J'ai toujours eu un faible pour les titres à rallonge, ceux qui contiennent une histoire en eux même, qui cachent des images. A vrai dire, c'est probablement pour son titre que j'ai lu Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard, parce que j'y voyais des histoires au coin d'un feu, sous les étoiles, parce que j'entendais presque le son des armes s'entrechoquer et la terre trembler sous le passage des éléphants.
En fait, il n'en est rien, ce livre parle de Michel-Ange et d'un voyage qui le conduit à Constantinople, pour y construire un pont. Il y a des éléphants, presque des rois, mais bien peu de batailles, sinon métaphoriques. Je dois l'avouer : les récits historiques ne sont pas nécessairement mes préférés, mais si le titre m'a accroché l'oeil, c'est le style d'écriture qui m'a retenu.
Il y a quelques années, j'ai lu l'Enfant de Sable, de Tahar Ben Jelloun, et j'avais été surpris par cette plume qui travaillait chaque phrase pour en faire une poésie. J'ai retrouvé un peu de cela dans Parle-leur... De là à songer qu'il existe un style oriental qui mélange prose et poésie, il n'y a qu'un pas. Il me faudra lire un peu plus pour le franchir
(...)