Culture Kalyvienne
a culture de l'Ar'Kalyven a deux caractéristiques majeures : son lien organique avec le culte et un niveau plutôt élevé. Il faut bien entendu, lorsque l'on évoque la culture de ce pays, garder en permanence à l'esprit qu'il n'y a pas une, mais trois cultures en Ar'Kalyven, une par région, une par culte du Temps. Ces trois cultures ont bien entendu des points communs.
L'éducation dispensée aux jeunes Kalyviens est particulièrement suivie. Tous les enfants apprennent à lire et à écrire jusqu'à l'âge de douze ans sous la direction d'un prêtre ; ce dernier leur enseigne également les bases de la religion de la région. Enfin l'accent est porté sur certaines disciplines qui varient suivant le culte régional : l'histoire en Dord-Kalymen, la géographie en Dord-Kalyleg, les sciences (mathématiques et astronomie) en Dord-Kalyav. Les enfants suivent cet enseignement en moyenne six demi-journées par semaine.
Les plus prometteurs - environ un sur dix enfants - sont invités à suivre des cours dans des séminaires, toujours tenus par des membres du culte, à partir de huit ans ; les élèves y vivent en internat et suivent un enseignement portant à la fois sur la théologie et sur la discipline phare de leur région. Les élèves peuvent également choisir plusieurs options, parmi lesquelles les disciplines artistiques occupent une large place. Le séminaire libère les enfants à douze ans. Une ville de l'Ar'Kalyven comporte toujours au moins un séminaire ; les plus grandes en comptent jusqu'à une demi-douzaine.
près douze ans, la plupart des enfants se dirige vers des métiers ne demandant pas de qualification particulière. Les autres sont dirigés vers des apprentissages ou poursuivent leurs études. Certains enfants sont placés comme apprentis, soit auprès de membres de leur famille ou de voisins, soit, pour les métiers d'art notamment, après des sélections à la fin du séminaire (ceux qui n'ont pas suivi les cours dans un séminaire ne peuvent espérer devenir artiste, sauf si un parent les prend auprès de lui). La période d'apprentissage dure entre quatre et dix ans, suivant le métier et les aptitudes de l'apprenti ; ce dernier accède au rang d'artisan (ou artiste) en réalisant une oeuvre jugée ensuite par un jury de praticiens expérimentés de son métier. La réalisation de l'oeuvre occupe une grande place dans l'apprentissage mais doit s'effectuer en plus des tâches que le maître confie à l'apprenti. Les métiers qui n'amènent pas à des créations fonctionnent différemment : ainsi un apprenti marchand devient marchand lui-même lorsqu'il a réussi à réunir une certaine somme par son travail, somme qui lui sert ensuite à racheter son apprentissage auprès de son maître et à financer son installation.
Les adolescents désireux de poursuivre leurs études le font dans les grands séminaires (trois ans d'étude), s'ils sont acceptés par les établissements. Ils se destinent le plus souvent à la prêtrise ; à la sortie du grand séminaire, ils commencent leur apprentissage de neven. Les grands séminaires dispensent un enseignement qui s'inscrit dans la continuité de celui des séminaires, mais bien plus poussé et intensif. Les grands séminaires sont assez rares : ainsi en Dord-Kalymen, il y en a deux à Messevine et un à Kaltera seulement. Chaque grand séminaire accueille chaque année une cinquantaine de nouveaux élèves.
A la fin du grand séminaire, les aptitudes et les connaissances des élèves sont évalués. Ceux qui réussissent les évaluations et qui le désirent peuvent commencer leur apprentissage de neven. Une fois devenus prêtres, ils peuvent poursuivre leurs études au sein des trois prestigieuses Universités pour devenir respectivement Chronomancien, Voyante ou Oracle.
urant tout le cycle éducatif, jusqu'à la mise en apprentissage, les enfants sont encadrés par les prêtres qui leur inculquent les principes de base du culte de la région. Les contenus des enseignements sont d'ailleurs décidés et surveillés par les hautes instances cultuelles.
Les arts sont également très liés aux cultes, dans la mesure où ceux-ci sont les premiers clients des artistes. Les arts les plus répandus sont ceux qui donnent naissance à des créations immobiles et immuables, qui traversent le Temps : l'architecture, la sculpture (et autres arts affiliés : gravure, dorure...), etc. L'architecture est particulièrement prisée en Dord-Kalymen, les bâtiments (souvent religieux) construits étant perçus comme des témoignages du Passé résistant au Temps qui passe. Le culte du Futur met quant à lui l'accent sur le geser-ma-sevelin, l'art de sculpter les jardins (notamment dans la cité de Kalaïrev), qui favorise la paix de l'esprit et le prépare à affronter sereinement les épreuves futures. Le culte du Présent ne délaisse pas ces arts mais les arts donnant lieu à des créations plus éphémères sont plus développés en Dord-Kalyleg qu'ailleurs, car ils s'inscrivent dans l'instant et non dans la durée.
Les arts plus expressifs, dont les créations sont moins durables, tels que la musique, le théâtre, la poésie ou le chant, sont étroitement liés aux besoins des prêtres en Dord-Kalymen et en Dord-Kalyav : ils sont surtout pratiqués dans le cadre des cérémonies religieuses et servent à exalter la foi des fidèles. En Dord-Kalyleg, leur importance est plus grande car ils permettent d'accéder au plaisir sur le moment, ce qui correspond à l'enseignement du culte du Présent.
Chaque région de l'Ar'Kalyven a ses domaines propres de prédilection et, par conséquent, une culture unique.
Extrait des Héritiers de Kaly, par Mer-Iniane.