Textes et légendes de l'Ar'Kahargal
es histoires sont foison en Ar'Kahargal, narrées par les bardes qui sillonnent le pays et déclament leurs récits devant les cours des seigneurs. La plupart n'ont cependant qu'un lien ténu avec les évènements passés et appartiennent au registre du mythe.
Certaines figures reviennent constamment dans les légendes de ce pays : le preux soldat, le dragon, le sauveur du village... Chaque communauté dispose de ses légendes, souvent très proches en réalité de celles des autres communautés.
La ballade du Chevalier-Dragon
l y a fort longtemps, avant la venue des chamans, avant que l'Ar'Kahargal n'adopte ce nom et que le Grand Conseil ne soit instauré, vivaient sur cette terre plusieurs peuples qui se battaient constamment pour accéder aux meilleures terres. Les chefs de ces peuples, préoccupés seulement par l'accroissement de leurs richesses, n'imaginaient pas, y compris dans leurs songes les plus fous, l'union des forces de leurs peuples, quelles que soient les circonstances.
Or il advint que les cruels Edaliens, qui déjà vivaient dans les terres au sud selon leurs traditions maléfiques, prirent conscience de l'existence des peuples du nord et conçurent le désir de les soumettre à leur déesse. Une armée de ces barbares prit alors le chemin des Kahargal.
Les seigneurs, dont l'esprit été accaparé par une lutte pour le contrôle du lac du Drokan, ne songèrent pas à dégarnir leurs armées pour protéger les montagnes de Surk, par lesquelles les armées edaliennes pénétrèrent dans le pays. Les pillages commencèrent et de nombreux villages furent mis à feu et à sang. Les hommes étaient réduits à l'esclavage, les enfants emmenés en Edanel pour y être éduqués selon les pernicieuses conceptions de ce pays. Et les seigneurs ne prenaient pas conscience du danger qui menaçait tous les habitants de ces contrées.
Un jour, un jeune bûcheron nommé Täman revint dans son village, après une expédition d'un mois durant laquelle il avait trouvé des essences rares que lui avait commandées un ébéniste de Samokria. Il n'y trouva que mort et désolation. Ses parents avaient été tués, sa fiancée avait disparu. Les rares survivants lui apprirent ce qui s'était passé : les Edaliens étaient venus puis repartis trois jours plus tôt.
Fou de chagrin, Täman partit vers la région du lac du Drokan pour informer son seigneur de ce qui s'était déroulé et pour lui demander d'agir et de sauver les prisonniers. Las, il se vit interdire l'accès à son seigneur, occupé à banqueter après une victoire décisive sur ses rivaux. Se montrant trop insistant au goût des gardes, il fut rossé et jeté sur un tas d'ordures.
Le lendemain matin, malade de chagrin et de rage, le coeur et le corps meurtris, Täman jura de se venger des Edaliens et du seigneur qui n'avait pas répondu à son devoir. Il repartit vers ses montagnes natales, en quête d'un antique Dragon dont parlait sa grand-mère. Il disparut un an entier, une année durant laquelle les soudards de l'Edanel mirent à sac la région de Surk.
Une année, jour pour jour, après avoir quitté les rives du lac du Drokan, Täman reparut, vêtu d'une armure rutilante et monté sur un immense Dragon, noir comme la nuit, terrible comme une tempête. Inlassablement, il combattit les soldats edaliens, semant la terreur et le chaos dans leurs campements, surgissant la nuit sans crier gare, son Dragon incendiant les tentes et dévorant les ennemis. Il tua de ses propres mains les officiers de l'armée adverse durant ses raids. Petit à petit, le peuple de Surk reprit courage et la résistance s'organisa derrière lui.
Lorsque les Edaliens eurent fui, rentrant dans leurs sombres tanières, Täman le Chevalier-Dragon se rendit sur les berges du lac Drokan et envoya des émissaires à tous les grands seigneurs. Sa renommée avait fait le tour du pays et tous vinrent le voir, certains le prenant pour un nouveau rival. Lors de la réunion des seigneurs, il appela ceux-ci à cesser leurs querelles puériles et à s'allier contre un ennemi plus grand. Il accusa également son ancien seigneur de trahison envers son peuple, lui qui avait abandonné ceux dont il avait la charge à la barbarie et aux exactions des Edaliens. Alors son Dragon descendit du ciel et s'empara du seigneur infidèle, puis le broya.
