Chroniques du Margrave de Garlaban


Auberges,
Hostelleries,
et Lieux d'amusement
en Oneira


A l'attention des fins palais, délicats coucheurs et autres oisifs.



La Kalakiki (anciennement La Cale Marine)

Mevyran, Ouest de la ville, Quai des voyageurs.

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non
Amusements :

Spécialités : Moules " Kiki ", onglet à l'échalote

Lors d'une escale à Mevyran, ne faîtes pas l'erreur de passer votre chemin devant La Kalakiki, rebaptisée ainsi grâce au bouche-à-oreille populaire qui entoure la cuisine de Kirouan. L'intérieur vous rappellera un navire côtier en pleine manoeuvre, tant par sa décoration que par la cohue qui y règne jour et nuit. Serveurs et serveuses courent dans tous les sens, les bras chargés d'écuelles pleines de la spécialité de l'endroit, les Moules "Kiki" : cuisinées dans une sauce gardée secrète (crème fraîche, cidre, vin blanc, ail et échalote sont identifiables, mais le mélange d'épices de Kirouan est résolument étonnant et subtil), elles sont accompagnées de pommes de terre frites, étrangement coupées en bâtonnets et frites dans une huile bouillante. A ne pas rater !
La portion étant copieuse, ne vous laissez pas entraîner sans être prévenu dans ces concours de "doublés" dont raffolent certains habitués : enchaîner moules "Kiki" et onglet à l'échalote, également connu pour sa taille indécente.

Le cidre et le vin blanc étant servis à volonté aux clients, l'ambiance est habituellement improvisée en fin de soirée par les chants des voyageurs ayant à coeur de faire connaître les couplets de leurs contrées natales. A voir impérativement, l'exposition permanente du nain Renouf qui construit des miniatures de monuments oneiriens à partir de coquilles de moules usagées.

Le + Garlaban : la "Kalakiki" a vraiment connu un phénomène de succès populaire et touristique ces dix dernières années, ce qui en fait une plaque tournante très hétéroclite du renseignement de toute sorte. Après un "doublé", un habitué sera plus favorablement en mesure de vous tuyauter sur qui traîne en ce moment à Mevyran.



La Dernière Vague

Pymarée, Quartier des Grands Docks

Manger :
Boire :
Hostellerie :
Amusements :

Spécialités : Loup de Mer croûte-en-sel sur son lit de salicorne. Vins Gris "Cru Berger" de Sevmar et Clos Pyraël

Etrange établissement que celui de Marian et Dunstan, sympathique couple de pêcheurs à la retraite installés dans la maison familiale, à l'ombre de la Vague. Nourriture simple constituée essentiellement de poissons et coquillages frais, mais toujours accommodés avec le brin de fantaisie qu'entretient Marian depuis des années (il faut essayer le saumon à la gratinée d'asperges rouges et le blanc de bar poireau-pomme-truffe). L'honnêteté du prix fera pencher votre bourse vers les excellents crus blancs et gris importés d'Istia, où Marian conserve une branche de famille dans la vigne.

Un bémol pourtant : la construction et le mobilier vétustes ont particulièrement souffert des conditions atmosphériques imposées par la Vague, et le lieu est peu à peu déserté des saltimbanques, voyageurs et bardes en quête d'un toit pour la nuit (les deux chambres servent désormais de débarras). Dunstan promet qu'il fera des travaux bientôt, mais son âge avancé ne lui permet plus guère de se projeter dans l'avenir autrement que sous le coup de la boisson.

Le + Garlaban : Adorables en salle, Marian et Dunstan forment dans l'intimité un vieux couple rongé par la tristesse de n'avoir pas eu d'enfants. De plus, la proximité de la Vague est de plus en plus dommageable à la santé d'esprit de Dunstan, qui développe une certaine forme de névrose étouffante lorsque l'auberge se remplit un peu trop.



La Bibliothèque

Pymarée, Quartier du Temple de Dellay.

Manger :
Boire : Non
Hostellerie : Non
Amusements :

Spécialités : Friture d'éperlans. Tabacs du Daafeld.

