Les Descendants




es Descendants sont les Dragons connus qui correspondent le mieux à l'image que l'on a traditionnellement des Dragons : grands, à l'air redoutable, puissants. Pourtant, il faut bien avouer qu'il ne s'agit guère que de pâles reproductions de la grandeur des Ancêtres... Les Descendants semblent n'être plus des créatures de Magie comme l'étaient leurs prédécesseurs, mais semblent être des êtres comme tous les habitants d'Oneira, capables d'employer la Magie, sans plus, et constitués de matières absolument banales. Cela explique qu'il se trouve peu de Mages dans les rangs des Descendants. Ces derniers ont rompu avec le splendide isolement des Ancêtres, et certaines races entretiennent des relations fortes avec certains royaumes. La plupart des Descendants savent "parler" (une sorte de communication directe à l'esprit de l'interlocuteur, sans passage par un niveau sonore ; attention, il ne s'agit en rien de télépathie), ne serait-ce que la langue du territoire où ils vivent. Enfin, il faut noter que les Descendants se répartissent à la surface d'Oneira selon leur race : chaque race possède un territoire plus ou moins bien délimité, et il est rare de rencontrer des Dragons hors de leur territoire habituel.



Le dragon d'Albâtre


Les Dragons d'Albâtre sont probablement voués à disparaître à court terme de la surface d'Oneira, dans la mesure où leur environnement, les terres glacées d'Aÿnat, se réchauffe progressivement. Il est possible que ces Dragons vivent ailleurs qu'en Aÿnat, bien entendu, mais nul n'en a jamais aperçu ailleurs ; peut-être pourrait-on en trouver sur des îlots rocheux dans la mer glacée du Nord - cela semble invérifiable. Si les Dragons d'Albâtre sont ainsi menacés, c'est qu'ils sont intimement liés à leur milieu glacé, et qu'ils ont besoin d'une température très basse pour survivre.
Les Dragons d'Albâtre semblent être les descendants des antiques Dragons de Glace, connus uniquement grâce à la découverte il y a quelques temps déjà d'un spécimen intact (mais mort) conservé sous une couche de glace épaisse en Aÿnat. Ainsi, comme leurs ancêtres présumés, ils doivent vivre dans des contrées glacées. On les a longtemps appelés "Dragons de Neige", croyant que leur carapace était en neige, ce qui ne semblait pas absurde dans cet environnement ; en fait, on sait aujourd'hui qu'il s'agit de plaques à la fois organiques et rocheuses d'un blanc éclatant, et les alchimistes ont rapproché l'élément rocheux de l'albâtre, d'où le nom qui a été donné à ces Dragons.
Les Dragons d'Albâtre ne disposent pas de ressources exceptionnelles. Ils ne sont ni grands, ni petits, pour des Descendants : de la base de leur queue à la tête, ils mesurent en moyenne trois tailles et demie ou quatre tailles et demie. Il sont capables de cracher un air si glacial qu'il givre ce qu'il touche ; les spécialistes semblent s'accorder sur la nature de cet air, qui serait en fait surtout composé d'un gaz particulier qui ne se liquéfierait qu'à des températures extrêmement basses, jamais atteintes en Aÿnat. Ils sont capables d'utiliser la Magie, mais de façon assez peu spontanée, et ils ont besoin pour cela de suivre un enseignement avec un maître durant de longues années.
Les Dragons d'Albâtre sont peu nombreux et vivent en solitaires. Il semble que chacun dispose d'un territoire qui lui est propre, et que tout autre de ses congénères laisse inviolé ; on a pu observer, en période d'accouplement (puis de ponte, et durant la période où il faut élever le dragonnet), des rassemblements familiaux (le père, la mère, l'enfant), ce qui est relativement compréhensible, mais aussi des rassemblement plus vastes, pouvant comprendre plusieurs familles. On considère que ces rassemblements vastes sont dus à une volonté de protéger la progéniture contre les éventuels prédateurs. Ce phénomène est rare, dans la mesure où le cycle de fertilité des Dragons d'Albâtre dure une cinquantaine d'années.
Les Dragons d'Albâtre ont beaucoup alimenté les légendes des peuples d'Aÿnat, qui semblent s'être aujourd'hui accoutumés à leur présence, d'autant plus facilement qu'il s'agit de créatures plutôt paisibles, qui ne s'attaquent pas aux êtres vivants intelligents, et parfois même entretiennent des rapports cordiaux avec un village proche. Ils se nourrissent manifestement essentiellement de glace et de gibier sauvage, mais il est vrai que nul n'a jamais eu le privilège de voir un Dragon d'Albâtre chasser, ce qui entretient un réel mystère sur les m½urs alimentaires de ces Dragons.

