Personnages marquants de l'île de Cadel
Petrul-Mercinel
Sexe : Masculin.
Race : Humain.
Date de naissance : Mavï asten 913 au palais de Mercinel.
Date de mort : Lynë sameï 1031, dans son palais.
Lieu de résidence usuel : Le Palais Sans Fin, autour de la Place des Honneurs (Mercinel).
Parents : Sa mère, Lyanne, est issue de la sixième dynastie des rois de Cadel ; elle est la fille du roi Langho-Mercinel, qui n'avait pas d'héritier mâle. Son père, Kandar, était le second fils de la grande lignée noble des Bestil ; il est mort peu après la naissance de Petrul.
Frères et s½urs : Aucun.
Conjoint : La reine de Cadel Dayné, de la lignée noble des Sandarin, apparentée à deux membres du Conseil.
Enfants : Une fille, la princesse Cylnaria, réputée simple. Pas d'héritier mâle.
Culte : Aucun connu.
Classe : Roi.
Capacités : Roi de Cadel. Maîtrise assez bien les arts magiques.
Aspect physique : La population de Cadel a gardé l'image d'un vieillard, courbé, aux longs cheveux blancs et rongé par l'arthrite, mais Petrul a avant tout été un homme de grande stature, bien bâti. Ses cheveux noirs, sa mâchoire volontaire et son regard perçant ont joué un rôle un rôle déterminant dans l'élaboration de sa réputation d'homme fort et déterminé, au début de son règne.
Caractère : Résolu à imprimer une orientation nouvelle sur Cadel, Petrul alliait réalisme et habileté politique. Inébranlable lorsqu'il prenait une décision, il savait man½uvrer de manière à faire la faire accepter ou finissait par l'emporter au terme d'une lutte d'usure. Très cultivé, il était en outre assez enclin à écouter les idées nouvelles qui correspondaient à sa vision du monde ; il a ainsi acquis rapidement une réputation de réformateur et d'allié des alchimistes.
Histoire : La naissance de Petrul en 913 était inespérée. Son grand-père, le roi Langho, n'avait aucun héritier mâle alors qu'il était centenaire depuis peu et il ressentait déjà les premiers tourments de la maladie qui allait l'emporter six années plus tard. La sixième dynastie royale de Cadel se serait donc éteinte sans la naissance de Petrul ; ses parents, mariés depuis plus de vingt ans, n'espéraient plus avoir d'enfants après trois fausses couches.
Il est élevé comme l'héritier du trône royal et reçoit une éducation complète de prince : apprentissage de la morale, de la Magie, de l'histoire. Son précepteur, qui se voulait un alchimiste aux idées avancées, l'emmène en outre découvrir par lui-même la vie de son peuple, en le faisant sortir de la cage dorée dans laquelle il aurait pu être confiné ; cette innovation est probablement l'une des clefs permettant de comprendre ses idées ultérieures.
La mort de maladie de son grand-père en 919 fait entrer le royaume dans une période de régence, situation loin d'être inédite en Cadel. Le jeune roi ne pouvait prétendre gouverner qu'à partir de vingt ans, le Conseil exerçait la totalité du pouvoir - pour une part au nom du roi. Ce qui constituait somme toute un changement mineur, Langho étant considéré comme un roi faible qui ne s'opposait jamais aux désirs du Conseil.
Au fur et à mesure qu'il grandissait, Petrul considérait comme insupportable de nombreux traits qu'il observait en Cadel : la misère d'une partie du peuple, le pouvoir et l'arrogance de la noblesse qui s'arrogeait la maîtrise de l'usage de la Magie, le rejet de toute idée nouvelle et la peur de l'extérieur - rares étaient les marchands qui accostaient et ils étaient très mal accueillis. Il développa de ce fait une aversion pour la tutelle du Conseil qui ne visait qu'à perpétuer l'ordre existant et des traditions qu'il critiquait de plus en plus.
Couronné en 933, Petrul chercha tout d'abord à conquérir le pouvoir nominalement dévolu au roi mais, dans les faits, accaparé par le Conseil depuis des temps immémoriaux. Par ses talents de diplomate et de chef politique, il renforça peu à peu ses positions face aux tenants du Conseil : on considère généralement qu'il sortit vainqueur de cette première phase de son règne, qui s'achève en 960 avec la reconnaissance formelle par les Conseillers des prérogatives du souverain et son mariage avec la parente de deux Conseillers, symbolisant l'unité du royaume.
