Histoire du Dye'Nelya
De la Persécution à la Consécration, Histoire comparée du Dye'Nelya et de l'Alakh'Sun,
tome 1, le Dye'Nelya, Introduction,
par le professeur Yl-Tomir de l'Université de Laiirna
tome 1, le Dye'Nelya, Introduction,
par le professeur Yl-Tomir de l'Université de Laiirna
e Dye'Nelya n'est pas un pays fort récent, puisque il a commencé à être constitué vers le quatrième siècle. Au départ, ce sont les membres du culte de la Mort qui, fuyant les persécutions dont ils étaient victimes dans certaines contrées (on les accusait d'être responsables des épidémies, d'assassinats, afin de nourrir la Déesse du Passage, alors assimilée à une divinité maléfique), se sont regroupés sur cette péninsule, qui n'était guère attractive au premier abord, et avait pour cette raison été délaissée des grandes conquêtes et de la colonisation : qui voudrait d'une terre où l'on ne peut faire pousser que ce que l'on mange, éloignée de toutes les routes commerciales, sans ressources, ou presque, difficile d'accès, sinon des proscrits et des réfugiés ? Cette naissance ressemble par bien des points à celle de l'Alakh'Sun, bien que, là -bas, le territoire se soit révélé bien plus riche qu'il ne le semblait.
Petit à petit, la population, délivrée de la persécution, a commencé à s'organiser et à développer son territoire. Un territoire qui s'est d'abord vu délimiter : c'est vers 480 que des représentants du Dye'Nelya fixent avec des représentants de l'Ar'Thard une sorte de frontière tacite, respectée d'ailleurs par les thardiens plus en raison de leur crainte de la Mort que pour respecter le traité. Le Dye'Nelya s'étendait donc, tout comme aujourd'hui, sur toute la péninsule. Une première forteresse, Pharos, fut érigée pour défendre le territoire, ainsi qu'une grande muraille, couvrant presque toute la frontière.
Puis, progressivement, la population, qui croissait assez rapidement en attirant nombre de victimes de persécutions des pays de l'Est et du Nord, s'est installée dans des villages. Il faut noter que le caractère rural du peuplement est une donnée permanente du Dye'Nelya : les premières villes n'apparaissent véritablement que vers 530, avec la structuration de la vie politique et l'établissement des réunions de ce qui allait devenir le Conseil des Anciens (qui regroupe en fait les anciens des divers villages ou secteurs autant que des prêtres influents du culte de la Mort). Ysenvi ne dépasse les 20 000 habitants vraisemblablement que dans la seconde moitié du sixième siècle.
Parallèlement s'est mise en place l'économie du pays, qui perdure dans ses grandes lignes aujourd'hui : caractère fondamental de la petite propriété ou de la propriété collective dans l'agriculture, l'artisanat ou les différents services, dont le système scolaire, rapidement mis en place autour des temples. L'organisation socio-économique n'a pas subi de transformation majeure depuis cette époque, excepté le développement relatif des échanges commerciaux, assez tardif, qui a suivi la construction de Danya, vers 940, et encore ce changement a une portée limitée, puisqu'il permet surtout d'importer des produits relativement superflus.
Le pays poursuit paisiblement son existence jusqu'au début du septième siècle, qui voit un bouleversement majeur survenir avec l'invasion du territoire par les armées venues d'Ar'Thard. L'agression thardienne a débuté au début de la décennie 630 et la conquête est définitivement achevée en 646, avec l'écrasement de la dernière armée, restée dans les légendes sous le nom de la Pluie céleste. En fait, le Dye'Nelya n'a pas vraiment offert de résistance, car le pays est trop éloigné des valeurs guerrières et militaires ; de fait, les rares forteresses et la muraille sont tombées aisément, et si les armées ennemies ont mis une quinzaine d'années à achever la conquête, c'est surtout parce que celle-ci a été ralentie par des problèmes internes à l'Ar'Thard.
