Les runes mykahr ou aarï
l existe en Oneira un certain nombre d'alphabets runiques dont le plus courant reste cependant le mykahr, aussi appelé aarï par les petits peuples et les humains de certains pays. Par ailleurs, on utilisera plus volontiers aarï sous forme d'adjectif (calligraphie aarï, etc.).
L'origine du mykahr se perd dans les premiers temps d'Oneira : il s'agit de l'une des plus anciennes formes d'écriture oneirienne. Toutefois, contrairement à bon nombre d'alphabet, il ne fut pas, semble-t-il, découvert ou mis au point par les Clans mais plutôt par les petits peuples parmi lesquels il reste encore aujourd'hui très utilisé (il convient de ne pas faire l'amalgame entre les runes aarï et les runes du gôlnor qui sont propres au langage des nains : ces deux systèmes d'écriture ne présentent aucune caractéristique commune, sinon celle d'être aisées à graver dans la pierre). La plupart des stèles et pierres levées ou des autels du petit peuple les plus anciens portent des inscriptions lapidaires en mykahr. C'est probablement ce phénomène, ainsi que la simplicité de ses symboles, aisés à graver dans la pierre, qui a rendu le mykahr si populaire auprès des sculpteurs et des bâtisseurs : encore aujourd'hui le mykahr reste très utilisé en matière de décoration architecturale.
S'appropriant ces runes anciennes, les humains ont développé à partir d'elles un art véritable, à mi-chemin entre le dessin et la calligraphie, notamment dans le Sud-Est d'Oneira, le mykahr ayant très tôt été adopté par l'ancien empire d'Ar'Thard, sa simplicité et sa rigueur plaisant aux adeptes du culte des Ténèbres qui s'en emparèrent et conçurent grâce à lui des arts décoratifs "utiles" et sobres, gravant le long des murs de longs textes ou prières.
On ignore encore aujourd'hui si le mykahr fut développé spécialement pour servir d'écriture à une langue particulière. Aujourd'hui, on l'utilise essentiellement pour transcrire l'oneirien, l'ikharian et, parfois, l'ilshur, mais les inscriptions aarï les plus anciennes sont en anamen, langage toujours parlé par de nombreux petits peuples qui utilisent alors presque exclusivement le mykahr pour l'écrire.
Chaque symbole de l'alphabet runique du mykahr est composé d'au moins une hampe verticale et d'une ou plusieurs lignes horizontale ou diagonale.
Le mykahr est composé de dix-neuf symboles correspondant à dix-neuf consonnes. Seize de ces symboles sont retournés pour former les voyelles : l'alphabet est donc composé de trente-cinq phonèmes, ce qui le rend sensiblement plus complet que la plupart des alphabets locaux en Oneira. Cette caractéristique particulière des voyelles retournées a donné lieu à une autre forme d'art (d'ailleurs volontiers combiné à la calligraphie aarï), certains mots ou phrases pouvant posséder un double sens selon qu'ils sont retournés ou non, ce qui permettra l'inclusion de nombreuses références cachées très appréciées, par les artistes ou les professions liées à la magie. Le mykahr, par ailleurs, présente la particularité de s'adapter particulièrement bien à la magie : une inscription en mykahr sera aisée à enchanter, ce qui renforce son intérêt en matière d'architecture (on inscrira ainsi volontiers des formules de protection autour des portes, etc.).
Concernant le mykahr, on mentionnera encore son évolution la plus spectaculaire : anciennement, les inscriptions aarï présentaient un alignement de symboles à la même hauteur, mais à partir, semble-t-il, de la Guerre d'Andyr, les consonnes furent descendues par rapport aux voyelles, de sorte que les hampes descendantes et ascendantes sont désormais nettement plus remarquables.
Les consonnes
P (lupan) | S (sanet) | M (emat) | J (janit) | ||||
T (notu) | V (envet) | N (ene) | CH (ichai) | ||||
K (cae, reka) | W (Kelwan) | L (aela) | H (het) | ||||
B (iben) | Z (dzar, masa) | R (loran) | |||||
D (aden) | F (efean) | ||||||
G (aget, gane) | QU (Menquë ) |
Les voyelles
A (mar) | O (los) | ? (aden) | U (sug) | I (fin) | |||||
? (Musä) | ? (Föbe) | ? (benat) | ? (Ariiün) | Ï (laïr) | |||||
AN (Onirian) | ON (Firéon) | ? (lumë) | OU (koulat) | IN (selon dialectes) | |||||
E (Meüros) |
La ponctuation
Outre les trente-cinq symboles de l'écriture même, on retrouve souvent, associé au mykahr, trois symboles de ponctuation et deux autres correspondant au tiret et à l'apostrophe, essentiels pour la transcription de l'oneirien. Par ailleurs, il est intéressant de noter que le mylakhr est l'un des seuls systèmes d'écriture en Oneira avec lequel on n'aura aucune réticence à retourner à la ligne après une apostrophe ou un tiret.
la virgule [,] | | l'apostrophe ['] | |
le point-virgule [;] | le tiret [-] | ||
le point [.] |
Exemple de texte
Voici, transcrit en alphabet aari tout d'abord "à l'ancienne", les symboles côte à côte, puis dans la version plus moderne, consonnes et voyelles décalées, le texte suivant :
Ul'Oneira.
Kità ul'Oneira-sif kità îlu'chemete, kità ul'Oneira-fogi, kità ul'Oneira-mogi... ?lu'alepa'êla-sup. Ul'Oneira-omi ul'iste'lumeu. ?la'arin ul'iste'êla êla'deloe es'melylen es'eira es'marat es'matep'da. ?lu'irin-sog ul'ene'fugu'lugu'fayin ul'iste-ad... Ul'iste-inen kim ul'laïr-up.
Le texte en mykahr "ancien" : Kità ul'Oneira-sif kità îlu'chemete, kità ul'Oneira-fogi, kità ul'Oneira-mogi... ?lu'alepa'êla-sup. Ul'Oneira-omi ul'iste'lumeu. ?la'arin ul'iste'êla êla'deloe es'melylen es'eira es'marat es'matep'da. ?lu'irin-sog ul'ene'fugu'lugu'fayin ul'iste-ad... Ul'iste-inen kim ul'laïr-up.
Le texte en mykahr "moderne" :