Par la suite, il chercha à imposer ses idées et ses conceptions dans plusieurs domaines ; touchant à des domaines sensibles, il rencontrait une résistance force et continue de la part du Conseil et de la noblesse, ce qui entravait son action (le soutien des alchimistes de l'île, qui se faisaient les promoteurs des réformes, lui était en revanche évidemment acquis). Pour cette raison, ces réformes mirent des décennies à aboutir et leurs résultats, loin d'être spectaculaires, progressaient lentement. Il s'agissait en particulier de permettre aux enfants qui n'appartenaient pas à la noblesse d'accéder à un meilleur enseignement des pratiques magiques et des choses du monde, délivré de la tutelle pesante de la noblesse.
Mais le grand ½uvre de Petrul-Mercinel a sans aucun doute été l'ouverture de Cadel au monde extérieur. Alors que des navires accostaient à nouveau Cadel depuis quelques décennies, en nombre encore limité, Petrul avait compris que son pays pouvait tirer des avantages de liens avec le continent. Il voyait en effet l'isolement dans lequel le pays était maintenu par les Conseillers comme une des raisons principales des maux du royaume. Il envoya diverses ambassades dans les pays du Sud-Est d'Oneira au cours de la décennie 970 (en particulier en Alakh'Sun, vu comme un pays assez proche en matière de connaissances magiques et alchimiques) et de véritables relations commerciales débutèrent durant les décennies 980 et 990. C'est à la fin du siècle que Petrul décida de délimiter un quartier pour les étrangers à Mercinel. Soucieux de faire progresser ses réformes, il ne cherchait pas à défier le Conseil (il n'était du reste pas partisan des bouleversements trop rapides) ; c'est pour cette raison que les étrangers ne reçurent pas le droit de sortir de Mercinel. Divers aménagements de ce quartier, l'Amenegnis, eurent lieu dans les décennies suivantes.
Malgré sa prudence et son art du compromis, Petrul s'était mis à dos une fraction intransigeante du Conseil et de la noblesse, à laquelle appartenait son épouse, la reine Dayné. Les relations entre les deux époux se firent de plus en plus désastreuses et la reine partit vivre en 978 à Cintai, auprès de sa famille. Un seul fruit était sorti de cette union, une fille née en 972 qui, manifestement affligée de tares diverses, ne sortit jamais du Palais Sans Fin. Petrul n'eut donc jamais de fils, le divorce étant proscrit en Cadel. En 998, sa fille Cylnaria accoucha d'un garçon, Lyander, dont le père était inconnu. D'aucuns prétendent qu'il s'agissait d'un simple officier de la garde du Palais, d'autres racontent, non sans malveillance, que c'est Petrul lui-même qui était le père de l'enfant, mû qu'il était par le désir d'un héritier.
Les tensions se firent de plus en plus vives au cours des dernières années du règne de Petrul. A plus de cent dix ans, soit déjà un âge respectable, il chercha à accélérer les changements qu'il avait initiés et qu'il désirait voir aboutir de son vivant. Cela amena à une lutte de plus en plus ouverte avec le Conseil, en particulier sur la question des étrangers, puisqu'il semble qu'il ait cherché à ouvrir l'île en son entier. On lui prête la volonté de procéder à une véritable révolution politique en proclamant l'abolition du Conseil ; du moins ses ennemis paraissent avoir cru cela plausible.
Petrul-Mercinel est mort dans son bureau au cours de l'été 1031 ; selon la rumeur, il a été assassiné. L'identité des assassins potentiels est mystérieuse : un agent à la solde du Conseil est l'hypothèse la plus sérieuse, mais certains estiment que Lyander, le petit-fils de Petrul, est un suspect tout aussi plausible.
Quoiqu'il en soit l'héritage de Petrul en Cadel est considérable. Il a impulsé l'ouverture de l'île sur le reste du monde et a en particulier ancré Cadel dans les nouvelles relations internationales en rejoignant Illéranyne en 1023 par la signature du Petit Pacte. Son successeur, Lyander, poursuit son ½uvre, avec toutefois quelques inflexions et sans doute des motivations différentes.
Lyander-Mercinel
Sexe : Masculin.
Race : Humain.
Date de naissance : 998 au palais de Mercinel.
Lieu de résidence usuel : Le Palais Sans Fin, autour de la Place des Honneurs (Mercinel).
Parents : Sa mère était la princesse Cylnaria, fille de Petrul-Mercinel, roi de Cadel (jusqu'à sa mort - dont les circonstances demeurent obscures, et due certainement à un assassinat : mais est-ce le Conseil ou son petit-fils qui l'a fait tuer ? - en 1031) ; réputée simple, elle ne sort jamais de ses appartements. L'identité de son père n'est pas connue, ce qui fit scandale ; d'aucuns prétendent qu'il s'agit d'un colonel obscur de la Garde du Palais, d'autre pensent que c'est le propre père de la princesse qui l'engrossa, car il n'avait pas d'héritier mâle ; de plus son épouse, le détestant (elle appartenait en effet à l'une des familles fidèles au Conseil que Petrul voulait éliminer), refusait de partager sa couche, tout en pouvant être répudiée en raison des lois de Cadel.
