ne se rallièrent point à l'ordre des chevaliers. Mais en certains le voyage avait instillé des doutes sur le royaume, car Elevi leur avait parlé et leur avait montré que Lieron n'était pas homme de parole et qu'il fallait le craindre.
Le temps passant, Alevian devint l'un des chevaliers les plus respectés et les plus réputés dans son ordre, car il menait des actions d'éclat et car les discours d'indépendance vis-à -vis de la royauté qu'il tenait séduisait de nombreux chevaliers, qui se méfiaient de la domination toujours plus forte qu'exerçait Lieron sur le royaume. A cette période, Juvia quitta la cour, sa beauté fanée par les excès des fêtes et des longues veilles, sa réputation de courtisane fermement établie. Cela ne fit que conforter les convictions d'Alevian, qui, aveugle au caractère superficiel et à l'avilissement volontaire subi par Juvia, y vit la confirmation de ce qui lui était sussuré au creux de l'oreille par Elevi.
Le fiel poursuivit son oeuvre tandis qu'Alevian était devenu l'un des plus importants officiers de l'ordre des chevaliers d'Haame, en charge du recrutement et de l'entraînement. Le caractère de Lieron évoluait vers toujours plus de sybarisme et l'existence de la cour n'était aux yeux d'Alevian que débauche, loin de ce que devait être la majesté royale héritier de Dar.
Aussi vint le moment où Elevi sut que son oeuvre était achevée. Elle se dévoila à Alevian dans toute sa vérité, et il s'agenouilla devant elle et l'appela "ma reine", car il avait reconnu en elle E'Dyrha, ancienne compagne de Dar, qui pourrait remettre l'Ar'Thard sur le chemin de la probité et de la connaissance. Ainsi fut perdu Alevian, qui pourtant n'a jamais failli en noblesse et en honneur, et ainsi chut l'ordre d'Haame dans l'escarcelle d'E'Dyrha.
Participation Eranapprouvée - +100 points d'expérience
Onis sio Alosym
par Wyves
Participation Eranapprouvée - +100 points d'expérience
Poils de carotte
par Ilu
L'est pas triste sire, non, le curieux chevalier marmoréen qui poste ses fesses devant le poteau du ponton, au bord de l'eau. N'a aucune raison d'être gai non plus, remarquez. C'est un visage tout à fait neutre, inexplicablement dénué de faciès - pas comme Petrulus, qui a une vraie gueule de rat, ou le Rubicond, dont les pommettes s'empourprent au moindre effort. Seulement deux yeux, un nez, et une bouche qui expire bruyamment.
S'assoit une minute, pour cause de gargouillis intestinaux, mais sous le soleil naissant la peau se craquèle comme du vieux cuir, alors ne tarde pas à se remettre en selle. Devant lui : un pont. Ou plutôt, le pont. Le Qhorgensul. Mazette ! Un bail, et même deux, que personne n'a eu l'idée de faire du tourisme dans le coin ! Y a des raisons pour ça, et des bonnes. A commencer par le tempérament cadelien, pas vraiment du genre à animer un syndicat d'initiative.
Lui, le dit chevalier, a une envie particulière de traverser le Qhorgensul. Une envie aux cheveux blonds, au port altier et blindée aux as. En d'autres mots, une princesse. Promise par un paternel aussi royal que revêche, là -bas de l'autre côté du golfe, dans les terres brumeuses de Mirë-Mean. Aimerait bien obtenir sa main, et le reste du corps avec. D'autant qu'en cas d'échec, n'aura d'autre choix que d'être jeté dans un des grands lacs de l'Est, un boulet d'un durkal accroché au pied gauche.
Donc, la motivation est là , y a pas à dire. L'énoncé de l'objectif est du reste d'une simplicité elfique : pêcher une truite-du-bout-du-pont, et la rapporter vivante au fricasseur de son Altesse. Me direz-vous, pas besoin d'avoir fait huit ans d'études à l'université de Laiirna ! Et pourtant... S'y sont cassé les dents, les paladins farauds et les errants plastronneurs ! Et par paquets de douze ! Alors pourquoi celui-là plus qu'un autre ? Voici ce que j'en sais.
