Le service citoyen et le service du temple : la milice et la colonne




La conscription et la milice du Pyrelos


ntimement liée à la vie des pyreliens, la conscription existe au Pyrelos depuis l'apparition des premières villes humaines. Traditionnellement maintenue à deux ans à partir de l'âge de 18 ans, la conscription a été réduite à un an en 1022, suite aux accords d'Illéranyne. Un jeune homme peut, après son service, rester milicien sans pour autant passer dans la milice de métier. On dira, alors qu'il est "fini". Les finis gardent les mêmes droits et devoirs que les jeunes conscrits, mais seront également sollicités pour aider les jeunes dans leurs tâches, régler les conflits mineurs entre miliciens, etc...
La conscription est obligatoire pour tous les jeunes hommes, artisans comme nobles ou paysans, à l'exception toutefois des jeunes prêtres (bien que certains temples ménagent une année pour la milice dans la formation des apprentis). Aucun handicap ni moteur ni mental ne permet d'échapper à la période de service à moins d'interdire réellement toute capacité. Le travail sera fonction, alors, du handicap. L'on confiera aux personnes simples des travaux simples (entretien des locaux, aide aux cuisines, messages...), et aux personnes physiquement diminuées des travaux appropriés (scribes, assistants dans les tribunaux, etc...).
Notons le cas particulier de la ville de Sev'Oimar qui astreint à une conscription de quatre ans pour tous, même les prêtres.
La milice du Pyrelos est aujourd'hui très connue et réputée en Oneira. Elle compte deux tiers de jeunes conscrits contre un tiers de miliciens professionnels. Les jeunes miliciens apprennent les rudiments du maniement des armes et de la navigation (ils peuvent approfondir ces enseignements s'ils le souhaitent) et se mettent au service du village ou de la ville, et de ses habitants. Les miliciens sont en charge de la surveillance des marchés, des rues, des places, favorisant les déplacements, organisant et aidant l'ouverture et la fermeture des marchés. Ils entretiennent également les bâtiments et infrastructures publics (voierie, ponts, temples, casernes, tribunaux, etc...). Au service de la population, ils peuvent être interpelés par quiconque a besoin d'aide (ainsi peuvent-ils être appelés aussi bien pour aider à la construction d'une maison que pour intervenir sur les lieux d'un accident, au cours d'une bataille dans une taverne, ou pour déplacer un meuble ou chercher de l'eau pour un vieillard). Chaque milicien possède ainsi un temps dit "quart d'hiver" (à la fête de l'aide du jour du solstice d'hiver) à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit (parfois une journée entière, ou par services de quatre à six heures), où il déambulera dans la cité ou le village, à la disposition de tous (notons que les "hiverneux" portent, alors, un signe distinctif variant selon les régions : foulard, chapeau, uniforme différent, etc... à Pymarée, il s'agit d'un foulard blanc noué autour du cou).
Chaque jeune milicien dépend, outre de sa caserne, d'un poste de quartier où il rendra compte de son service. Les postes de garde se trouvent par dizaine dans les villes (au moins un par quartier), et on en voit toujours au moins un exemple dans les villages. Ils sont instruits par des officiers de l'armée régulière pyrelienne, et par des officiers miliciens. Ainsi sont-ils soumis à certains règlements et habitudes propres à l'armée (les plus célèbres étant la vie dans les dortoirs, les peines de cachot (en cas de récidive seulement ; sont préférés à l'enfermement des travaux d'intérêt général (nettoyage de la ville, creusement des fosses à ordures, etc...)), etc...). Cependant, la milice n'a plus rien de militaire et n'est pas destinée, en tant que telle, à la protection du pays (quoiqu'elle puisse aider en cas de crise). Le but de la milice est uniquement d'enseigner aux jeunes l'entraide, la solidarité, la tolérance, et les bases du combat et de la navigation pouvant servir dans le cas, aujourd'hui très improbable, d'une guerre et de la nécessité d'une conscription à grande échelle.
La milice pyrelienne est extrêmement bien vue par la population. Il n'est pas rare que les habitants ayant eu recours aux services d'un hiverneux, par exemple, les rémunèrent d'une manière ou d'une autre (petites sommes d'argent, repas, petits cadeaux, etc...), créant ainsi un vaste esprit de corps entre les générations et les classes sociales.
Notons encore que la milice est un atout majeur dans l'attraction des étrangers, favorisant les possibilités de déplacement et l'entretien du pays tout entier qui tient aujourd'hui une belle réputation de propreté et d'accueil.

Extraits du "Dossier Pyrelos", Gwanys, Illéranyne.



Le service au temple et la "colonne" du Pyrelos


endant direct de la milice pour les hommes, la "colonne" réclame aux jeunes pyreliennes un service d'un an à partir de l'âge de 18 ans. Les jeunes filles se mettent alors au service du temple le plus proche mais, surtout, de la ville et de ses habitants. Comme les miliciens, elles doivent aider toute personne le souhaitant. Elles portent de la nourriture aux malades ou aux pauvres, assistent les sages-femmes, gardent des enfants, aident sur les marchés, remplissent l'office de messagers, copient des ouvrages demandés par la population dans les bibliothèques, etc... Elles participent à l'entretien du temple, et confectionnent les uniformes des miliciens, et du linge qui sera redistribué à ceux en ayant besoin (mendiants, victimes d'incendies ou de vols, etc...). Les colonnes sont également partiellement en charge de l'éducation des enfants confiés au temple à leur naissance : une jeune fille par enfant. Il n'est pas rare qu'une jeune femme adopte l'enfant à la fin de son service. L'enfant restera, cependant, sous tutorat du temple autant que sous celui de sa nouvelle mère.
L'on enseigne aux colonnes les chants et les légendes du culte de l'Eau qu'elles répéteront à leurs enfants, ainsi que les gestes de la vie courante (aide aux sages-femmes, toilette des morts, signes rituels lors des grands événements de la vie, etc...) et les bases de l'art de guérir (diagnostic, confection de tisanes apaisantes, soin des plaies, etc...).
Comme les miliciens, les colonnes peuvent poursuivre leurs services au-delà de la période obligatoire d'un an, et deviennent, ainsi, des "finies" aux mêmes attributions que leurs homologues miliciens.
Notons, et c'est ici capital, qu'en dépit des similitudes de noms et d'organisation, la milice et la colonne n'ont strictement aucun lien d'aucune nature que ce soit, si ce n'est dans l'usage. De même, le service de la colonne ne doit pas être confondu avec le service que doivent au temple tous les pyreliens, une semaine l'an, dès l'âge de huit ans.

Extraits du "Dossier Pyrelos", Gwanys, Illéranyne.