Frères et s½urs : Aucun.
Conjoint : Lyander change fréquemment de maîtresse, au vu et au su de toute la Cour. Aucune n'a pourtant, semble-t-il, réussi à gagner ses faveurs au point qu'il consente à l'épouser. Actuellement, il aurait depuis quelques mois une liaison plus ou moins cachée avec une fille d'un Conseiller (ce qui est sacrilège), et a également une liaison ouvertement proclamée avec la dame Mindare, sa cousine du côté maternel.
Enfants : Aucun connu.
Culte : Aucun connu.
Classe : Roi.
Capacités : Lyander semble ne disposer d'aucun pouvoir particulier, si l'on excepte quelques faibles pouvoirs magiques (de Mage), plutôt faibles pour un noble de Cadel. Son pouvoir réside donc plutôt dans sa royauté et dans le contrôle de son entourage, composé de spécialistes en Magie dévoyés, d'alchimistes plus ou moins douteux, de négociants avides, de financiers sans scrupules et canailles de tous poils, entourage qui lui permet de s'opposer au Conseil.
Aspect physique : Lyander est d'une beauté glaciale. Encore jeune homme en Cadel (rappelons que les habitants de cette île bénéficient d'une durée de vie supérieure à celles des autres hommes), son charme fascine aisément les jeunes roturières dont il abuse facilement (masquant ou non son identité : il n'en a cure), et lui permet d'envoûter les jeunes nobles, qu'il s'agisse des femmes dont il fait ses maîtresses que des hommes qu'il recrute dans sa lutte contre le Conseil. Grand et élancé, cheveux blonds et teint hâlé, yeux noirs et tentateurs, il ne manque rien, sur le plan physique, au roi de Cadel.
Caractère : Lyander est un jeune homme brillant, beau et... il le sait. Et cette certitude se mue manifestement facilement en arrogance, pouvant tourner à la cruauté voire à la perversité si son interlocuteur ne lui plaît pas. Il ne semble par contre pas sujet à des débordements de violence. Hostile aux prérogatives du Conseil, il se montre en outre assez hargneux envers les personnes mêmes des Conseillers, et s'évertue à afficher son mépris pour ce qu'il appelle
les absurdités du passé et les absurdes qui les incarnent au présent. Refusant de reconnaître au Conseil sa légitimité, il aurait, dit-on, brisé un tabou en ayant une liaison avec une fille d'un Conseiller.
Au-delà de cette apparence, Lyander est également intelligent, étant quand même le seul roi de Cadel à pouvoir se moquer si facilement du Conseil, même si évidemment son grand-père lui a facilité la tâche. Il en est donc d'autant plus dangereux.
Ses motivations semblent être d'ouvrir Cadel à l'extérieur, de développer le commerce et de mettre à bas les traditions séculaires qui entretiennent des inégalités fortes entre les élites (les nobles qui prétendent détenir un magistère sur la Magie) et le peuple ; c'est du moins ce qu'il dit et cela explique le soutien important qu'il recueille tant parmi les marchands que le petit peuple. Cependant certains rapports que nous avons reçus mettent en doute ces assertions et pensent que le roi agit bien plus par ambition personnelle : il voudrait disposer d'un pouvoir absolu sur l'île et caresserait même des rêves de grandeur sur le continent. Lyander est-il un réformateur sincère ou un personnage dangereux cherchant à éliminer ceux qui peuvent contrecarrer ses visées ?
Histoire : Si l'on connaît assez bien Lyander (à l'échelle de Cadel), c'est que, rappelons-le, depuis un peu moins d'un demi-siècle, différents pays d'Oneira se sont intéressés à cette île, favorisant le commerce avec eux. Et, par conséquent, l'envoi d'espions, dont certains rapports ont pu être compilés.
Lyander est né dans le Palais Sans Fin, résidence immémoriale des rois de Cadel (qui fut construite il y a bien trop longtemps pour que l'on en retrouve une trace) qui tire son nom de... sa profondeur. En effet la plus grande partie de cette construction est creusée dans la roche ; seuls les premiers étages souterrains sont désormais occupés, mais l'on raconte qu'il s'enfonce très profondément.