Pour commencer, l'avait appris des erreurs de ses congénères. Primo, ne jamais voyager de jour. Ni de nuit d'ailleurs. Le corps humain supporte mal les températures extrêmes, qu'il s'agisse d'étuves ou de morsures glaciales. Seules les heures de crépuscule du matin sont propices. �viter le vent, ensuite. Une rafale de 250 ps/h en pleine trogne, ça remet les idées en place. Statistiquement, si l'on en croit Kelranir, le mois d'avril est le moins éolien, sur Cadel. Dont acte.
Mais surtout, calculer avec algèbre et précision l'exact niveau de la mer. Tout se joue là . La partie orientale du golfe de Lumna est une baie d'un prestige de largeur où se donnent rendez-vous les courants sous-marins les plus pervers du continent. Une erreur d'une virgule dans l'équation du coefficient des marées et de l'étiage, et vous êtes bon pour finir en pâtée aquatique pour sirènes ventricoles.
Quant à la botte secrète du dit chevalier, ne l'a pas apprise dans les manuels de géographie, ni à l'école de joute. On la lui a donnée. "C'est cadeau, mon pote", avait insisté le vieux mage, à qui l'avait rendu un service en débarrassant sa cave de la vermine. "Elle se mange ?". Notre héros était intrigué. "Je ne te conseille pas de tester sa susceptibilité", avait précisé le sorcier.
Et l'était reparti avec, dans sa besace, une carotte. Oui, vous avez parfaitement entendu. Une carotte. Bien sûr, vous l'aurez deviné, ce n'était pas un tubercule ordinaire. Mais un légume génétiquement modifié, grâce à un enchantement atypique, en une créature parfaitement domesticable. En l'occurrence, une monture de catégorie supérieure. Vous auriez vu la tête du sigisbée quand la bestiole poussa son premier cri !
Outre une résistance hors-du-commun aux affres météorologiques, transmise à son cavalier par simple contact avec sa crinière de fane, l'animal était invariablement d'humeur cordiale. Voilà qui change des juments rombières, pense le chevalier. La traversée en cargo hosaenien, expérience dépressive s'il en est, n'avait été qu'une simple formalité. Oh ! Il y avait bien eu un incident. Un membre d'équipage encore moins malin et plus affamé que ses collègues avait essayé, pendant la nuit, d'entailler l'herbacée au surin. Erreur tudesque ! Le lendemain, l'avait retrouvé en charpie contre la carlingue. Susceptible, en effet, ce gros légume orange...
C'est qu'ils avancent doucement, au petit matin, le long des quatre élans de lattes de bois. Carotte et son maître, l'une sous l'autre, hument l'air printanier. Prudence. Il ne s'agit pas de glisser dans l'onde fuligineuse, sous leurs pas. Temps de survie estimé à dix-sept battements de coeur. Si le froid ne vous a pas eu, les squales et autres tikurs à hélice dorsale s'en chargeront. Mis à part cela, le golfe de Lumna offre une charmante perspective pour l'oeil avide de beaux paysages.
Au bout du bout, il n'y a rien. Non pas qu'ils s'attendent à quelque chose, car tout le monde sait que le pont a été brutalement coupé au milieu de nulle part, en pleine mer. Me demandez pas pourquoi ! Une fantaisie des dieux. Ou des architectes. N'empêche : le meltobaten se fige. L'est soufflé un instant par la vue. C'est grandiose, sûr. Puis, déplie la canne rétractile et dispose un asticot sur l'hameçon luisant. Pendant ces gestes précis et économes, aperçoit soudain à deux ou trois écarts du ponton un étrange bal aquatique. Les truites !
Elles sont bien là , par centaines ; la poissonnaille grouille d'excitation. Au milieu du fretin, quelques mâles baraqués paradent. Mais son Altesse a été limpide : une femelle adulte, ou alors c'est le durkal ! Du coup, l'est à l'affût, scrute la surface de l'eau en plissant les paupières. Et l'aperçoit qui sautille ! Une mère truitée bedonnante capable de satisfaire les marmitons royaux. Cependant, l'attraper, c'est une autre paire de manches. Elle dédaigne l'appât que lui soumet le chevalier-pêcheur. Elle s'écarte en cercles concentriques.
