Les insectes des terres d'Oneira
La danelole
Cette minuscule araignée est très commune en Oneira et peut être trouvée dans pratiquement toutes les régions. Particulièrement petites (pas plus de deux à trois éclats pour les plus grands spécimens), on reconnaît les danelole à leur corps rond vert tendre et à leurs fines pattes grises, et on les sait essentiellement connues pour leur rapport avec la Dame aux Perles, dont on dit qu'elles sont les ouvrières. Cette particularité leur vient de leurs toiles, qui sont si fines qu'elles ne peuvent retenir aucun insecte. En effet, cette toile n'a pour but que de piéger la rosée, nourriture exclusive de cette araignée. Il est dit que la danelole se nourrit des perles, mais garde les plus jolies pour la Dame aux Perles. Certaines légendes précisent également que les colliers de perles sont noués avec du fil de toiles de danelole.
Apercevoir par hasard le premier rayon du soleil levant traverser une toile de danelole pleine de rosée est un signe d'abondance pour la journée, dans le sens où "la soif, ni la faim ne feront sentir leur présence".
Apercevoir par hasard le premier rayon du soleil levant traverser une toile de danelole pleine de rosée est un signe d'abondance pour la journée, dans le sens où "la soif, ni la faim ne feront sentir leur présence".
Extrait du Bestiaire de Dame Belnë, par Eg-Belnë.
La dzarluva, ou mouche-fée

Description : Contrairement à ce que leur nom peut laisser penser, les dzarluva ne sont pas des mouches mais des coléoptères lumineux, à l'instar de la luciole ou du ver luisant. La mouche-fée ne dépasse jamais 2et., la femelle étant généralement plus grosse que le mâle. La mouche-fée est pourvue de longues pattes postérieures et de très longues antennes recourbées. Les élytres d'un bleu brillant sont mouchetées de vert ou d'argent selon un motif dissymétrique propre à chaque individu ; les ailes postérieures, membraneuses, sont blanches et translucides, plutôt modestes par rapport à la taille de la dzarluva. Le corps est arrondi et mou, presque noir, doté à son extrémité de trois segments émettant une lumière bleue pulsante extrêmement vive.
Durée de vie et reproduction : La durée de vie de la dzarluva est limitée à huit jours durant lesquels les insectes se nourrissent la journée et volent sans interruption aussitôt que tombe l'obscurité. L'accouplement a lieu durant le vol et la ponte intervient seulement deux à trois jours plus tard. Les ½ufs, de couleur noire et minuscules en taille, sont généralement au nombre de trois à quatre cent ; ils donnent naissance aux larves après cinq jours.
Utilisation : Capturées et enfermées dans des sachets de feuilles ou de pétales, les mouches-fées sont utilisées comme lampions, pour égayer les fêtes du petit peuple. Glissées dans des bulles de verre, elles permettent de confectionner de fantastiques petites lampes, pour éclairer l'intérieur de leurs demeures. Il faudra alors prendre soin de les nourrir et de les abreuver d'eau sucrée et d'un peu de miel, sans quoi elles mourront prématurément.
Extrait du Petit bréviaire de la faune oneirienne, par Eg-Jëmin.
Edition révisée en 1049.
Edition révisée en 1049.
Consulter aussi : propriétés magiques de la dzarluva.
L'étoile de Makus

On trouve les étoiles de Makus au c½ur des vieilles forêts oneiriennes ou, plus précisément, au sein des antiques forêts, celles qui, gorgées de magie, abritent encore les grands arbres que Seveilan créa autrefois et dont les essences des bois plus jeunes ne sont que le pâle reflet. Les étoiles de Makus, donc, occupent les forêts du Damirë, du Mirëli, de Mirë-Mean et d'Ar'Mirë'Ys et quelques plus rares bosquets parsemant Oneira. Il s'agit d'araignées de taille modeste - le corps mesure environ 5 éclats, un peu plus de 10 avec les pattes - aux pattes courtes, au corps rond doté d'un abdomen circulaire qui, de nuit, produit une vive lumière blanche.
L'étoile de Makus ne tisse pas de toile à proprement parler : elle se contente d'un fil unique qu'elle leste de son propre corps. Cette araignée n'est jamais solitaire : on trouve au contraire les étoiles de Makus par centaines, voire par milliers : elles installent leur fil sous la voûte des arbres et leur lumière attire les insectes dont les ailes sont capturées par les fils. Si l'on peut omettre ce piège mortel, les réunions d'étoiles de Makus sont de toute beauté : elles créent un véritable ciel nocturne sous les arbres (ce même pseudo-ciel que Makus passa le reste de sa vie à réorganiser, créant des constellations éphémères dont il pensait qu'elles orienteraient le destin de tout Oneira) et éclairent les sous-bois qu'elles rendent propices aux promenades romantiques et aux rêveries poétiques.
Certaines fées et autres peuples magiques apprécient particulièrement les étoiles de Makus, dont elles récoltent les fils pour tisser des vêtements qui scintillent d'une lueur discrète. Certaines adoptent même de ces araignées qui, semble-t-il, font de bonnes compagnes, fidèles et consolantes.
Extrait du Bestiaire de Dame Belnë, par Eg-Belnë.
La lisinel, ou petite étoile