Sa mère, la princesse Cylnaria, passait pour folle et n'avait pas été vue hors de ses appartements depuis l'âge adulte. L'identité du père de Lyander est inconnue, ce qui a évidemment fait scandale, s'agissant de la propre fille du roi Petrul ; les rumeurs ont longtemps circulé, jusqu'à ce que Lyander les fasse étouffer. D'aucuns ont dit que son père n'était qu'un vulgaire colonel de la Garde, qui hélas est mystérieusement mort peu après la naissance... d'autres que le père n'était autre que le roi lui-même, désespérant d'avoir un héritier mâle, car sa femme, qui demeurait fidèle au Conseil, se refusait à tout contact avec lui. D'autre part, il refusait de marier sa fille depuis fort longtemps, pour des raisons inconnues.
Lyander a passé ensuite son enfance loin des influences de sa grand-mère et fut associé dès son plus jeune âge au trône, le roi refusant de le laisser longtemps loin de lui. Petrul lui a ainsi appris les arcanes du pouvoir, ainsi qu'il lui a inculqué un solide mépris pour le Conseil et l'ordre qu'il incarne. Parallèlement, il lui a fait suivre une éducation digne d'un jeune noble de Cadel - dont bien entendu quelques notions de Magie, mais le jeune homme n'a manifesté aucune disposition particulière en la matière - associée à un enseignement riche dispensé par un alchimiste, ami personnel du roi.
Il est possible que Petrul ait élevé celui qui allait l'abattre ; en effet, en 1031, durant l'été, Petrul fut retrouvé dans son bureau, mort, et selon les bruits qui ont couru, assassiné (mais bien évidemment il fut impossible de le vérifier). Deux thèses s'affrontent à ce sujet ; les premiers considèrent que c'est une faction proche du Conseil qui a fait assassiner Petrul, car ce dernier projetait, selon eux, de liquider définitivement avec le soutien des marchands le Conseil ; les seconds pensent que la mort vint du côté de Lyander, déjà entouré par toutes sortes d'individus louches, et dévoré d'ambition - une ambition que l'enseignement du roi Petrul lui avait inculqué.
Quoiqu'il en soit, les premiers temps du règne de Lyander furent marqué par un double mouvement qui rend difficile l'interprétation de cet assassinat : une épuration des fidèles de Petrul (donc a priori ennemis du Conseil, et non de Lyander, favori désigné de Petrul) dans la garnison et l'administration, et parallèlement l'accaparation des postes libérés par les fidèles de Lyander, qui a par contre laissé tranquilles les fidèles du Conseil. Résultat d'une alliance antérieure ?
Si jamais une telle alliance a existé, elle a très vite volé en éclats... En effet, le nouveau roi a très vite affiché ses opinions, plus radicales encore que celles du roi Petrul, car il ne reconnaît rien au Conseil, pas même la légitimité du passé, là où Petrul voyait un ennemi qui soit son égal. Lyander traite donc par le mépris tout ce qui a trait au Conseil, et plus le temps passe, plus il ignore les membres de celui-ci.
Petit à petit, le roi semble vouloir bâtir un nouveau modèle de gouvernement, qui va à l'encontre de la coutume séculaire, centré autour de la personne royale qui ne serait plus entravée par rien. Il semblerait que le personnage ait de réelles ambitions en matière de politique extérieure, avec des visées sur les terres d'Oneira les plus proches ; et il est évident que les praticiens en Magie doués que compte Cadel seraient un atout dans une sorte de guerre de conquête (bien que l'idée semble absurde au premier abord : Cadel n'a connu aucune guerre en des millénaires !). Chercher à anéantir le pouvoir du Conseil pourrait donc être une façon d'établir son contrôle sur l'usage de la Magie, puisque le Conseil veille farouchement à son contrôle de l'usage de la magie.
Il cherche en tous cas à bouleverser l'ordre existant en Cadel. Il a notamment poursuivi l'½uvre de son grand-père en matière d'ouverture sur l'extérieur en faisant procéder à des aménagements dans le quartier réservé aux étrangers. Les marchands et les financiers - qui sont, avec les alchimistes, de grands soutiens du roi - se sont vus accorder des faveurs diverses et n'hésitent plus aujourd'hui à se rendre sur le continent. Une rumeur voudrait qu'il cherche même à faire tomber l'interdiction de circulation pour les étrangers à l'île.
Toute sa politique, quels qu'en soit les buts réels, l'oppose donc au Conseil, qui se considère comme le garant de la tradition antique. Il s'appuie sur la population et les couches montantes, faisant passer ses adversaires comme les défenseurs d'un ordre inique et comme les représentants d'une noblesse corrompue et obscurantiste. A l'heure actuelle, Lyander semble proche d'évincer totalement le Conseil, qu'il a petit à petit totalement discrédité aux yeux du peuple de Mercinel et de la bourgeoisie, et la fidélité apparente de la paysannerie et de la vieille noblesse aux Conseillersrisque de se révéler insuffisante.