Longue série de soupirs. Le meltobaten comprend qu'il n'en a plus pour longtemps avant que le soleil ne réduise ses chairs en grillade pour gypaètes. Et il sait surtout que, avec la levée de l'aquilon, l'étale ne tiendra pas. Pas besoin de refaire le décompte, de dégainer l'équerette et la corde à treize noeuds. Si le niveau de la mer s'élève ne serait-ce que de trois ou quatre pennes, ce sera suffisant pour atteindre le milieu de ses guiboles, et l'envoyer illico rejoindre ses ancêtres dans la Grande Plaine éternelle.
C'est un léger gloussement de Carotte qui provoque l'illumination. Tend la main et arrache soigneusement quelques segments de fane verte, aussitôt embrochés sur la pointe de l'hameçon. Et la ruse fonctionne ! La reine des poiscailles est alléchée, et vient croquer la friandise. La bascule dans le bocal rempli d'eau salée, et gratifie sa monture d'un sourire reconnaissant...
Plus tard, sur une autre rive, l'équipée prend fin au palais de son altesse. La truite-du-bout-du-pont a atteint sa destination, l'oeil vif et l'écaille moirée. Protocole : le chevalier salue et s'agenouille. Son regard croise celui de la blonde au sang bleu et aux joues roses. A l'intérieur du gentilhomme, ça trépigne et ça s'interroge. Y a-t-il un lopin de terre pour accompagner la jolie main à baiser ? Pas franchement opposé à une baronnie modeste, quelque part dans les Montagnes Bleues. Et, pour Carotte, une étable moderne avec engrais et fumier déshydraté...
Tout autour, l'auditoire s'enflamme : un preux et un malin, réunis dans la même personne ! Et le gaillard a réussi à déterminer le niveau de la mer à Cadel ! Vous imaginez ? Il a été aidé par les puissances de l'au-delà , qui lui ont prodigué un serviteur végétal, et y a pas à dire, la magie noire, ça craint, répliquent les plus superstitieux.
Brusquement, un rugissement terrible fait vibrer l'énorme chandelier de cristal. "C'est une plaisanterie ?" s'exclame le souverain. La sueur suinte sur les échines. Le gras bonhomme couronné renchérit : "Par Délomaque, c'est la crise cardiaque que tu veux ? J'avais exigé une truite-du-bout-du-pont, adulte, femelle et à queue plate. Celle-ci est une variété à queue vrillée." Et, saisissant l'animal qu'il écrase lentement entre ses doigts boudinés, se fend d'un rire méphistophélique.
Le premier, et dernier, meltobaten de l'histoire d'Oneira n'a pas le temps de protester que, non, vous n'aviez jamais mentionné cette histoire de queue plate, votre Altesse : la hache s'abat d'un coup sec sur sa nuque, qu'elle tranche comme une barre de beurre tiède. Diantre ! L'audience, statufiée, ne manifeste pas sa déception de ne pas assister, comme promis, à la punition au durkal. Le commandant de la garde laisse retomber le corps inerte et regagne sans un bruit l'ombre de la salle du trône. Son suzerain secoue la main. On nettoie la pierre souillée.
Debout sur l'estrade, la fille a perdu son allant et son port altier. L'aimait bien, quand même, ce chevalier-ci. Bah, se rassure-t-elle finalement, ce n'est pas comme s'il n'y en aura pas d'autres... Et il paraît que le jus de carotte, c'est bon pour le teint.
Participation Eranapprouvée - (non éligible) - +100 points d'expérience
Le Roi à l'Epée de Bois
par Onirian
Belle assemblée, laissez-moi vous conter, l'histoire du Roi à l'épée de bois, qui jamais contre son frère, ne leva le fer.
Car il y était une fois, aux temps de l'ancienne magie, sur la terres des Milles Rois au coeur de Mari'ini', un royaume petit mais empli de vie. Mes amis, je vous le dis, c'était bonheur de contempler ce peuple hardi et fier, retournant la terre. Il était dirigé d'une voix de velours par un roi sage et sans atours. Or, cet homme avait deux fils, égaux en force et en malice, mais si l'un était savoir l'autre était pouvoir. Et hélas, trois fois hélas, les hommes, fussent-ils roi-sages, toujours trépassent. Et ce bon roi senti un jour de froid que son prochain sommeil s'appellerait trépas. Il convoqua donc ainé et puiné pour à chacun leur confier, de ses terres la moitié. Mais sage il était, et les enfers il craignait. Ce pourquoi, il leur fit jurer que frère contre frère, jamais contre l'autre ils ne lèveraient le fer.
