Le culte de l'Air




Le prêtre de l'Air
consacre sa vie à la sagesse,
à l'apprentissage de la sagesse,
et à la diffusion de la sagesse.

Le prêtre de l'Air protège la paix et ne fait pas la guerre : il soigne les blessés, accompagne dans la mort, prie pour les guerriers, mais refuse le combat entre les peuples et les cultes, car dans la bataille aveugle est la déchéance.
Le prêtre de l'Air honore son dieu, son ordre et son pays avant toute chose : il sait que les hommes et les choses de la terre ne sont que le reflet de la beauté de Délomaque, et c'est Elle qu'il honore.
Le prêtre de l'Air ne néglige aucun sacrifice pour élever les hommes : là où est l'ignorance est la place du prêtre de l'Air. Il doit enseigner aux enfant, aux femmes et aux hommes, car c'est par l'enseignement que les hommes comprennent Délomaque.
Le prêtre de l'Air voue sa vie à l'étude et au service des dieux et des hommes, car il sait qu'il doit s'élever vers la conscience de Délomaque et répandre le savoir en Oneira, enseignant la parole des dieux et aidant les hommes.
Le prêtre de l'Air ne commet ni injustice ni mal d'aucune sorte sans quoi il se soumet au Conseil de Kem : car à l'Air incombe l'équilibre depuis la création du monde, et au prêtre de l'Air incombe l'équité, depuis que Délomaque leur a confié son culte.
Le prêtre de l'Air ne néglige pas de respecter les célébrations de la Brume et de partir quatre fois dans sa vie en pèlerinage. Un pèlerinage à Loranyne pour comprendre le lien de l'Air et du Feu, un pèlerinage à Pymarée pour comprendre le lien de l'Air et de l'Eau, un pèlerinage à Mevyran pour comprendre le lien de l'Air et de la Terre, et un pèlerinage intérieur dans l'enceinte du Temple de Kem à Kemyron, pour comprendre le lien des hommes et des éléments.
Le prêtre de l'Air sait que le sourire est préférable aux larmes, et que toute vie n'est qu'un passage, il emprunte au vent sa force et sa légèreté pour passer au delà des souffrances, et ne craint pas la fin, car la brise renaît toujours en quelque endroit du monde.
Le prêtre de l'Air s'attache à faire respecter l'équilibre entre les cultes et les éléments, car il sait que de la bravade naît le conflit, et que du conflit naît la dysharmonie et brise l'entité que Délomaque a souhaité créer.
Le prêtre de l'Air n'invoque ni son dieu ni sa connaissance en vain, il reste humble et attend son service et l'heure où ses soins et son conseil seront compris, sans chercher à imposer avis ni volonté, car il comprend que les hommes ne sont sages qu'à certaines heures où le courroux n'est plus en eux.
Le prêtre de l'Air consacre sa vie à la sagesse, à l'apprentissage de la sagesse, et à la diffusion de la sagesse, car c'est par la sagesse que Délomaque créa le monde, et par la sagesse qu'elle le brisera si les hommes agissent en mal.

Extrait des Enseignements de Kan-Searn.



Les Liseurs de Vents


La partie du culte de l'Air que l'on appelle Venvedela, souvent méconnue, est une survivance de l'ancien culte primitif donné à Venvelya. Les prêtres de Venvedela ne sont pas, comme la plupart de leurs homologues attachés au culte de l'Air, rassemblés au Sarelos. Bien au contraire, on les trouve partout en Oneira, sur les lieux les plus venteux.
Les prêtres de Venvedelen, mieux connus sous le nom de Liseurs de Vents, prétendent que chaque vent possède un nom, une personnalité et une histoire. Les fondements de leur culte s'appuient sur les légendes disant qu'au commencement du temps des Humains et après la mort de leur mère Venvelya, les vents vinrent à s'ennuyer et qu'ils cherchèrent l'âme d'un homme qui serait capable de les entendre. Ainsi, chaque vent vint à posséder une voix audible par un Liseur de Vent.
Les Liseurs de Vents possèdent leur don dès la naissance, et doivent apprendre à le maîtriser tout au long de leur vie. Ils peuvent alors, en un lieu adéquat telle une falaise très exposée, communiquer avec le vent et étouter ses paroles.
Chaque vent possède aujourd'hui son propre temple, érigé sur les lieux où il fut entendu pour la première fois (certains de ces temples sont parmi les plus spectaculaires et les plus inaccessibles d'Oneira, tel le temple de Lëllenn, au dessus de la ville d'Andilë). Dans ces temples, les Liseurs de Vents sont chargés de parler aux Vents et d'en percevoir les annonces et les oracles.
Rappelons encore que les Venvedela ne sont en rien particuliers au Sarelos quoiqu'ils soient attachés au culte de l'Air. Ainsi, l'un des Venvedela les plus célèbres se trouve au Pyrelos où le vent qui apporte la pluie abondante rendant la terre fertile a pour nom Athlanopée. Athlanopée fut le nom de la première Liseuse de Vent. L'histoire veut qu'Athlanopée ait été capable d'écouter le vent patiemment et que celui-ci lui rendait avec grâce toute sa patience en apportant pluie et soleil en justes proportions. Il est dit que le vent fut si épris d'Athlanopée que, lorsque la vie vint à la quitter, il enveloppa son corps de son souffle d'argent et que, lorsqu'il s'apaisa, Athlanopée n'était plus là. Depuis, d'innombrables personnes semblent reconnaître dans le vent les chants et le rire d'Athlanopée, donnant ainsi son nom au vent qu'elle avait tant aimé.