L'occupation du pays a duré près de deux siècles, et le souvenir pèse encore lourd dans les mémoires, avec d'ailleurs une certaine déformation de la vérité. Car ces deux siècles peuvent être interprétés de façon duale, et une seule vision a perduré, la plus marquante il est vrai. L'occupation a en effet vu se succéder les massacres et les exactions de tout ordre : persécution des sagittaires et des eyrines, sans parler des sirènes, qui se sont réfugiées dans la mer, tentatives d'éradication du culte de la Mort, qui n'a survécu que clandestinement bien que cette survie ait été un élément fondamental car elle a permis de maintenir une cohésion exceptionnelle entre les habitants, pillages, vols et meurtres. L'occupation a en effet correspondu à une période très sombre. Les dirigeants d'Ar'Thard ont mené une politique destructrice de la culture du pays, essayant notamment de promouvoir le culte des Ténèbres, bien que cela n'ait guère eu de résultats : on estime que moins de 5 % de la population s'est adapté à cette politique en deux siècles, et ce malgré des pressions fortes et violentes !
En fait, une sorte de sentiment de solidarité, à la fois national et cultuel, s'est dessiné, ce qui a spontanément amené la population à adopter dans son immense majorité une attitude de résistance passive, non-violente mais déterminée. De fait, jamais la population ne s'est ralliée au culte des Ténèbres, ni n'a accepté l'occupation ou la tutelle des thardiens, et elle a préservé tant bien que mal sa culture propre, sa religion, notamment en développant un système d'éducation clandestine - les prêtres dispensant l'enseignement étant nourris par l'ensemble des communautés. Et si ces années d'occupation ont bien été sombres, il n'en reste pas moins qu'elles ont donné sa cohésion à un pays et affirmé une identité commune basée avant tout sur la solidarité et un système de valeurs commun.
Il y a un deuxième aspect de l'occupation, souvent oublié, à juste titre sans doute, car il semble dérisoire à tous, hormis à l'historien, face à ce qu'a subi la population. Ces deux siècles d'occupation sont aussi le moment où l'occupant a dû moderniser le pays (une puissance occupante a toujours des obligations, si elle veut se maintenir quelque temps) : développement d'un réseau de routes pavées reliant même les plus petits hameaux aux autres, fondation de Suliva, construction de diverses infrastructures (par exemple l'irrigation dans certaines régions, ou bien les égouts dans les villes et villages), renforcement des défenses sur la frontière, etc. En bref, si l'époque a en effet été noire, il ne faut pas oublier certains aspects historiques réels.
La fin de l'occupation a débuté vers 820. L'Ar'Thard s'est rendu compte qu'il ne gagnait rien à occuper ce pays pauvre en ressources et rétif, à un moment où certains problèmes avec ses autres voisins lui faisaient prendre conscience du fait que l'occupation paralysait nombre de soldats inutilement. L'Ar'Thard s'est donc progressivement retiré du Dye'Nelya au fur et à mesure que la contestation grandissait (la contestation ouverte a débuté au moment où l'Ar'Thard a tenté - vainement - d'enrôler la jeunesse dans ses armées et de peupler le pays avec ses propres habitants), et, après une brève insurrection achevée le jour d'addë frel 831, le Dye'Nelya s'est retrouvé libre. Traumatisé, mais libre. La reconstruction a pris une dizaine d'années et a été marquée par une solidarité frappante entre les divers peuples, soudés fortement par des souvenirs communs, une volonté de s'affirmer ensemble et le culte de la Mort, qui est bien devenu le ciment du pays.
Après cela, la vie a repris comme si l'occupation n'avait jamais eu lieu, excepté le fait que le Dye'Nelya s'est bien plus protégé qu'auparavant, allant même, à certaines époques, jusqu'à établir un service militaire obligatoire. Mais jusqu'à une époque récente, le pays n'a plus connu de crise importante, la seule étant l'affaire de la Secte de l'Hécatombe, mais que nous ne traiterons pas ici, puisque nous nous sommes tenus à l'histoire ancienne.
965 : Un prêtre du culte de la Mort, Kalos, s'oppose à la Haute prêtresse Serena sur la question du suicide et prêche ouvertement l'accélération du Passage.