La lisinel, et c'est là un fait exceptionnel pour une libellule, peut être observée toute l'année, y compris en période de neige ou de gel sévère, mais il va de soi qu'à l'instar de la plupart des insectes producteurs de lumière, elle présente une activité essentiellement nocturne et on l'observe depuis le crépuscule jusqu'à l'aube. L'habitat de la lisinel couvre tout Oneira, mais elle apprécie particulièrement les lieux à teneur importante en magie et fuit les villes. Quoiqu'elle s'accommode de tous les types d'environnement naturels, des marais aux montagnes et des steppes aux côtes, la lisinel marque une préférence pour les sous-bois et les clairières ainsi que les abords des cours d'eau et des lacs. Il n'est d'ailleurs pas rare d'observer à la nuit tombée le ballet de centaines de lisinel sous un arbre ou au-dessus d'un étang.
Quoique remarquable et souvent traquée par les alchimistes-entomologistes, la lisinel garde pour elle la plupart de ses secrets : on n'a, par exemple, jamais pu observer son mode de reproduction et l'on ignore toujours tout de son stade larvaire ou de son espérance de vie. Contrairement à la dzarluva, la lisinel ne tolère pas la captivité, et même le petit peuple semble impuissant à la domestiquer, ce qui réduit naturellement le nombre d'études sérieuses menées à son propos. L'un des mystères les plus débattus concerne une autre des particularités de la lisinel, qui se trouve sujette à d'aléatoires changements de couleur : son corps habituellement noir et argent peut subitement se parer du bleu irisé ou du vert d'une demoiselle ou encore se teinter d'or ou de rose, ce qui influence du même coup la lumière normalement blanche des lisinel. Ces variations échappent vraisemblablement à toute logique : elles ne sont ni saisonnières, ni dépendantes de l'environnement, mais relèvent en revanche d'un comportement collectif : toutes les lisinel d'Oneira, pour peu qu'on ait pu l'observer, changent de couleur au même instant et pour une même période d'au moins quelques jours.
Un autre phénomène intrigant et qu'on n'a pas encore expliqué tient au mystérieux "chant des lisinel", composé de stridulations mélodieuses aiguës que tous les humains ne sont pas à même de percevoir. Les enfants y sont particulièrement sensibles, même si leur aptitude à l'entendre disparaît souvent à l'adolescence. Peu d'adultes sont capables de le distinguer, mais parmi ceux qui le peuvent on dénombre moitié plus de femmes. Fait intéressant, tous les petits peuples ainsi que les badilim entendent le chant des lisinel, mais aucun nain ni aucun Clan, pas même leurs membres les plus jeunes. Le chant des lisinel est certainement pour une large part à l'origine de la crainte que nourrissent les humains à l'encontre des lieux où un grand nombre de ces insectes se réunissent : ils seraient les portes d'un monde féérique où les hommes pourraient être attirés et rester piégés. Le folklore évoquant ces croyances est remarquablement vaste et mentionne le plus souvent des humains attirés par la beauté stellaire des lisinel et charmés par leur chant dans lequel ils distingueraient des paroles invitantes. Ces contes, qu'on ne peut en aucun cas tenir pour crédibles, n'ont selon les alchimistes pour but que d'expliquer les disparitions accidentelles qui sont un fait divers incontournable, quoique consternant, des hameaux solitaires et des campagnes reculées.
Extrait du Bestiaire de Dame Belnë, par Eg-Belnë.
Le lube-robene