Article du doyen Aklë'Ektans, paru dans la Revue Etude des Dragons, n°531, eilï neor 1041.

Le dragon de Bronze


Les Dragons de Bronze sont les plus grands Descendants, plus imposants même que les Dragons de Fer et les Dragons de Cuivre, ils mesurent de la tête à la base de la queue de huit à onze tailles. Ils sont les derniers à évoquer encore les anciens Dragons d'Airain dont ils descendent, comme les Dragons de Fer et les Dragons de Cuivre. Il semblerait que les Dragons de Bronze aient vu le jour avant les Dragons de Fer, mais après les Dragons de Cuivre, ce qui a donné lieu à d'intenses discussions parmi les érudits qui se sont penchés sur l'évolution des Dragons.
Le problème qu'ils se posèrent peut être résumé (et évidemment, simplifié - nous renvoyons à une biographie spécialisée quiconque voudrait en apprendre plus sur ce débat) ainsi : les Dragons de Bronze sont-ils des descendants des Dragons d'Airain, ou sont-ils des Dragons de Cuivre qui ont évolué ? Par conséquent, les Dragons de Fer sont-ils eux aussi des descendants directs des Dragons d'Airain, ou seulement des Dragons de Bronze ? Quelle que soit la réponse proposée, elle posait évidemment à son tour de graves problèmes ; en effet, il s'agissait ou bien de déterminer comment les Dragons d'Airain avaient pu donner trois races de Descendants différentes, ou de comprendre comme une race de Descendants pouvait évoluer, ce qui n'avait encore jamais été observé pour les autres Dragons.
Ce débat, qui a fait rage au siècle dernier, s'est aujourd'hui calmé, et il semble accepté par la plupart que les trois races sont issues directement des Dragons d'Airain. Comment cela a-t-il été possible ? Aucune réponse satisfaisante n'a été proposée pour le moment, mais une théorie récente semble assez plausible : les premiers Descendants, lorsque les Airains étaient encore puissants, furent les Cuivres, ce qui explique certains de leurs traits ; vinrent plus tard les Bronzes, lorsque les Airains n'avaient pas perdu de leur puissance physique, mais bien d'autres choses, notamment leurs capacités, faibles, à utiliser la Magie ; enfin vinrent les Fers sur le tard, lorsque les Airains avaient beaucoup périclité. Il ne faut bien entendu pas tirer de conclusion hâtive et conclure de cela que les Fers sont les moins puissants - c'est le défaut de cette théorie. Notons qu'une autre race d'Ancêtres a donné le jour à deux races de Descendants : les Dragons de Perles.
Les Dragons de Bronze sont donc gros et très imposants. Les plaques métalliques et organiques qui les recouvrent sont d'un vert-marron foncé, la plupart du temps, et reflètent peu la lumière. Les Dragons de Bronze ne sont pas des créatures de Magie, mais ils peuvent néanmoins apprendre à s'en servir, même s'ils sont assez peu habiles à cela. Par contre, ils ne crachent pas de feu - en cela ils sont plus proches des Dragons d'Airain des origines que les autres Descendants des Airains, mais les raisons de cela reste un mystère.
Les Dragons de Bronze, malgré leur force, ne sont pas excessivement belliqueux ; à vrai dire, ils sont beaucoup moins portés à la destruction que les Dragons de Fer. Deux choses seulement les poussent à une attitude destructrice : ils cherchent avant tout à protéger leur famille. Les Dragons de Bronze vivent en effet en petites bandes familiales de cinq à dix individus - incluant plusieurs générations, car les enfants sont rares. D'autre part, ils vouent aux Dragons de Fer une haine farouche, qui leur est d'ailleurs rendue, et un Dragon de Bronze et un Dragon de Fer, en se rencontrant, se battent inévitablement. La raison de cette querelle est perdue. Cela explique que l'on ne trouve pas de Dragons de Bronze sur le territoire d'un clan de Dragons de Fer ; les Dragons de Bronze vivent généralement dans les montagnes, entretenant parfois des relations avec les créatures qui les peuplent.

