Autres ordres de la Guilde des Messagers

Fondé en 763 par Markon'Duregan, le Marteau Rouge, quoiqu'il fût officiellement présenté comme un corollaire du Bouclier Blanc, n'a pourtant jamais eu pour vocation de seconder celui-ci, mais devait bel et bien être une confrérie militaire experte en offensive et très proche du mercenariat le plus vil. Pour nombre de membres de la Guilde des Messagers, la création du Marteau Rouge fut un acte très condamnable, à plus forte raison car il suivait de seulement treize années le Traité de Mëteir instaurant la paix à l'échelle de tout Oneira. Salea'Eusteran, qui avait initié la fondation d'ordres distincts au sein de la Guilde des Messagers, désapprouva le Marteau Rouge dès sa création, estimant qu'il constituait une extension désastreuse des activités de la Guilde dont la mission devait être le service d'Oneira et de sa population, et non sa mise en danger. L'histoire prouva que Salea avait raison : le Marteau Rouge, par son implication dans divers conflits militaires, compliqua nettement les relations politiques entretenues par la Guilde des Messagers avec certains pays contre lesquels le Marteau combattit. Au début des années 800, après plusieurs affaires de meurtres commandités auxquelles le Marteau Rouge aurait participé, la Guilde des Assassins commença à s'en prendre à celui-ci, et plusieurs membres importants oeuvrant au succès du Marteau Rouge furent assassinés au nom du Code des Assassins. Dès lors, le déclin du Marteau Rouge ne fit que s'intensifier. Stigmatisé, voire interdit, par plusieurs pays, il perdit peu à peu ses soutiens au sein même des Messagers et fut finalement dissous en 854 par Magon'Lith, lors d'une phase d'importante restructuration de la Guilde. Plusieurs procès (dont quelques procès posthumes) eurent lieu et débouchèrent sur des condamnations et des radiations. Si une partie des membres du Marteau Rouge quitta la Guilde, nombreux furent ceux qui intégrèrent d'autres ordres, dont le Sûrvent et, surtout, le Bouclier Blanc.

Parmi les rumeurs les plus tenaces au sujet de la Guilde des Messagers, celle de l'existence des Argus est probablement la plus forte. Il s'agirait d'un ordre secret au sein des Messagers, destiné à l'espionnage et à la collecte d'informations. Ses membres, surnommés les Epieurs, seraient infiltrés dans tous les autres ordres de la Guilde et à ce titre auraient toute latitude pour remplir leurs tâches : les Messûgers puiseraient dans le courrier transitant par leurs soins, les Boucliers rapporteraient des informations sur leurs commanditaires, les Mandataires et les Témoins celles récoltées au cours de leurs activités, etc. Certaines rumeurs vont plus loin et accusent certains d'être des Epieurs même si rien ne reliait visiblement l'accusé avec la Guilde des Messagers (une telle affaire eut par exemple lieu à la cour d'Ar'Lumn où plusieurs conseillers du roi Kaldar furent emprisonnés, puis bannis, au motif qu'ils auraient appartenu aux Argus). Les informations collectées par les Epieurs pourraient prétendument être achetées ou commandées auprès de la Guilde des Messagers, ce que celle-ci dément formellement depuis plusieurs siècles.

Le Collège des Gris est l'un des motifs favoris des conspirationnistes, et il va de soi que son existence n'est en rien avérée. Dans l'esprit des adeptes de la rumeur, le Collège des Gris serait un ordre secret de la Guilde des Messagers, auquel appartenir serait un grand privilège, puisqu'il serait supposé compter parmi ses rangs les esprits les plus éclairés à la fois de la Guilde des Messagers et de tout Oneira : princes, nobles, érudits et hauts prêtres appartiendraient au Collège des Gris dont les membres seraient à l'origine de la plupart des complots et dirigeraient Oneira en secret, pour le compte du maître suprême de la Guilde. D'immenses savoirs (arcanes secrets de l'empire d'Andyr et arcanes nouveaux cachés aux yeux des Gardiens, documents précieux datant d'avant l'An 0, etc...) seraient détenus par le Collège des Gris, et transmis exclusivement à ses membres, leur conférant ainsi des pouvoirs hors norme.