Le jeu de ganemanel
e jeu de ganemanel (de "gane", huit, et "manel", couleur) se joue à l'aide de huit dés à six faces. Chaque dé possède trois "couleurs" (généralement rouge, vert et bleu, mais il peut également s'agir de symboles gravés, remplaçant les couleurs), les faces opposées du dé sont ainsi d'une même couleur.
Le déroulement d'une partie consiste en un pari : le joueur parie qu'il réussira, en trois essais, à réaliser une combinaison de son choix. Un pari réussi accorde au joueur un certain nombre de points en fonction de la difficulté de la combinaison. Par exemple, "8 rouges" rapportera plus de points que "3 rouges, 3 verts et 2 bleus".
Ainsi, un joueur peut, par exemple, annoncer "2 bleus, 2 verts et 4 rouges".
Il lance une première fois les dés.
S'il obtient "2 bleus et 6 verts", il peut retirer du jeu deux dés bleus et deux autres verts, puis il relance les quatre dés restants pour son second essai.
S'il réalise alors "1 rouge et 3 bleus", il garde le dé rouge, et relance les trois derniers dés.
S'il obtient alors "3 rouges", il gagne son pari.
S'il obtient une autre combinaison, il perd la manche.
En fonction des régions, il existe un grand nombre de variantes au jeu de ganemanel. A Tor-Keralm et dans le Nord en général, on préférera ainsi parier sur l'ordre des couleurs. On peut alors annoncer "rouge, vert, rouge, bleu", et on tirera les dés un à un. Si la couleur attendue est "rouge" et que le dé donne "bleu", le joueur tire le dé suivant. Si la couleur obtenue est la couleur attendue, le dé est validé, et le joueur passe à la couleur suivante. Si le joueur valide la dernière couleur avant épuisement des huit essais, il gagne.
Il existe autant de manières de jouer au ganemanel qu'il existe de joueurs (par exemple le nombre de couleurs d'une combinaison est très variable), et il est le plus souvent convenu de la manière de jouer avant de commencer une partie. Le ganemanel est probablement le jeu le plus populaire dans les tavernes, notamment pour son côté pratique et peu encombrant. Ainsi, il n'est probablement pas un marin ni un barde qui n'ait dans une poche ses huit dés colorés.
Extrait des "Cultures tavernières", par Ob-Begimir.