Au carrefour de deux artères administratives et à proximité du temple de Dellay, La Bibliothèque offre à l'érudit affamé la possibilité de se restaurer sans traverser toute la ville à la recherche d'une gargote sympathique. Il y a cinq ans que Léonor, le conservateur de cette petite bibliothèque sur le déclin, a fait aménager une cuisine au rez-de-chaussée de l'immeuble et sert aux clients des fritures de poissons qu'ils peuvent grignoter en continuant leur lecture ou leur étude.
L'adresse se propagea bientôt dans le milieu des administratifs, érudits et religieux d'Oneira (l'excuse éculée "je vais travailler à La Bibliothèque" a désormais fait son temps, mais l'endroit a conservé le nom) ; le lieu se repeupla bien vite, donnant également un regain à la bibliothèque que Léonor continue d'entretenir et de renouveler avec professionnalisme et intelligence.

L'endroit a conservé son exigence de quiétude et l'alcool n'est pas servi, mais Léonor propose une gamme de tabacs et d'herbes feldiennes propices à la relaxation et à la concentration. Il est aussi d'excellent conseil pour trouver un ouvrage un peu rare et profite d'une clientèle érudite et détendue pour glaner certaines références que beaucoup peinent à obtenir.

Le + Garlaban : La rumeur selon laquelle Janmor fut un des premiers clients de "La Bibliothèque" avant son accession au titre de Gardien du Sceptre a beaucoup profité à Léonor, qui n'a d'ailleurs jamais démenti ni affirmé ce ouï-dire. La friture "Janmor", à base d'éperlans épicés, est la seule concession de Léonor à ce bruit qui attire encore quelques curieux.



Le Radeau Ivre

Pymarée, Marchés flottants de La Neldaly

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non
Amusements :

Spécialités : Potées de légumes au poisson. Liqueur de prunes mauves de Sev'Linar. Spectacles de la compagnie de théâtre "La Neldalyenne"

Le plus difficile reste de retrouver cette "taverne fluviale" qui accoste au gré des humeurs de son patron (un badilim rondouillard qui répond au nom de Gerfleur le Nanti) aux différents marchés flottants de La Neldaly.
La barge plate de Gerfleur s'est enrichie au cours des décennies d'une terrasse couverte (on mange et l'on boit sur le pont du navire) ainsi que d'une scénette qui abrite les acteurs de "La Neldalyenne", la seule troupe de "théâtre de fleuve" du monde connu.

Gerfleur sert (à prix élevés) de gigantesques potées de légumes - il s'approvisionne aux divers marchés - aux artisans, maraîchers et aux badauds désireux d'un repas copieux et de distractions variées. Marjolaine, la soeur de Gerfleur, propose toutes les trois heures une série de petits sketches parodiant la vie pymaréenne, dont certains font désormais partie du patrimoine théâtral de la cité (la scène où toute la troupe déguisée en poissons critique du haut de La Vague la politique extérieure du Pyrelos connaît systématiquement un franc succés).

Durant les représentations, Gerfleur fait régulièrement le tour des tables et offre sa fameuse liqueur de prunes mauves de Sev'Linar aux clients ayant fait preuve d'un bon appétit.

Le + Garlaban : Gerfleur fut accusé il y a quelques mois de jeter les déchets de la cuisine dans les eaux de La Neldaly. La location de barques et de personnel permettant l'évacuation des détritus a considérablement fait augmenter les prix du Radeau Ivre, mais l'originalité de l'établissement lui assure la pérennité tant que Marjolaine (qui désire de plus en plus s'installer sur la terre ferme) assure la qualité des spectacles.



Le Comptoir des Fortunes

Pymarée, Les Hauts Docks - 16, Impasse des Voyageurs.

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non
Amusements :

Spécialités : L'aventure au détour du pichet !