Les seigneurs se rallièrent à Täman et réunirent leurs troupes. Guidés par l'ancien bûcheron, ils traversèrent les montagnes de Surk et pénétrèrent en Edanel. Ils interceptèrent l'armée désorganisée qui rejoignait ses quartiers et la massacrèrent, puis délivrèrent les prisonniers. Les seigneurs, après cette victoire, rentrèrent au pays. Mais Täman, qui avait juré de retrouver et de délivrer l'élue de son coeur, resta avec son Dragon en Edanel. Il ne revint jamais et nul ne sait ce qu'il est devenu.
Täman fut le premier qui montra aux seigneurs la nécessité de s'unir pour faire face à l'Edanel et son souvenir est conservé dans les armoiries du royaume : le dragon noir étreint le griffon blanc.
Or il advint que les cruels Edaliens, qui déjà vivaient dans les terres au sud selon leurs traditions maléfiques, prirent conscience de l'existence des peuples du nord et conçurent le désir de les soumettre à leur déesse. Une armée de ces barbares prit alors le chemin des Kahargal.
Les seigneurs, dont l'esprit été accaparé par une lutte pour le contrôle du lac du Drokan, ne songèrent pas à dégarnir leurs armées pour protéger les montagnes de Surk, par lesquelles les armées edaliennes pénétrèrent dans le pays. Les pillages commencèrent et de nombreux villages furent mis à feu et à sang. Les hommes étaient réduits à l'esclavage, les enfants emmenés en Edanel pour y être éduqués selon les pernicieuses conceptions de ce pays. Et les seigneurs ne prenaient pas conscience du danger qui menaçait tous les habitants de ces contrées.
Un jour, un jeune bûcheron nommé Täman revint dans son village, après une expédition d'un mois durant laquelle il avait trouvé des essences rares que lui avait commandées un ébéniste de Samokria. Il n'y trouva que mort et désolation. Ses parents avaient été tués, sa fiancée avait disparu. Les rares survivants lui apprirent ce qui s'était passé : les Edaliens étaient venus puis repartis trois jours plus tôt.
Fou de chagrin, Täman partit vers la région du lac du Drokan pour informer son seigneur de ce qui s'était déroulé et pour lui demander d'agir et de sauver les prisonniers. Las, il se vit interdire l'accès à son seigneur, occupé à banqueter après une victoire décisive sur ses rivaux. Se montrant trop insistant au goût des gardes, il fut rossé et jeté sur un tas d'ordures.
Le lendemain matin, malade de chagrin et de rage, le coeur et le corps meurtris, Täman jura de se venger des Edaliens et du seigneur qui n'avait pas répondu à son devoir. Il repartit vers ses montagnes natales, en quête d'un antique Dragon dont parlait sa grand-mère. Il disparut un an entier, une année durant laquelle les soudards de l'Edanel mirent à sac la région de Surk.
Une année, jour pour jour, après avoir quitté les rives du lac du Drokan, Täman reparut, vêtu d'une armure rutilante et monté sur un immense Dragon, noir comme la nuit, terrible comme une tempête. Inlassablement, il combattit les soldats edaliens, semant la terreur et le chaos dans leurs campements, surgissant la nuit sans crier gare, son Dragon incendiant les tentes et dévorant les ennemis. Il tua de ses propres mains les officiers de l'armée adverse durant ses raids. Petit à petit, le peuple de Surk reprit courage et la résistance s'organisa derrière lui.
Lorsque les Edaliens eurent fui, rentrant dans leurs sombres tanières, Täman le Chevalier-Dragon se rendit sur les berges du lac Drokan et envoya des émissaires à tous les grands seigneurs. Sa renommée avait fait le tour du pays et tous vinrent le voir, certains le prenant pour un nouveau rival. Lors de la réunion des seigneurs, il appela ceux-ci à cesser leurs querelles puériles et à s'allier contre un ennemi plus grand. Il accusa également son ancien seigneur de trahison envers son peuple, lui qui avait abandonné ceux dont il avait la charge à la barbarie et aux exactions des Edaliens. Alors son Dragon descendit du ciel et s'empara du seigneur infidèle, puis le broya.
Les seigneurs se rallièrent à Täman et réunirent leurs troupes. Guidés par l'ancien bûcheron, ils traversèrent les montagnes de Surk et pénétrèrent en Edanel. Ils interceptèrent l'armée désorganisée qui rejoignait ses quartiers et la massacrèrent, puis délivrèrent les prisonniers. Les seigneurs, après cette victoire, rentrèrent au pays. Mais Täman, qui avait juré de retrouver et de délivrer l'élue de son coeur, resta avec son Dragon en Edanel. Il ne revint jamais et nul ne sait ce qu'il est devenu.
Täman fut le premier qui montra aux seigneurs la nécessité de s'unir pour faire face à l'Edanel et son souvenir est conservé dans les armoiries du royaume : le dragon noir étreint le griffon blanc.