Description générale du Mirëli




e pays de Mirëli, aussi appelé Lu'Eni par les petits peuples magiques qui l'habitent, prend place à l'ouest de la péninsule des Kahargal. Bien que proche de l'Edanel, il préserve depuis toujours son esprit et même sa magie, chose étonnante pour la région. Parsemé d'immenses cités en ruines, hautes et élégantes, taillées dans une pierre blanche et brillante, la kaekym, le Mirëli est souvent considéré comme l'ancien pays des Eldevan. Au fil du temps, ces cités ont été colonisées par les fées et d'autres créatures du petit peuple qui les ont transformées à leur convenance : elles ont creusé les parois pour en faire des habitations à leur taille, et les ont intégralement sculptées de motifs à l'image de la nature. La présence des fées semble avoir donné lieu à un phénomène étrange puisque l'on observe au Mirëli, partiellement déserté par la magie après la catastrophe de l'an 0, de véritables poches d'ancienne magie, où survivent de très anciennes formes de petits peuples que l'on ne trouve plus nulle part ailleurs en Oneira : plus proches des animaux, ils sont plus volontiers orientés vers la nature que vers la magie qu'ils utilisent cependant de manière si intuitive que certains mages n'hésitent pas à penser qu'ils créent eux-mêmes leur propre magie au lieu d'en vivre comme c'est le cas pour la plupart des autres petits peuples oneiriens. Dans ces poches de magie évoluent encore également une race de licornes disparue dans le reste d'Oneira, les ansemä, plus grandes et dotées de plus de magie que leurs cousines des autres pays.
Le pays, bordé par les monts de Fheorë à l'Est (et donc par le pays nain souterrain de Tulkhar), voit se détacher deux grandes régions :
La forêt, vestige de l'ancienne forêt primitive oneirienne, s'orne de très grands arbres et tient en son coeur le grand Ariiün Mirëli qui a donné son nom au pays : probablement magique, son tronc est intégralement sculpté et l'un de ses côtés est mort et a été blanchi par le temps et les intempéries. L'on observe d'ailleurs dans toute la forêt du Mirëli de très nombreux arbres aux troncs sculptés ou gravés de runes ou de formules, mais aussi des racines sculptées sortant du sol, des troncs entremêlés, et bien d'autres éléments naturels au comportement étrange. Ce fait semble être causé par les petits peuples de la région, véritables gardiens de la forêt qui reste très difficile à aborder. La forêt abrite de nombreux sanctuaires de très grande taille où la légende veut trouver de nombreux artefacts puissants et oubliés, mais aussi des esprits et un bon nombre de dragons blancs.
Les plaines inondables de l'Ouest sont le domaine des humains. Complètement immergées pendant quelques mois de l'hiver, elles accueillent de nombreuses rizières autour des villes élégantes dont l'architecture reprend, à taille humaine, celle des grandes cités blanches, et s'ornent de nombreux ponts et espaces surélevés. Le long de la côte se tiennent deux villes libres rattachées au Pyrelos : la ville de Flëo se dresse en pleine mer, entre cinq grandes îles qu'elle rallie par des ponts, et la ville de Briëlo qui se tient sur un éperon rocheux au milieu de l'immense cascade que forme le fleuve Mëdil en se jetant dans la mer.
La capitale du Mirëli, Mëben, est située sur l'une des cités blanches en ruine où viennent se nicher les habitations, et est à la fois peuplée de fées et d'humains. C'est à Mëben que se tient le magnifique château des princes du Mirëli, réalisé en pierre blanche du pays, et intégralement sculpté par les fées.
Outre les petits peuples de la forêt primitive et les humains des plaines inondables et du nord du pays (près de la frontière avec le Roban qui a tenté plusieurs fois, avec parfois un certain succès, de conquérir le pays et d'y installer des colons), le Mirëli est aussi habité par de nombreux peuples nains dans les montagnes le long de la frontière Est. Bien plus sauvages que les nains de l'An'Laÿ'Sur, les nains de Tulkhar semblent paradoxalement avoir moins souffert de l'an 0 en dépit de la proximité de l'Edanel, et avoir conservé d'antiques traditions et connaissances. Malgré leur caractère farouche, ils ont conclu voici longtemps un pacte avec le Roban et les humains du Mirëli, pour garder la frontière et empêcher l'Edanel de reprendre sa conquête du pays.

Extrait des Chroniques géographiques, par Gwanys, Illéranyne.