Qu'est-ce qui différencie une taverne où l'on sert du poisson d'une autre taverne où l'on sert du poisson à Pymarée ? Une partie de la réponse se trouve sur les murs du Comptoir des Fortunes, le lieu de villégiature favori - et connu à travers tout Oneira - des chercheurs de quêtes de toutes sortes. Convenons de la piètre nourriture que l'on y trouve (les poissons semblent s'être donné le mot pour animer un concours de saumure) et de la boisson proposée qui mise plus sur le pichet anonyme que sur la découverte des grands crus pyréliens.
Reste une vieille taverne voûtée, dont les murs de bois sont recouverts de papiers, papyrus et parchemins écrits de mille mains par des commanditaires de tous les pays connus. Car le véritable attrait de ce lieu ce sont les missions, propositions et quêtes que l'on peut y trouver. Florilège de certaines perles plus ou moins vraisemblables :
Cherche marins pour longue campagne de pêches au large d'Eilindor. Retour improbable avant quelques années. Demander Langefol l'Illuminé à la Capitainerie de Pymarée.
Perdu dragon de fiel après dressage malheureux. Achète tout oeuf en provenance des marais de Ruin'Shae. Contacter le recteur de l'Université de Laiirna.
L'armée de Chebin'Galdar vous apportera argent, or, femmes et gloire. Rapprochez-vous de la personne la plus brutale que vous connaissez, elle connaît certainement Chebin'Galdar.
¼uvre de bienfaisance cherche bonnes volontés pour travail non rémunéré et pénible. Prosélytes bienvenus.
Négociant d'Illéranyne revend, suite malentendu, trois mille flûtes de type "lis'zytyline". Tarifs intéressants pour fanfares et orchestres.
Le + Garlaban : Le Comptoir des Fortunes n'est pas un simple "recueil d'annonces", car plusieurs petites salles discrètes proposent des rencontres dont l'objet est d'échanger, voire de monnayer des quêtes avec des aventuriers malchanceux ou de véritables professionnels du "marché".



Le Tournebrochet

Pymarée, Les Bas Docks - Quai des Salants

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non
Amusements :

Spécialités : Tartines de poissons grillés, bière "Spéciale de Cinq Amers".

Zil, Rhûn et Osald O'Zimmer ont conçu voilà une dizaine d'années une machine étonnante en passe de changer la donne en matière de restauration "ichthyophile" à Pymarée. Les trois frères apprenaient avec leur père l'art délicat de la préparation de filets de poissons (à destination du fumage ou du séchage) lorsque Zil et Osald mirent au point, lors de soirées arrosées en compagnie d'artisans nains, un mécanisme permettant de rôtir les filets de poissons, enchâssés sur une broche verticale continuellement en rotation grâce à de savants engrenages, tandis qu'un panneau métallique rempli de braises grille peu à peu les morceaux.
Rhûn, le plus habile à décortiquer les filets (une arête trouvée, c'est le repas offert !) a inventé de savoureux mélanges à base d'espèces grasses et maigres, de mer mais aussi de rivière, servis sur des assiettes de pain noir toujours excellent.
Les frères O'Zimmer bénéficient également d'une patente de la brasserie naine de Pymarée et servent des ales riches et désaltérantes, dont la "Spéciale de Cinq Amers", à base de malt roux et d'algues du Pyrelos.
La communauté naine est bien présente dans cet établissement sympathique, et les fins de soirée sonnent souvent lieu à des concours de blagues un tantinet vulgaires et de calembours oiseux.

Le + Garlaban : Les choses risquent de se compliquer dans cette belle histoire de famille... Osald raconte à qui veut l'entendre que les nains ponctionnent la moitié des bénéfices de l'affaire et souhaiterait devenir indépendant, tandis qu'en sous-main Zil a négocié avec les nains l'ouverture d'une deuxième taverne dans les hauts docks. Pour corser le tout, la communauté badilim vient de contacter Rhûn pour lui proposer un contrat intéressant, en lui affirmant avoir mis au point une machine encore plus performante.



La Farigoule

Pymarée, Quartier administratif - 4, rue des Tourneurs

Manger :
Boire :
Hostellerie :
Amusements :

Spécialités : Brouillade de pommes dorées, Ratatouille aux trente légumes, Ragoût de morue au safran, Délice nougatin, vins d'Alakh'Sun, Joutes de bardes du Sud-Est.