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°532, eilë dalnë 1041.

Le dragon de Corail


Les Dragons de Corail, à la différence des Dragons de Turquoise, ne sont pas aptes à vivre sous l'eau. Ils demeurent pourtant dans un environnement marin, généralement dans des grottes que l'on peut trouver le long des côtés, à l'intérieur des falaises. Il semblerait cependant que certaines grottes, bien qu'elles ne soient pas sous-marines, ne soient accessibles qu'à partir d'un boyau sous-marin ; à vrai dire, cela paraît tout à fait naturel, à l'instar des humanoïdes, les Dragons de Corail savent nager. Il semblerait que les Dragons de Corail aient autrefois vécu dans toutes les falaises de la mer d'Oivan, mais on ne trouve désormais trace d'eux qu'au Sud de cette mer, au Nord des monts Kahargal. La présence ancienne des Dragons de Corail dans d'autres parages a été déduite par des archéologues après la découverte dans des falaises en Eranos ou au Dye'Nelya de vastes trésors marins.
En effet, les Dragons de Corail, comme les Ancêtres avant eux, ont coutume d'amasser des trésors tout au long de leur existence, les enfouissant au fond de leurs grottes. Les trésors des Dragons de Corail sont constitués de précieuses babioles que l'on trouve dans les mers, prisées également, notons-le, par les autres races - ce qui explique qu'il ait existé autrefois des chasseurs de Dragons de Corail, qui désiraient s'approprier leurs trésors. Il s'agit de perles, de coraux, de nacre, de splendides coquillages, d'objets précieux ou d'or trouvés dans des épaves immergées, etc.
Dragon de Corail, par Imcy.Il est aujourd'hui établi que les Dragons de Corail sont les descendants des Dragons de Perle, tout comme les Dragons de Turquoise. Ils tirent de cette ascendance un certain nombre de caractères spécifiques. Tout d'abord, les Dragons de Corail ont une forte aptitude à la Magie ; nous savons ceci grâce aux spécimens que nous avons pu étudier et grâce à des analyses des courants magiques à l'intérieur des grottes abandonnées des Dragons de Corail. Ceci dit, il s'agit d'une Magie vraisemblablement différente de celles que les autres êtres vivants utilisent, peut-être pas dans sa nature, mais dans la façon dont elle est manipulée. Les Mages de Laiirna se penchent sur cette étrangeté depuis longtemps, dans l'espoir de découvrir une autre manière d'envisager l'emploi de la Magie qui ouvrirait de nouvelles portes, mais sans résultat probant à ce jour.
Les Dragons de Corail semblent moins disposés au calme que leurs Ancêtres, dans la mesure où ils sont pourvus de griffes et de crocs acérés. Ils ne crachent cependant rien, pas même de l'eau. Enfin, notons que leur carcasse est très recherchée, car elle est constituée de grandes plaques de corail, de couleur variable selon les individus, d'une rare qualité. Ainsi les Dragons de Corail, en pleine lumière, étincellent. Il semblerait que leurs écailles blanchissent en vieillissant, et les plus vieux de ces Dragons offrent un spectacle magnifique, scintillant de mille feux.
La cupidité des gens sans scrupules est attisée par conséquent tant par les richesses accumulées par les Dragons de Corail que par leurs écailles, et cela explique la lente extinction de l'espèce. Les autorités d'Illéranyne, inquiètes à ce sujet, ont d'ailleurs ajouté ces Dragons à la liste des Créatures, Animaux et Peuples protégés par le Synode, mais cela ne semble pour le moment guère ralentir les chasseurs...

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°533, eilä dalnë 1041.