973 : Sixième Concile du culte de la Mort, qui voit la montée en puissance des tensions au sein du culte entre la minorité extrémiste de Kalos et le culte traditionnel.
974 : Scission de la secte de l'Hécatombe.
983 : Medany devient la nouvelle Haute prêtresse du culte de la Mort après que Serena se soit retirée dans un temple retiré.
986 : Medany et le Conseil du culte déclarent les thèses de Kalos hérétiques.
986-991 : Première persécution de la secte de l'Hécatombe ; Kalos se réfugie en Ar'Thard.
1001 : Naissance d'Emyna, fille de Merillos et Anara, dans les collines d'Ev'Syra.
1004 : Lyandra devient la nouvelle Haute prêtresse du culte de la Mort après la mort de Medany.
1005-1007 : La secte de l'Hécatombe réapparaît au Dye'Nelya.
1007 : Le Conseil du culte se prononce en faveur d'une deuxième persécution de l'hérésie de l'Hécatombe ; Lyandra, qui s'est prononcée contre, se retire et Reggyr devient Haut prêtre du culte de la Mort.
1008-1012 : Deuxième persécution de la secte de l'Hécatombe, marquée par des exécutions de prêtres hérétiques.
1010 : Naissance d'Omaya, nièce de Kalos.
1012 : Le Conseil du culte rappelle Lyandra pour mettre fin à la deuxième persécution et à ses débordements ; Reggyr se voit exclu du culte et exilé pour son comportement indigne.
1015-1021 : La secte de l'Hécatombe voit son influence augmenter graduellement.
1016 : Après la mort de sa mère Anara, Emyna vient au Dye'Nelya pour devenir prêtresse de la Mort.
1017 : Lyandra tente une médiation avec Kalos, qui refuse de la rencontrer.
1017-1026 : Répression implacable mais sans violence de la secte de l'Hécatombe.
1018 : Emyna devient prêtresse du culte de la Mort ; suite à la mort de son fiancé Irgos, elle se rapproche de l'Hécatombe avant d'être amenée au Pyrelos par son père Merillos ; le Conseil du culte charge Lyandra de veiller sur elle.
1021 : Fondation d'Illéranyne ; Emyna y est instituée gardienne de l'�le Emy, Haute prêtresse et Maîtresse du culte de la Mort à la demande de Lyandra et du Conseil du culte.
1026 : Septième Concile du culte de la Mort : le suicide (hormis celui des prêtres) n'est désormais plus considéré comme une hérésie, grâce à l'influence d'Emyna ; réintégration partielle de la secte de l'Hécatombe au sein du culte, les thèses de l'Hécatombe ne sont plus considérées comme hérétiques, excepté l'appel au suicide.
1027 : Omaya devient la disciple d'Emyna.
1028 : Mariage d'Emyna et Firéon, représentant de la Magie et de l'Alakh'Sun à Illéranyne.
1030 : Naissance de Renor, fils d'Emyna, à Illéranyne.
1031 : Emyna fait adopter par le Conseil des Anciens une nouvelle loi concernant la magie : celle-ci est désormais tolérée lorsqu'elle est employée à des fins non douloureuses.
1032 : Mort de Kalos. De nombreux Mages et Alchimistes s'installent au Dye'Nelya.
1033 : Omaya devient la deuxième représentante du culte de la Mort au Synode d'Illéranyne.
1034 : La secte de l'Hécatombe se dissout ; fin définitive de la crise de l'Hécatombe.
1035 : Signature avec l'Alakh'Sun d'un traité de coopération scientifique, magique et scolaire.
1036 : Ouverture du temple de la Mort de Laiirna. L'Ordre des Guérisseurs du Dye'Nelya admet en son sein des mages et des alchimistes.
1041 : Naissance d'une vague de criminalité due à une guilde des voleurs fraîchement implantée.
1042 : Emyna demande l'aide d'Illéranyne afin de permettre au Dye'Nelya de se libérer du crime, qui prend une importance grandissante. Omaya célèbre une cérémonie de commémoration du dixième anniversaire de la mort de son oncle.