Givanna de Jaiirna tient à ma connaissance le seul établissement du Pyrelos spécialisé dans la nourriture sunienne pour oisifs. Pour avoir vécu une partie de mon existence dans la générosité du Delta, pénétrer dans La Farigoule m'a semblé respirer, goûter et entendre tout le "bon-vivre" de cette partie d'Oneira. L'imposante matronne des lieux râle sans distinction sur les clients, les stocks, les apprentis, les ustensiles et les serviteurs... La joyeuse tyrannie de Givanna n'a d'égale que l'amour qu'elle porte au sens de l'hospitalité. La brouillade de pommes dorées vous transportera de bonheur et le ragoût de morue safrané, servi bouillant sur un lit de courgettes au cerfeuil, fera revisiter le goût du poisson au pyrelien moyen. La Ratatouille aux Trente Légumes ne se déguste que la semaine du solstice d'été, où Givanna fait importer d'énormes quantités d'ingrédients de Jaiirna (sa ville d'origine). Pour information, les réservations sont complètes aux alentours de lüwen... mais cela est également dû à l'annuel concours de joutes oratoires de bardes du Sud-Est. Tous les soirs de cette semaine spéciale, la gouaille et le bagout des artistes de cette région fait chavirer de rire les pymaréens chanceux et prêt à mettre le prix pour ce divertissement unique.
Si vous venez à une période plus calme, vous pourrez apprécier la qualité esthétique de l'établissement (tissus d'origine sunienne, ustensiles et outils agraires traditionnels en guise de décorations,...) et des petites chambres toutes simples mais confortables.

Le + Garlaban : Givanna de Jaiirna n'est pas qu'une excellente cuisinière... certains de ses livres de cuisine relèveraient plus du grimoire que du recueil de recettes traditionnelles. Mais qui a dit que la cuisine n'était pas un peu magique ?



La Taverne de la Falaise

Sev'Evesar, Au bord de la Falaise

Manger :
Boire :
Hostellerie :
Amusements :

Spécialités : "Harengs-Falaise".

On vient à la Taverne de la Falaise comme on visite un monument (la maîtresse des lieux, Lys-Kyarle, s'efforce d'ailleurs régulièrement de chasser les gredins qui arnaquent les visiteurs crédules aux abords de l'établissement en leur proposant des billets).
Isolée du reste de la ville, la taverne surplombe l'à-pic de Sev'Evesar avec un maintien approximatif qui rebutera les sujets aux vertiges. Pourtant une fois la porte passée, l'impression de vide s'estompe pour laisser la place à un estaminet vieillot mais coquet, aux boiseries alambiquées et parmi les plus anciennes de la ville. Un âtre chaleureux, ingénieusement conçu pour ne pas enflammer la structure intégralement en bois et être déplacé au cours des "déménagements" de l'établissement (se référer à la spécificité de Sev'Evesar concernant l'architecture urbaine) dispense une chaleur salvatrice et de copieux rôtis de poissons. Une salle de banquet panoramique, interdite les jours de tempête, est particulièrement courue de la bourgeoisie de la cité qui adore y inviter des connaissances venues de loin. Point de vue excellent, et également concernant la gastronomie : les plats sont raffinés et les vins et bières proposés honorent l'ensemble.
Ne pas rater les "Harengs-Falaise", LA sécialité de la taverne (les harengs sont pendus durant les grandes marées, à flanc de falaise, puis séchés et fumés dans une salle spéciale).
Côté chambres... Beaucoup en parlent, mais peu osent y dormir ! Lys-Kyarle soumet les intéressés à un farouche interrogatoire depuis qu'une vague de suicidaires illuminés a endeuillé l'établissement il y a quelques années.

Le + Garlaban : Parmi les mille histoires qui courent sur la raison de la proximité de cet établissement avec la falaise, ma préférée fait état de l'existence d'une petite communauté religieuse âgée de plusieurs siècles qui se réunit à la taverne les soirs de tempête... On y célèbre l'harmonie des quatre éléments : le souffle du vent, la chaleur féconde du feu, la puissance de l'onde marine et la confiance en la terre...



L'Hostellerie du Phare

Sev'Evesar - 36, avenue des Calfats

Manger :
Boire :
Hostellerie :
Amusements :

Spécialités : Toutes celles de Sev'Evesar ! Restaurant panoramique.