Le dragon de Cuivre


Les Dragons de Cuivre sont, avec les Dragons de Fer et les Dragons de Bronze, les descendants, on peut l'affirmer d'une façon certaine aujourd'hui grâce aux nombreuses recherches et discussions érudites portant sur ce point, des Dragons d'Airain, ces Ancêtres formidables. Leur nom est bien entendu dû à la couleur cuivre de leur carapace. On peut également affirmer qu'ils furent, chronologiquement parlant, les premiers descendants de cette race. Il faut d'ailleurs avouer que cela reste assez incompréhensible. En effet, avant de bénéficier des découvertes d'éminents alchimistes et explorateurs (nous vous renvoyons ici à une immense littérature, et notamment à l'excellent livre du professeur El'myin, Réflexions sur les descendants des Dragons d'Airain, livre pionnier en la matière et toujours d'actualité), la communauté des savants était plutôt d'avis inverse : les Cuivres auraient été les derniers descendants des Airains, puisque ce sont eux qui partagent le moins de caractéristiques avec leurs Ancêtres. Cette hypothèse n'était bien entendu pas en soi absurde, mais elle a été démentie par les expériences menées, et désormais nous avons des hypothèses fort plausibles sur le sujet.
Les Dragons de Cuivre ressemblent en effet peu à leurs Ancêtres. Ils crachent du feu, tandis que leurs Ancêtres ne le faisaient point ; ils sont restés des créatures de Magie, et bien plus encore, puisqu'il semblerait qu'ils aient tous une certaine maîtrise de la Magie, alors que les Dragons d'Airain étaient les Dragons qui, de tous, préféraient le combat aux sortilèges ! Ces étrangetés, alors même que la filiation avec les Dragons d'Airain est incontestable (au vu des ressemblances morphologiques, des squelettes retrouvées de Dragons d'Airain en mutation et des légendes diverses de plusieurs pays qui concordent parfaitement sur ce point), expliquent que les savants se soient si longtemps fourvoyés.
Les Dragons de Cuivre possèdent également une particularité qui aujourd'hui encore étonne, à bon droit, les observateurs. En effet, ces Dragons semblent être liés, étrangement, à ce que l'on pourrait nommer "l'esprit-Feu", ou la notion divinisée du Feu. Par quel miracle cela a pu se produire, personne n'a encore réussi à le dire, ni même à essayer de le dire ; en tous cas, il faut noter qu'un tel lien semble unique pour les Dragons. Concrètement, cela explique que les Dragons de Cuivre vivent tous sur les terres du culte du Feu, l'Eranos - bien entendu, ils y sont fort rares ; ils y vivent d'ailleurs en familles. Il semblerait qu'ils puissent constituer une sorte de garde du culte du Feu si celui-ci venait à être menacé, mais en aucun cas ils n'ont soutenu de manière offensive une expansion du culte, car les Dragons de Cuivre sont des créatures tout à fait pacifiques. Les plus hauts prêtres du culte sont, paraît-il, en mesure d'invoquer des Dragons de Cuivre (mais nous ne savons pas s'il s'agit d'un phénomène d'invocation ou de convocation, c'est-à-dire si le Dragon apparaît le temps de l'invocation ou s'il est transporté de son lieu d'origine puis renvoyé ; manifestement, un consensus se dessine ces dernières années pour considérer qu'il s'agit d'une convocation) ; cela est cependant fort difficile, car cela met en jeu un rituel long et épuisant, mettant en jeu de nombreuses personnes, et l'ont sait que de nombreux hauts prêtres du culte du Feu sont morts d'épuisement lors de ce rituel.

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°534, eilï dalnë 1041.

