Culture du Dord-Kalyleg
a culture du Dord-Kalyleg est, de façon attendue, plus tournée vers la connaissance du Présent et sur la conscience du moment qui passe. L'impact de cette philosophie sur l'art est notable : comme il a déjà été dit, les arts éphémères et vivants y sont particulièrement prisés. Le Dord-Kalyleg comporte d'ailleurs deux Académies des Arts Présents, l'une dans la capitale Kalenir, l'autre à Naamiluvi.
Un art spécifique à la région s'est d'ailleurs développé, le balaet'adene (littéralement : spectacle vivant), un genre théâtral proche des pièces bardiques où les acteurs improvisent à partir de situations réelles et actuelles. La différence avec les pièces bardiques traditionnelles est qu'une représentation de balaet'adene se conclut normalement et ne dérive jamais en débat, les acteurs ne s'appuyant que sur des faits bruts et assurés et non sur des interprétations ou des spéculations. Très populaire, ce genre se décline en plusieurs sous-genres (allant de la satire à la tragédie) ; on raconte que certains spectacles seraient inspirés par des Voyantes elles-mêmes.
Enfin est élaboré à Kalenir le Grand Livre du Présent, pendant du Grand Livre du Passé - le clergé du Dord-Kalyleg a en effet eu tendance, après 420, à calquer ses réalisations sur celles du clergé du Passé afin de lui disputer la prééminence.
Ce Livre existe en trois exemplaires, chacun étant placé sous la direction d'une Voyante (ces trois Voyantes sont appelées les Trois Lectrices). Il est actualisé en permanence en fonction des informations qui parviennent à Kalenir. Il vise à dresser le tableau le plus exact d'Oneira au moment présent. S'il en existe trois exemplaires élaborés en parallèle, c'est pour limiter les erreurs et les coquilles : la bonne version peut aisément être restaurée en confrontant les pages des livres.
Le Grand Livre du Présent est un artefact magique : les prêtres qui travaillent dessus effacent les lignes devenues fausses pour les remplacer sans laisser de traces, peuvent insérer des précisions et des commentaires sans surcharger les pages et sans devoir tout réécrire.
Extrait des Héritiers de Kaly, par Mer-Iniane.