Oivenvë, le vent de l'océan
ituée à l'extrême Nord-Ouest de l'île d'Oel'Laïr, là d'où on voit l'Eranos par temps très clair, la ville d'Oivenvë est l'une des plus singulière du Pyrelos. L'absence complète de relief des grands "Prés de Demën" fait que les terres de la région d'Oivenvë sont inondées deux fois par jour à l'occasion des marées, et ce sur une distance d'une quinzaine d'élans. Complètement isolée du reste de l'île à l'occasion des grandes marées qui entourent d'eau toute la cité, et les routes y conduisant (route de la Garde, et route des Marées), Oivenvë doit alors vivre en complète autarcie complète jusqu'à ce que les ravages causés par les marées s'atténuent.
La ville est protégée des marées depuis l'an 550 environ par l'immense digue des Enerinn, construite en un siècle en kahrune. Encore en excellent état, il n'a fallu la consolider qu'une seule fois, après le grand tremblement de terre de 986. La digue ménage deux accès au port enserré par deux avancées de la ville : le passage de l'Andel, et le passage d'Enmo. Le port ne sert guère qu'aux barques nécessaires à l'activité ostréicole et mytilicole à marée haute, ainsi qu'à la faible activité de pêche (crevettes...) possible à cet endroit les jours de forts courants. Afin de prévenir un éventuel manque de produits frais (autres que produits de la pêche, etc...), Oivenvë dispose, à l'intérieur même de ses remparts, d'un immense territoire réservé à la culture de légumes, fruits, céréales, et servant également à protéger les bêtes (chevaux, moutons, vaches...) lors des grandes marées ou des tempêtes. Ces "jardins", comme on les appelle, abritent également les casernes miliciennes de la ville, en charge de la sécurité de l'endroit dont les ressources sont cruciales à plusieurs périodes de l'année. En effet, lors des grandes marées, la ville d'Oivenvë toute entière est encerclée deux fois par jour par les eaux sur plusieurs élans alentours, rendant impossible tout trafic vers l'extérieur. Les routes (principalement la route de la garde et la route des marées) sont inondées et rendues impraticables pour plusieurs semaines. Notons encore que c'est autour d'Oivenvë que sont produites les plus grandes quantités de sel marin du Pyrelos.
L'aspect de la ville peut sembler étrange aux nouveaux arrivants. Si de plus en plus de maisons sont bâties à même le sol comme partout au Pyrelos, depuis la réfection des remparts en 970, la plupart sont construites sur pilotis, enjambant parfois les rues, et formant un véritable réseau au dessus de la ville, dans certains quartiers. L'architecture courante à Oivenvë reste proche des anciennes traditions pyreliennes, et l'on trouvera plus volontiers les toits ronds si fréquents dans les premiers siècles après l'an 0 que les toits pointus devenus courants dans le pays. Cet aspect de la ville est renforcé par la présence de nombreux démor aux abords de la ville, et principalement dans le quartier d'Ïsdë, situé à l'Ouest de la ville, mais juridiquement rattaché à la cité.
La grande particularité de la ville, néanmoins, ne tient pas à tout cela, mais aux horaires que suivent les habitants. Le travail autour de la cité n'étant possible qu'à marée basse, les oivenviens dorment à marée haute, et travaillent à marée basse, que ce soit de jour ou de nuit. Ainsi, les magasins sont ouverts deux fois par jour par périodes de six heures, que ce soit le jour ou la nuit, lorsque la marée est basse, etc... C'est la machine d'Ytnal, dans le grand Temple d'Ehnna, qui calcule l'horaire des marées. Le magnifique carillon du temple les sonne, et chaque tour du rempart, alors, sonne sa propre cloche pour avertir toute la ville, formant un concert admirable.
Les habitants d'Oivenvë sont extrêmement pratiquants, presque à la limite de la superstition. Ils possèdent de nombreux codes, signes ou amulettes pour conjurer le mauvais sort ou s'attirer les faveurs de Lyr-Pyre, de Pyrellane ou même d'Oivenvë, par l'intermédiaire des démor, des sirènes ou des fylias. La ville, néanmoins, est extrêmement respectueuse du culte, des dieux, et surtout de l'eau. Plus axé sur le respect de la force de l'eau, le culte rendu à Oivenvë met en avant la notion de tribut à payer à l'élément. Ainsi, on ne déplorera pas le matériel emporté ou détruit par les tempêtes, mais l'on trouvera au contraire normal que l'eau prenne aux hommes un équivalent de tout ce qu'elle leur apporte en nourriture et en spiritualité. La manière d'appréhender le culte est encore très proche des origines, presque simpliste, formée de multiples codes et croyances très ancrées.
Grâce à Dame Dalaë, gouverneur de la ville, ayant ouvert la cité sur le commerce intérieur (des perles, principalement, devenues extrêmement recherchées au Pyrelos), rompant ainsi avec une longue tradition d'autarcie, la ville d'Oivenvë baigne dans un climat très industrieux. La vie y est difficile, et les habitants simples, rudes, chaleureux. La ville, totalement inaccessible par voie navigable (autre que très petits vaisseaux) tire la totalité de ses revenus du commerce intérieur (fruits de mer, crustacés, perles, pour l'essentiel) géré par les très nombreuses corporations de métiers. Ainsi, les habitants n'ont que peu l'habitude de recevoir des étrangers, rebutés par l'éloignement de la ville et ses horaires inédits et extrêmement déroutants. Les fêtes sont rares, à Oivenvë, et la visite d'un barde, par exemple, peut prendre l'aspect d'une véritable liesse et mobiliser plusieurs jours la ville entière.
A voir à Oivenvë
Les "jardins" : délice de verdure dans ce milieu très marqué par l'eau, même côté terre, les jardins sont accessibles à tous. On y trouve notamment plusieurs tavernes et auberges fonctionnant aux horaires "normaux" afin de faciliter la vie des étrangers de passage.
Le carillon d'Ehnna : à entendre, naturellement, plus qu'à voir, le carillon est un véritable enchantement... Sauf lorsqu'il vous réveille au milieu de la nuit avant que vous ayez pris le pli des étranges horaires de la ville.
Le carillon d'Ehnna : à entendre, naturellement, plus qu'à voir, le carillon est un véritable enchantement... Sauf lorsqu'il vous réveille au milieu de la nuit avant que vous ayez pris le pli des étranges horaires de la ville.