Curiosité de Sev'Evesar, l'Hostellerie du Phare est également appelée le "39ème Gourmand", en référence aux trente huit phares en activité qui longent la côte de l'île.
La famille de Trevor'Anduryn fit l'acquisition de ce phare il y a une vingtaine d'années auprès des autorités de la ville, après le bannissement de Ludomar "L'Ingénieur" qui avait persuadé toute la cité d'un prochain effondrement violent de la falaise et d'un redécoupage nécessaire des "limites" de Sev'Evesar. Démenti par un concile d'experts du Pyrelos réunis pour l'occasion et jugé "mythomane à tendance eschatologique" par une enquête parallèle, Ludomar quitta les lieux en prédicant le cataclysme qui ne tarderait pas à s'abattre sur la cité.
Quoi qu'il en soit, Trevor'Anduryn propose à ses clients une prestation originale : le rez-de-chaussée fait office de taverne - classique au demeurant - mais l'intérêt du lieu réside dans les douze étages du phare aménagés en autant de chambres accessibles par l'unique escalier perpétuellement encombré. Les chambres sont un modèle de propreté et de luxe croissant au fur et à mesure de l'ascension : la vue sur Sev'Evesar y est imprenable.
Le treizième et dernier étage, d'un rayon de six mètres seulement, peut accueillir sous une magnifique verrière cinq petites tables richement apprêtées. Une fois attablé, on y demande n'importe quelle spécialité ou boisson locale, et un système de passe-plat monte miraculeusement la commande moins d'un quart d'heure plus tard !
Inutile de préciser qu'aucune explication n'est à attendre, ni sur le procédé utilisé, ni sur les prix pratiqués qui sont à la pièce de fer près ceux des établissements dont sont issus les plats.

Le + Garlaban : D'humeur taquine et gourmande, je vous conseille de commander le "banquet musical" de l'Auberge des Longues Marées : vous y dégusterez un succulent plateau de fruits de mer ponctué toutes les cinq minutes par l'arrivée par le passe-plat d'un membre apeuré de l'orchestre censé jouer pendant la durée de votre repas. Dernier conseil... ne vous présentez pas dans les jours qui suivent à l'Auberge des Longues Marées, les musiciens risqueraient de vous prendre de haut...



L'Industrie

Sev'Evesar - Route des Anciens Armateurs

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non
Amusements :

Spécialités : Liqueurs de bois, Daurade aux pleurotes et aux amandes.

L'endroit se trouve sur la route qui descend de la ville aux collines boisées de Sev'Evesar. Ce grand bâtiment de bois, autrefois atelier de menuiserie pour les chantiers navals locaux, fut racheté pour une bouchée de pain lors d'une des nombreuses reconfigurations de la ville et de ses accès. "L'industrie" s'est néanmoins développée grâce aux nombreux ouvriers et forestiers qui s'y donnent régulièrement rendez-vous. Karfine et Jorem Sevinar, un jeune couple affable et travailleur, ont agréablement transformé ce lieu naturellement doté de larges ouvertures, et proposent même un service "en terrasse", d'où l'on peut contempler les allées et venues de la fourmilière evesarienne. Question nourriture, beaucoup d'aisance dans le tour de main de Karfine et un bon rapport qualité prix pour cet établissement populaire. Lorsque la saison est propice, la daurade aux pleurotes et aux amandes ravit les amateurs de saveurs à la fois marines et boisées.
Jorem s'occupe plutôt de l'accueil et du service, et sa connaissance des essences forestières (il a été apprenti menuisier avant de rencontrer Karfine) lui a donné l'excellente idée de faire macérer des copeaux sélectionnés dans de grands carafons de liqueurs importés de Sev'Linar. Les "liqueurs de bois" sont une expérience gustative à explorer, et Jorem propose tous les ans de nouveaux "crus".
Notons également une ambiance décontractée propice aux jeux de dés et de cartes qui peuvent durer tard dans la nuit, et la fréquentation régulière de l'établissement par quelques sagittaires, attirés par l'espace aéré et convivial. Ils entretiennent d'ailleurs d'excellentes relations avec le couple Sevinar.