Et ensemble, sur la mort du père ils jurèrent, que jamais, au grand jamais, contre l'autre, ils ne lèveraient le fer.
Du premier frère, le royaume resta prospère. Il suivit la voie du savoir et pas une fois, ne renia sa foi. Il était Roi sans le dire, par ses actes, sans fléchir. Et lorsque quelqu'un tombait, il le relevait, ainsi les récoltes excédaient, et ainsi elles se partageaient.
Du second frère, au contraire, le peuple se mit à craindre couronne et main de fer. Car si un homme faiblissait, à terre, on le laissait. C'est justice disait-il, la faiblesse je bannirai, et quand on le contredisait, il criait : "Je suis le Roi, le Roi de Fer, mes mots sont loi, la vie amère".
Disparu alors l'unité du royaume d'antan. La misère fait mauvaise frontière, on la méprise, elle nous hait. Les deux royaumes s'oubliaient, oubliaient d'être frères.
Vint alors ce que le Roi-Père avec prédit et tenté d'empêcher sans, par Tani, y arriver.
Le second frère arma son peuple d'épées de fer et contre son ainé marcha au clair. Son pouvoir se faisait colère, la richesse qu'il n'acquérait point était la faute de son voisin, un frère roi, traitre rat : "Tu me voles les terres, les champs les plus prospères, les hommes, les femmes les plus hardis et même les enfants les mieux bâtis".
L'ainé voyant cela fut tenté par les mêmes manières, de répondre à ces accusations guerrières. Mais il avait fait une promesse, et honneur au coeur il serait sans faiblesse. Jamais il ne lèverait le fer contre son propre frère, dut-il mourir, mourir d'être resté fier.
Alors, il laissa là son épée des jours de guerre, et une nouvelle arme se fit faire. Mais pour lame, il renia le fer ainsi qu'il l'avait promis à son père. A son peuple, à chacun, à lui, il offrit, cadeau de roi, une épée de bois. En un seul point la sienne différait, car sa poignée en or était.
Quand vint l'heure du combat, Roi de fer coeur de pierre, rit beaucoup de son frère. Le Roi de bois se tenait droit, accompagné de sa seule foi. Son armée n'était pas faite de soldat, mais d'un peuple aux abois. Aux abois ? Pas tant que ça. Même sans fer, il restait fier, quoique stupide il faut croire, de suivre ce roi sans espoir.
Le Roi de fer riait car savait la bataille gagnée, "Que peut faire un arbre mort contre mon fer fort ?" Alors, carnassier il ordonna, a son armée d'attaquer l'autre roi.
Mais rien ne se passa. Ses généraux restèrent cois. Il éructa et hurla "Je suis Roi !", que ses ordres étaient loi, mais son armée, non, ne bougea pas. Car en voyant le Roi à l'épée de bois marcher avec coeur, et son peuple sans peur, tenir sa promesse même en ces temps de détresse, chaque soldat rejeta le fer ; ils se souvinrent qu'ils étaient tous frères.
Le Roi de bois était devenu le Roi des Rois.
Le royaume qui fut un, puis deux, redevint un seul coeur, ni fer ni pierre mais plus précieux que l'or qui dort, mais plus merveilleux que le bois qui croît.
Le Roi de fer, lâcha son épée, s'exila de nombreuses années. Lentement il apprit, il comprit, puis revint par ici. Le coeur libéré, prêt alors à se faire pardonner. Il jeta sa couronne rouillée pour se faire chevalier. "Mon frère, je serai ton fer, allié désormais je jure de te protéger, toi et ta lignée."
L'histoire est ancienne et les paroles miennes, mais ces mots sont vérités et déjà vous le savez. Oui, les Frères de Fer marchent encore en nos contrées, et si un jour vous les croisez, vous ne serez plus étonné, de constater que leur emblème arboré, depuis toujours et pour toujours, est une épée de bois, à la garde dorée.