Le dragon de Fer


Les Dragons de Fer sont de nos jours les Dragons les plus connus en Oneira, et le terme "Dragon" renvoie pour la plupart des habitants, hormis les savants, les troubadours et les enfants aux têtes emplies de contes, seulement à eux. Il est vrai que ce sont les Descendants les plus courants de nos jours, les plus nombreux, et présents dans de nombreuses contrées, à la différence des autres qui vivent sur un territoire défini. Les Dragons de Fer correspondent bien à l'image collective que l'on a des Dragons : ils sont assez grands (cinq ou six tailles en moyenne, sans compter la queue), crachent du feu et ont un air redoutable. Ils sont couverts de plaques d'un gris métallisé, sortes de grandes écailles ; pourtant, il y a des couleurs très différentes, selon les lieux d'Oneira où l'on se trouve, car le gris peut incliner vers le rouge, le bleu, le vert, le noir, etc. On a pu remarquer que les Dragons de Fer vivant au nord étaient parés de teintes plus sombres que ceux vivant au sud, qui peuvent même arborer un magnifique gris doré.
Les Dragons de Fer sont sans aucun doute des descendants des Dragons d'Airain, ces redoutables machines à tuer dont quelques membres subsistent en Oneira, sous une forme très abâtardie (ils ont à peu près la taille des Descendants, maintenant). Ils n'ont pourtant gardé d'eux que peu de choses, et ont surtout perdu la férocité et la puissance au combat qui avaient fait des Dragons d'Airain les plus formidables guerriers qu'ait connu Oneira.
Les Dragons de Fer ne sont plus des créatures de Magie, et ont même perdu tout lien avec elle, à la différence des autres races de Descendants ; ainsi, ils ne peuvent devenir Mages. D'un autre côté, cela leur permet de vivre sur toute la surface d'Oneira, fût-ce dans les contrées sans Magie que sont les monts Kahargal et l'Edanel. Cela explique la grande dispersion géographique des Dragons de Fer, que l'on trouve à peu près partout de nos jours. Ils sont évidemment rarement très appréciés, car ils ont la fâcheuse habitude de chasser parmi les troupeaux pour se nourrir - on dit que certains, ne trouvant pas de pitance, se seraient nourris d'humains, de membres des Clans, ou de badilim.
Cela explique leur mauvaise réputation dans la plupart des pays d'Oneira, notamment en Edanel où ils sont assimilés à des créatures envoyées par les "faux dieux" pour anéantir la "vraie Foi" et où ils sont traqués, chassés et tués sans aucune pitié. Cependant, il y a un pays où les Dragons de Fer sont parvenus à vivre en parfaite harmonie avec le reste des habitants - au moins avec les dirigeants - grâce à une alliance militaire conclue il y a fort longtemps entre un clan de Dragons de Fer puissant et le roi de l'Ar'Lumn, qui garantit aux uns le droit de résidence dans le pays et aux autres la protection du clan, qui s'est toujours avérée fort utile lors des guerres menées par le pays.
Les Dragons de Fer ne sont pas des solitaires, bien au contraire, puisqu'ils vivent la plupart du temps en clans pouvant comprendre jusqu'à une centaine de membres - ce qui, il faut l'avouer, est peu en comparaison des grands clans des Dragons d'Airain, mais les clans des Dragons de Fer sont les plus grandes concentrations de Dragons qui subsistent à notre époque. Chaque clan est commandé par le Dragon, mâle ou femelle, qui est parvenu à s'imposer aux autres sur le plan physique. Il faut noter que, si l'on trouve des Dragons de Fer sur tout Oneira, l'ancrage territorial est le fait non de la race, mais du clan, et aucun clan n'oserait s'aventurer sur le territoire d'un autre. Il y a peut-être une douzaine de clans qui subsistent aujourd'hui, et quelques familles éparpillées, voire quelques individus solitaires - les plus isolés vivant évidemment dans les contrées où les Dragons sont chassés, c'est-à-dire dans celles où leurs compagnons sont morts.

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°535, eilë yslan 1041.

Le dragon de Fiel


Dragon de Fiel ou akjag, par Imcy.Les Dragons de Fiel font partie des créatures les plus mystérieuses qui vivent aujourd'hui en Oneira. On est évidemment certain de leur existence, mais leur étude est extrêmement compliquée, à tel point qu'elle en devient presque impossible. Cela est dû au fait que les Dragons de Fiel ne se trouvent que dans les marais de Ruin'Shae qui, comme chacun le sait, rendent fous tous ceux qui s'y aventurent... Par conséquent, les informations que l'on peut récolter à leur sujet doivent être soumises à une critique importante visant à déconstruire l'information apportée, afin d'en dissocier la réalité du fantasme - on notera que les alchimistes tendent à considérer que la folie qui existe dans ces marais s'explique naturellement par un gaz que l'on retrouve partout présent à cet endroit, et qu'ils considèrent également que les Dragons de Fiel crachent un tel gaz, de façon concentrée bien entendu, et non, comme généralement, du feu.
Au travers des délires recueillis au sujet de ces créatures, selon des procédés techniquement fort complexes, les savants de Laiirna ont réussi à dégager quelques caractéristiques des Dragons de Fiel ; hélas, ces données restent incomplètes et sujettes à caution, dans la mesure où elles ne sont pas directement vérifiables. Physiquement, les Dragons de Fiel s'accordent bien à leur habitat ; leurs écailles sont de couleurs glauques, allant d'un jaune grisâtre à un vert marron, et leur corps est fort malingre, ce qui est probablement dû à l'air vicié de la région. Ces Dragons, outre le pouvoir de rendre folles les créatures vivantes grâce à leur gaz toxique, semblent être en mesure d'utiliser la Magie, d'une façon bien entendu complètement aléatoire et anarchique - mais il se pourrait que cela soit faux, il est difficile de le déterminer avec certitude.
Ces Dragons vivent généralement isolés les uns des autres ; par contre, il n'est pas rare, d'après les renseignements recueillis, de voir un Dragon de Fiel contrôler une bande de créatures et humanoïdes de toutes sortes (allant d'une dizaine à une vingtaine de personnes), qui lui servent de bras, de fournisseurs de denrées diverses, voire de mercenaires pour des objectifs limités. Enfin, il est certain que ces Dragons sont rares - quelques centaines, tout au plus, dans tous les Marais de Ruin'Shae.