Le + Garlaban : Aux dires de quelques jaloux, Karfine serait une demi-sagittaire... Je me demande encore ce que cela changerait à l'agréable impression que m'a faite cet endroit.



L'Auberge de la Corne de Brume

Ar'Kalyven, Kaltera, avenue du chantier

Manger :
Boire :
Hostellerie :
Amusements :

Spécialités : Croustade de mouton de pré salé, matelote de congre aux petits légumes et au vin blanc, spécialités des montagnes du Dord-Kalymen, suite de "l'Onde éternelle".

Loelus Fière Panse a mis les petits plats dans les grands : anticipant les travaux d'agrandissement du port de Kaltera, l'Auberge de la Corne de Brume est une adresse de qualité doublée d'un accueil agréable et de chambres originales. Suite à l'invitation de Loelus, j'ai pu apprécier durant une semaine les qualités de l'établissement - et ses rares défauts.
Soyons clairs : la cinquantaine de tables et l'intérieur flambant neuf sonnent encore un peu faux. L'endroit doit encore se construire une histoire, les boiseies souffrir de quelques coups de hache de marins avinés et les murs de pierre résonner de chants de bardes lointains...
Pourtant le potentiel est bien présent. Loelus a su s'entourer de serveuses avenantes et peu farouches, ainsi que de cuisiniers talentueux. Côté gastronomie, l'ambiance est aux saveurs locales : la croustade de mouton de pré salé (l'animal se nourrit d'herbes salées par les embruns, lui conférant un délicat goût iodé) se dispute la vedette avec une matelote de congre aux petits légumes et au vin blanc. Quelques plats rappellent également la nature montagnarde du pays (cochon sauvage aux champignons, tartines gourmandes de fromages,...) et finissent d'offrir au client un panorama fidèle de la gastronomie du Dord-Kalymen. Les crus proposés ont le mérite d'être ceux consommés dans la région : âpres et rustauds, mais en accord avec les plats servis.
Une mention spéciale aux chambres, disponibles à la journée, à la semaine ou au mois : Loelus a voulu y créer des atmosphères en harmonie avec le culte du temps et la proximité de l'océan. Pour avoir séjourné quelques jours dans la suite de "L'Onde éternelle" (lit en forme de vasque, mobiles de coquillages à mouvement perpétuel, système de bains d'algues filtrant,...), je peux vous garantir que l'Auberge de la Corne de Brume est en passe de devenir l'adresse de tout voyageur exigeant qui aborde Kaltera en amateur de bonnes et belles choses.

Le + Garlaban : Loelus Fière Panse est finalement plus un homme d'affaires qu'un tenancier d'auberge... son investissement lucratif à la Corne de Brume serait, aux dires de la population locale, le premier de toute une série dans le projet d'agrandissement et de restructuration de la zone portuaire de la ville. Loelus a ses entrées en haut lieu, où on le surnomme Fière Bourse en raison d'un caractère plus enclin à la gourmandise financière que culinaire.



La Taverne du Pichet Vide

Arkfeld, Kitylia (vous ne pouvez pas la rater)

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non.
Amusements :

Spécialités : Poissons fumés aux herbes de la steppe.

"Oh Arkfeld, entre douceur et violence, qui nous dira mieux que toi les heures contrastées de notre existence ?"
La taverne du Pichet Vide remplit à Kitylia l'essentiel de la vie sociale des cinq mille âmes qui la composent. Du gouverneur au marin, la population de cette petite ville à proximité des mines de diamant s'y rencontre et échange les nouvelles du moment autour d'un pichet de bière claire (pour l'anecdote, le pichet est la seule mesure de liquide en cours à Kitylia...).
Malgré la présence des mines, le village est resté plutôt autarcique, vivant de la pêche et de la chasse des cavaliers qui s'aventurent dans les steppes. La taverne sert des repas simples, au gré des saisons et des ressources locales. On y goûtera néanmoins avec curiosité les poissons fumés aux herbes de la steppe environnante, celles-ci développant un bouquet d'arômes unique en Oneira.
La tradition orale étant très présente, la taverne du Pichet Vide accueille également volontiers les bardes courageux ayant bravé les étendues sauvages du pays pour écouter les histoires des contrées environnantes.
Néanmoins Kitylia offre une paix toute relative et il n'est pas rare qu'une troupe de guerriers fasse une descente à la taverne, l'occasion d'animations plus musclées que savent juguler avec un main de maître (et de fer) la population locale qui fait preuve d'une solidarité exemplaire lorsque point ce type de menace à laquelle elle a su s'habituer et faire face.
En résumé, la taverne du Pichet Vide est une étape dépaysante mais bienvenue dans cette région plutôt déserte, et même si on ne vous proposera pas de chambres, un pichet devrait vous permettre de négocier une nuit chez l'habitant sans trop de problèmes, pour peu que vous soyez enclin à une bonne conversation.