La chenille du lube-robene mesure quelques éclats à sa naissance et connaît une croissance fulgurante, puisqu'elle peut atteindre huit entailles en à peine une semaine (en milieu très favorable). Sous forme de papillon, le lube-robene atteint quatre entailles d'envergure pour les plus petits et jusqu'à douze entailles pour les plus grands, la taille dépendant essentiellement de la quantité de nourriture absorbée par la chenille et de la teneur en magie de l'environnement au moment de la transformation dans le cocon.
Extrait du Bestiaire de Dame Belnë, par Eg-Belnë.
Consulter aussi : propriétés magiques du lube-robene.
La nigele, fourmi "petite patte"

Outre son étonnant sens de l'orientation, la nigele tient sa réputation de guide des phéromones particulières qu'elle dépose tout au long de son chemin. En effet, elles possèdent la propriété de subsister longuement (jusqu'à seize jours dans un environnement sec

Extrait de Livret d'études entomologiques, par Eg-Yrelun.
Le scarabée de Medölinn

Ces scarabées partagent toutes les caractéristiques physiques du scarabée commun, si ce n'est que chacun est marqué d'un pictogramme tracé sur son dos. De nombreuses études menées par des alchimistes et des mages de Laiirna ont fini par conclure qu'il ne s'agissait pas en réalité de véritables pictogrammes, et qu'aucune forme de magie ne s'en dégageait. Il ne s'agirait manifestement que d'un dessin particulier rappelant, par contexte, le tracé de symboles magiques. Chaque scarabée est ainsi marqué d'un motif qui lui est propre, à la forme et à l'intensité variables, d'une couleur nacrée allant du blanc au bleu nuit selon les spécimens.
Les origines du scarabée de Medölinn nous sont inconnues encore à ce jour. L'une des théories privilégiées par les habitants de Musä, est que lorsque la falaise fut élevée par Dar au cours de la Guerre des Gardiens, de simples scarabées furent marqués du fait de leur présence. Cependant, l'hypothèse selon laquelle une exposition prolongée aux pictogrammes en très grand nombre sur la falaise, doublée d'une sensibilité particulière de l'espèce, aurait provoqué cette dégénérescence semble nettement plus probable.
En matière de sorcellerie, le scarabée de Medölinn est parfois utilisé dans la préparation de potions et de sortilèges de protection, principalement par les sorciers de la région de Musä, les autres pays lui préférant généralement d'autres ingrédients plus communs et d'une efficacité supérieure.
Extrait de Livret d'études entomologiques, par Eg-Yrelun.
Le tyule

Le tyule, de taille modeste puisqu'il dépasse rarement l'entaille, présente une forme proche de la cétoine mais s'en distingue par sa brillante couleur jaune qui le rend facile à reconnaitre. En certaines occasions difficiles à déterminer, certains tyule s'ornent d'un point blanc ; il s'agit cependant de la même espèce.
Adulte, le tyule apprécie les jardins où il manifeste un appétit vorace pour les larves de toutes sortes et les parasites tels les pucerons. Il est donc apprécié des jardiniers qui s'en font un emblème dans certaines régions d'Oneira (on notera de cette façon que les badilim du nord d'Ev'Syra peignent des tyule sur leurs clôtures ou en fabriquent des répliques surdimensionnées en bois supposées attirer ces insectes ou repousser leurs proies. Par ailleurs, le tyule est l'emblème officiel de la Guilde des Jardiniers d'Errithon).
On rencontre le tyule du début du printemps aux gelées forcenées de l'hiver, mais il préfère se reproduire en automne. La femelle pond des ½ufs le plus souvent dans le bois. Ces ½ufs, une fois matures, donnent naissance à une larve bien connue qu'on appelle ver à feu. La durée de vie de celui-ci est variable, puisqu'il nécessite d'être jeté au feu pour devenir tyule (...). Le jeune tyule présente une particularité intéressante qu'il est nécessaire de relater : dans les deux à trois premiers jours de sa vie, il émet une légère chaleur et une lumière semblable à celle des braises et ne se pose jamais : sans cesse en vol, il tourne à la recherche de lumière et de chaleur, ou encore de ses propres congénères. Il est réputé qu'apercevoir le vol frénétique d'un essaim de jeunes tyule est un gage de grande chance et de fortune.
Extrait du Bestiaire de Dame Belnë, par Eg-Belnë.
Consulter aussi : le ver de feu.