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°536, eilä yslan 1041.

Le dragon d'Onyx


Les Dragons d'Onyx sont probablement les Dragons, parmi les Descendants, qui jouissent de la plus mauvaise réputation parmi la population d'Oneira. On ne dénombre plus, en effet, toutes les légendes qui mettent en scène d'effrayants Dragons d'Onyx, présentés sous un jour sombre, cruelles créatures assoiffées de destruction et d'affliction. Cette situation s'explique par le fait que la plupart de ces Dragons sont liés, d'une manière que l'on comprend assez mal, à Dar, généralement considéré comme un personnage maléfique (il faut signaler que cette association est contestée par certains savants car un petit nombre de ces Dragons semble fidèle à l'Ar'Thard ou encore à la reine E'Dyrha). Les Dragons d'Onyx se comportent ainsi comme des servants de Dar, et c'est en cela qu'ils sont associés à des actions violentes, perçues comme cruelles. Pourtant, Dar n'a joué absolument aucun rôle dans le développement des Dragons d'Onyx, pour autant que nous le sachions (on considère qu'ils ont évolué naturellement à partir des Dragons d'Obsidienne). Il semblerait donc que les Dragons d'Onyx aient choisi d'eux-mêmes de servir la cause de Dar, et se soient liés à lui d'une façon ou d'une autre - ce qui rejoint les légendes, nombreuses, qui évoquent un "Pacte" avec les Ténèbres (il faut noter que cette capacité potentielle à négocier avec un Gardien fait des Dragons d'Onyx des créatures exceptionnelles).
Leur statut de servant de Dar semble leur conférer l'étrange propriété de n'être pas lié à une zone géographique spécifique d'Oneira. En fait, il est possible que les Dragons d'Onyx ne vivent pas sur Oneira, mais ne s'y rendent que temporairement (le laps de temps ne représentant guère pour un dragon, mais des années pour des humains) ; les tenants de cette hypothèse donnent des habitats divers possibles, comme sous la surface d'Oneira. Il faut avouer que l'on n'a jamais retrouvé sur la surface d'Oneira que de petits habitats temporaires (il a en effet été montré que les grottes découvertes ne sont en rien conformes aux normes de confort que l'on retrouvait chez les Dragons d'Onyx).
Les Dragons d'Onyx crachent du feu, et sont très gros pour des Descendants. Leur corps semble fait pour le combat, et ils inspirent une véritable terreur dans l'esprit de ceux qui les voient - terreur qui n'est d'ailleurs pas sans raison. Les Dragons d'Onyx semblent ne pas apprécier vivre en compagnie les uns des autres ; on ne garde aucune trace d'un rassemblement de Dragons d'Onyx. En revanche, ils possèdent des bandes de créatures asservies par Dar qui sont directement sous leur contrôle, et qui leur servent à atteindre leurs objectifs. En effet, ils répugnent à accomplir eux-mêmes des tâches qu'ils jugent dégradantes - ils ne sont pas des assassins, par exemple. On peut émettre l'hypothèse qu'ils possèdent un sens de l'honneur très particulier, qui reste indéchiffrable, comme du reste la plupart des valeurs morales et des motivations des Dragons d'Onyx, au sujet desquelles on ne peut qu'essayer d'émettre des hypothèses.

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°537, eilï yslan 1041.