Le + Garlaban : La proximité des mines de diamants a étrangement peu modifié le mode de vie de Kitylia en apparence, mais il se pourrait que le ver soit dans le fruit depuis que les jeunes du village choisissent plus volontiers le travail des mines, plus lucratif que la traditionnelle pêche ou chasse dont le vieux village se nourrissait depuis des temps reculés. De fait, un fossé de générations est en train d'apparaître dans la vie très communautaire de Kitylia.



L'Auberge Sans Retour

Alakh'Sun, Laiirna, Place des Recteurs

Manger :
Boire :
Hostellerie : Non.
Amusements : Spécial.

Spécialités : Les vôtres...

Aux jours étranges du doute, poussez la lourde porte de l'Auberge Sans Retour... Maître Bakolas vous y accueillera avec le sourire, notera votre identité sur un registre suranné puis vous scrutera quelques instants -qui vous sembleront une éternité - avant de vous installer à l'une de ses tables. Admirez cet intérieur somptueux, tout en fines tentures et velours d'apparat. Chaque meuble est une oeuvre, chaque oeuvre digne d'un musée et chaque couvert, assiette ou verre un trésor d'artisan béni des dieux.
Maître Bakolas, comme son père et ses aïeux avant lui, ne prendra pas votre commande. Il se contentera, en vous offrant le nectar de votre choix, de vous poser quelques questions, plutôt intimes, auxquelles vous répondrez sans hésiter car faire autrement semblera au-dessus de vos forces. Vous serez déjà dans une torpeur de bien-être que rien ne pourra troubler. Quelques musiciens joueront des airs nostalgiques pendant qu'en cuisine, on prépare votre festin. Car votre assiette ne ressemblera à aucune autre...
Cette truite que vous goûtez, c'est en tout point celle que vous aviez pêché avec votre grand-père quand vous aviez sept ans : elle a cette même texture ferme et fondante, ce léger fumé que vous n'avez jamais retrouvé ailleurs. Et la petite confiture d'amandes vertes, jute à côté, c'est celle que votre mère vous préparait à la fin de chaque été pour soigner votre santé fragile. Vous souvenez-vous de la pointe de fleur d'oranger qu'avaient les brioches de votre enfance ? Le goût exact du vin que vous avez partagé lors du premier rendez-vous avec votre amante ?
Maître Bakolas cuisine votre âme et en reconstitue une à une les saveurs subtiles. Quel est le prix pour retrouver les émois attachés à votre mémoire gustative ? C'est le prix du sans retour... lorsque Maître Bakolas vous remerciera de votre visite, vous saurez que plus jamais vous n'aurez l'occasion de vivre un tel moment. L'Auberge du Sans Retour ne vous ouvre ses portes qu'une fois, elle vous nourrit de votre propre existence.

Le + Garlaban : Une rumeur court à propos de cette clause "d'entrée unique"... Toute personne tentée de recommencer l'expérience vivrait alors de nouveau à travers ses papilles les moments les plus pénibles de sa vie. Le goût amer de la solitude, l'odeur cuivrée de votre sang lors de cette chute qui vous a enlevé l'usage de votre genou droit, la saveur triste des repas qui suivent un deuil.



Autres adresses


Taverne des Trois Portes : 58 rue du petit chahut, Déloray, Illéranyne.
Taverne des deux Dragons : 14, rue des douze souris, Loranyne, Eranos.
Auberge du Faisan d'Or : village de Tiselkym en Arkfeld.