Damyva, les bois jaunes




ette ville de quelques 27 000 habitants se situe à l'extrême Nord-Ouest de l'île d'Oel'Nerill, sur l'ancien emplacement des bois de Myvillia dont il ne reste presque plus rien de nos jours. Célèbre pour sa douceur de vivre et son charme discret, elle attire de nombreux artistes du Pyrelos à la recherche d'une vie calme pour leurs vieux jours.
Avec ses vieux remparts en pierre grise, jamais achevés dans la partie Ouest, et largement débordés par les habitants depuis bien des siècles, la ville de Damyva présente un visage infiniment moins strict et ordonné que l'ensemble des villes pyreliennes. Une bonne partie de la population (un tiers environ, selon les dernières estimations) vit à l'extérieur des remparts, où se concentrent champs, prés bois et maisons. L'architecture de Damyva est à l'image de la ville entière : simple, sobre, solide et rustique, mais en même temps joyeuse et accueillante. On utilise, à Damyva, plus volontiers le bois et la pierre grise, plus faciles à travailler, que la traditionnelle kahrune, car la ville, loin de la mer et des grandes rivières pyreliennes, bénéficie d'un climat moins pluvieux que ce à quoi l'on pourrait s'attendre dans le pays, et par conséquent ne craint pas l'humidité comme la plupart des autres villes.

Plan de la ville de Damyva, cliquez pour agrandir.

Damyva, grâce à son climat agréable, produit énormément de céréales (principalement blé, orge et avoine). Au Sud-Est de la ville, néanmoins, s'étendent d'immenses pâturages dans lesquels paissent les vaches grâce auxquelles la ville produit son excellent fromage, exporté dans tout le Pyrelos. La ville commerce essentiellement avec Sev'Nerilla, Sanavë et même Pyrevo, et c'est par Sev'Nerilla que transitent toutes les marchandises destinées à la redistribution dans d'autres îles. La ville elle-même semble se désintéresser de ce commerce, essentiellement géré par le Conseil et les corporations. A l'intérieur même de la cité, le troc et l'échange de services prévalent largement sur la monnaie.
La ville de Damyva n'est pas, contrairement aux autres cités du Pyrelos, gouvernée par un personnage unique. Bien au contraire, c'est un conseil, formé par une vingtaine de personnes, chefs des différentes corporations représentant le mieux la ville, eux-mêmes représentés par Nor'Enn, qui préside aux décisions concernant la cité. De fait, la cité peut sembler repliée sur elle-même. Les habitants sont peu intéressés par ce qu'il se passe ailleurs sur l'île, encore moins par les événements du pays, et plus du tout pour ce qui concerne Oneira en général. La ville ne compte pas d'armée, et même la milice de la ville est réduite à son strict minimum, contribuant ainsi au climat de franche insouciance qu'entretiennent tous les habitants. Bien connue pour sa gastronomie, réputée simple et copieuse, autant que pour son climat agréable, de nombreux guérisseurs de l'Oel'Nerill (et même d'un peu plus loin) recommandent à leurs malades un séjour à Damyva.
Chaque année, la ville accueille davantage d'artistes, venus de Sev'Nerilla ou d'ailleurs pour finir en paix leur vie bien remplie. Si la moyenne d'âge de la ville souffre légèrement de cet état de fait, il n'en va pas de même pour la population. Ces très nombreux sculpteurs, peintres ou bardes contribuent largement à agrémenter l'ambiance de la ville. Les bardes (le plus souvent bardes conteurs) sont encouragés à donner leurs enseignements dans les rues de la ville à qui souhaite les entendre, et les peintres ou sculpteurs prennent plaisir à peindre ou sculpter les maisons et boiseries, en échange d'un repas, de vêtements ou autres menus services. Leur art, bien moins tapageur que celui des plus jeunes, agrémente de manière subtile et sobre les solides constructions de la ville qui, par ce procédé, s'améliore d'année en année.
Ville rurale autant qu'érudite (tous les fils de paysans sont éduqués par les bardes, et bénéficient ainsi d'un haut niveau d'instruction), Damyva ne possède pas autant de temples ni de prêtres que ce qu'elle pourrait. On honore, ici, plus volontiers les notions fondamentales du culte de l'Eau que l'eau elle-même. Les principes de changement et d'acceptation mis en avant par le culte semblent plus naturels aux damyviens qu'à tout autre habitant du Pyrelos, du fait de leur nature sereine et insouciante. Néanmoins, l'ensemble des prêtres de la ville aime à se retrouver autour du lac d'Inlëa, ou encore sur les places d'or et d'argent, pour compléter l'enseignement donné aux jeunes par les bardes de la ville.

A voir à Damyva


L'arbre jaune de la place d'or : Dernier spécimen de ces géants des forêts nerilléennes d'avant l'an 0, le magnifique Ariiün Damyva est pourtant placé plutôt en retrait dans les quartiers du Sud-Ouest de la ville, comme si les habitants souhaitaient que seuls ceux qui le veulent vraiment puissent le voir. Encore aujourd'hui emblème de la ville, cet arbre puissamment magique est le centre de ralliement de toute la ville en cas de festivités.
La ville, tout simplement : Charmante par excellence, la ville de Damyva ne peut qu'enchanter les étrangers de passage par sa richesse et son ambiance chaleureuse.

Extrait du "Dossier Pyrelos", Gwanys, Illéranyne.