Le dragon d'Os


Les Dragons d'Os sont, pour les alchimistes s'intéressant aux êtres vivants, un mystère profond. En effet, ces créatures ne sont composées que d'os, d'où le nom qui leur a été attribué. Leur corps ne contient ni chair, ni tendon, ni veines emplies de sang, ni organes, et en cela ils sont profondément différents de tous les Dragons que l'on connaît, et leur ascendance elle-même reste un mystère. Une théorie récente, exposée par le professeur Damil'Hmel dans son article Corps physique et corps spectral : le problème des Dragons d'Os, qui a été jugée très stimulante par l'ensemble de la communauté tant des mages que des alchimistes, considère que les Dragons d'Os possèdent en fait un corps de nature double, physique et spectrale. Le corps matériel ne serait fait que d'os, mais constituerait en réalité simplement un squelette autour duquel existerait un corps astral, invisible par conséquent à l'½il nu. Bien entendu, cette théorie n'explique guère en quoi consisterait un tel corps astral, mais il est indéniable que des éléments de réponse à un des grands mystères concernant les Dragons dans leur ensemble viennent d'être apportés, et il faut noter que les mages ont été très emballées par une telle théorie - il y a désormais un centre d'études à l'Université de Laiirna dont le but est de découvrir l'essence astrale et de la recréer.
Il faut toutefois signaler que malgré l'engouement universitaire de ces dernières années pour les Dragons d'Os (il y a toutefois lieu de croire qu'il ne s'agit nullement d'une simple mode éphémère, au vu de la floraison de thèses et d'ouvrages en préparation, qui assurent au sujet une longue présence dans les travaux à Laiirna), ces derniers restent forts difficiles d'accès, en raison, en grande partie, du fait qu'ils vivent tous, sans aucune exception, en Ar'Thard, pays qui n'est pas vraiment réputé pour ses affinités avec la recherche, excepté si elle peut amener des avantages au niveau militaire, ce qui n'est guère l'optique des savants de l'Université. L'Ar'Thard est, selon la rumeur - difficile de savoir quel crédit lui apporter - un pays où des mages maléfiques s'intéressent beaucoup à ce qui a trait à la mort, et le fait que les Dragons d'Os ne vivent que là pose quelques petites questions.
Tout d'abord, la question des origines des Dragons d'Os reste très controversée ; certains attribuent leur création aux Dragons d'Obsidienne, bien qu'aucun indice sérieux ne permette de faire ce rapprochement - mais l'honnêteté intellectuelle nous oblige à signaler qu'effectivement on trouve dans les légendes des allusions à des monstres qu'auraient engendré "les plus sombres des Anciens", c'est-à-dire probablement les Dragons d'Obsidienne, mais rappelons que ce ne sont que des légendes... D'autres considèrent que les Dragons d'Os pourraient être issus d'expériences magiques des mages les plus puissants de l'Ar'Thard. Cela dit, cette dernière hypothèse semble également fragile, dans la mesure où l'on trouve mention de "créatures volantes au corps de squelettes et à la férocité incommensurable" (cela ne fait-il pas référence aux Dragons d'Os ? aucune autre créature connue n'y correspond) vivant dans ce qui est aujourd'hui l'Ar'Thard dans des légendes si anciennes que leur origine est perdue. Il est difficile également de trouver une ascendance parmi les Ancêtres à ces Dragons ; cela dit, une piste fort intéressante, suggérée par l'illustre doyen du département des Etudes des Créatures magiques de l'Université (NdT : l'auteur de ces lignes en personne), voudrait que les Dragons d'Os soient en fait les descendants d'une race d'Ancêtres encore inconnue, et ce pour la raison suivante : ils auraient été uniformément d'un corps astral, sans aucune matière solide, ce qui expliquerait qu'ils soient inconnus. Cette théorie a été reçue avec enthousiasme par une partie importante de la communauté scientifique, ce qui a valu à celui qui l'a soumise le Prix de la Recherche en 1013.
Quoiqu'il en soit, les Dragons d'Os ne déparent pas énormément sur la faune que l'on trouve en Ar'Thard, d'autant plus qu'il faut avouer que leurs m½urs sont parfaitement accordées à celles des autres habitants. En effet, les Dragons d'Os semblent placer la force et la puissance d'intimidation au-dessus de tout, ce qui explique qu'on les trouve généralement à des postes de commandement dans l'armée de l'Etat (exemple rare d'intégration dans une société d'humanoïdes !), ou qu'on les retrouve comme chefs de bande de brigands écumant des régions - une de ces bandes sévit d'ailleurs actuellement dans les marais frontières de l'Alakh'Sun, sans qu'il soit possible de déterminer s'ils sont hors-la-loi pour l'Ar'Thard ou... financés par ce pays ! En fait, les savants sont généralement enclins à considérer que les Dragons d'Os occupent de telles positions en raison de leurs facultés à contrôler dans une certaine mesure (non quantifiable) les émotions des autres à leur égard plus qu'à cause de leurs capacités, tant physiques (ils sont assez chétifs et le corps astral semble moins efficient que des muscles, même s'il offre l'avantage de n'être pas blessable) que magiques (peu de Dragons d'Os semblent aptes à la magie). D'ailleurs, ces facultés psychiques, auxquelles on ne connaît pas d'équivalent à ce jour, seront prochainement l'objet d'une parution dans la revue scientifique de l'Université, signée par les plus grands spécialistes...

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°538, eilë melda 1041.

Le dragon de Turquoise


Les Dragons de Turquoise forment indubitablement la deuxième branche des descendants des Dragons de Perles avec les Dragons de Corail, dont ils sont cependant fort différents. A la différence de leurs cousins lointains, en effet, les Dragons de Turquoise ne sont en aucun cas aptes à la vie terrestre ou aérienne : tels de vulgaires poissons, ils meurent rapidement étouffés à l'air libre. Cette différenciation de deux espèces totalement différentes à partir d'une même souche offre le champ à d'amples spéculations : y avait-il parmi les Dragons de Perles des communautés plus aptes à la vie maritime, d'autres à la vie terrestre, aptitudes qui se seraient accentuées chez les Descendants ? Ou bien l'environnement aurait-il influencé l'évolution des Ancêtres ? Des facteurs extérieurs sont-ils intervenus ? A dire vrai, le processus selon lequel une espèce originelle a pu diverger en deux espèces totalement hétérogènes échappe encore à la compréhension.
Les Dragons de Turquoise font probablement partie des créatures marines les plus puissantes et les plus impressionnantes. Toutefois, il faut signaler qu'il n'existe pas de civilisation propre, comme cela était le cas des Dragons de Perles qui avaient bâti de véritables villes au fond des océans. Les Dragons de Turquoise en effet, et en cela ils ne sont guère différents de la plupart des autres races de Descendants, ne possèdent pas de conscience collective ; d'ailleurs il s'agit là d'une différence fondamentale entre les Ancêtres, qui vivaient regroupés dans des sortes de "nations" (même pour les races plus individualistes), ce qui n'impliquait pas forcément la concentration géographique (mais que l'on pense aux Dragons de Cristal : cette concentration existait), tandis que les Descendants sont rarement nombreux sur un même territoire, exception faite des descendants des Dragons d'Airain qui peuvent se regrouper à plusieurs dizaines d'individus.
Les Dragons de Turquoise vivent rarement à plus de trois, sauf bien entendu lorsqu'ils ont un enfant à élever - mais le nombre d'adulte n'excède jamais trois, pour ce que l'on en sait. Cet éparpillement explique aisément que les Dragons de Turquoise n'aient pas construit de villes à l'instar de leurs Ancêtres - certains vivent en revanche dans ces fantastiques ruines, les plus grandes cités abritant parfois plusieurs groupes de Dragons. On trouve ces Descendants généralement dans l'archipel du Pyrelos, et aux alentours, dans un rayon qui reste faible.
Peut-être en trouve-t-on ailleurs, mais leur existence n'a jamais été soupçonnée en ce cas, tant il est vrai que ces Dragons sont difficilement observables. En premier lieu, ils sont extrêmement rares, la population totale n'excédant pas, selon les spécialistes les plus optimistes, le millier d'individus. Ensuite, ils vivent isolés des autres créatures intelligentes et des autres races de Dragons ; ils n'entretiennent aucun contact avec les habitants du Pyrelos - ou alors, ces contacts sont secrets. Enfin, non seulement ils vivent sous l'eau, le plus souvent à des profondeurs importantes, mais de plus leurs écailles turquoise les rendent difficile à repérer, même lorsqu'ils affleurent à la surface.
Les difficultés des observateurs à mener à bien leur tâche expliquent que l'on en sache peu sur ces Dragons. On estime généralement qu'ils possèdent peu d'affinités pour la magie.

Article du doyen Aklë'Ektans,
paru dans la Revue Etude des Dragons, n°539, eilä melda 1041.