Le mylean
e mylean compte parmi les nombreux alphabets dont disposent les oneiriens pour mettre à l'écrit leur langage, qu'il s'agisse du damalten, des langues officielles de l'un ou l'autre pays, ou bien de dialectes plus localisés. Néanmoins, le mylean compte aujourd'hui parmi les alphabets les plus répandus pour ses nombreux avantages.
Assez récent, puis qu'on date son apparition dans les manuscrits oneiriens aux alentours de l'an 200, le mylean s'est pourtant imposé très rapidement car il correspondait davantage aux nouveautés introduites par le damalten (là où le sorline, auparavant plus courant, est plus adapté à la transcription du mesalten). De même, son adoption participait de la volonté d'harmonisation après le drame de l'An 0.
Héritier direct des runes aarï aussi connues sous le nom de mykahr dont on reconnaît aisément les formes, le mylean peut facilement être stylisé pour se plier aux contraintes de la gravure sur pierre ou bois, mais il reste également aisé à tracer à la plume. De tous les alphabets oneiriens, il est également d'un de ceux qui présente la plus grande souplesse phonétique : ses nombreux caractères (on dénombre trente-six phonèmes) permettent de transcrire pratiquement tous les sons des langues que compte Oneira.
L'étude des caractères du mylean révèle très rapidement ses similitudes avec l'alphabet aarï. Ainsi, il possède le même nombre de consonnes, soit dix-neuf, et pratiquement le même nombre de voyelles, dix-sept, là où l'aarï n'en possède que seize. D'autres parallèles sont évidents : la hampe supérieure systématique des voyelles, le groupement des sons ([a, ä, an], [p, t, k], etc.) héritiers d'un caractère simple auquel s'ajoutent divers éléments (jambage, boucle ou accent) par groupe : par exemple, le caractère P se dote d'un jambage et devient le caractère T qui lui-même gagne un second jambage en forme de boucle et devient le caractère K. On reconnaît ici l'évolution typique des runes aarï : la double barre terminale des consonnes aarï t, g, w, r et h se retrouve dans le double jambage des caractères mylean, etc.
Depuis son apparition au commencement de notre ère, le mylean n'a guère éprouvé de réelle évolution, sinon dans son style : on en a élaboré de nombreuses évolutions, des plus rudimentaires, rappelant des runes et destinées au travail de gravure, aux plus complexes, se dotant d'ajouts décoratifs rendus possibles uniquement par un travail à la plume. Ainsi, il est devenu d'un usage courant d'ornementer les premiers caractères de paragraphes, de phrases, de noms propres et de mots considérés importants par l'auteur.
Les consonnes
Remarque : Le premier caractère de chaque colonne représente la lettre ornementée, "majuscule". La seconde représente le caractère en "minuscule" sans ornement.
Certaines lettres et sons, à l'exemple du "th", du "sh", sont peu courants en oneirien traditionnel mais se manifestent souvent dans les noms propres ou dans des déformations locales.
P (lupan) | S (sanet) | M (emat) | J (janit) | ||||
T (notu) | TH (lyth) | N (ene) | SH (leosh) | ||||
K (cae, reka) | V (envet) | L (aela) | CH (ichai) | ||||
B (iben) | W (Kelwan) | R (loran) | H (het) | ||||
D (aden) | Z (dzar) | ||||||
G (aget, gane) | F (efean) | QU (malque ) |
Les voyelles
Remarque : Le premier caractère de chaque colonne représente la lettre ornementée, "majuscule". La seconde représente le caractère en "minuscule" sans ornement.
Certaines lettres et sons, à l'exemple du "an", du "on" ou du "in", sont peu courants en oneirien traditionnel mais se manifestent souvent dans les noms propres ou dans des déformations locales.
Le "à" se démarque du "A" par sa prononciation très marquée.
A (mar) | O (los) | ? (aden) | U (sug) | I (fin) | |||||
? (kità) | ? (Föbe) | ? (benat) | ? (Ariiün) | Y (yemat) | |||||
? (Musä) | ON (Firéon) | ? (lumë) | OU (koulat) | Ï (laïr) | |||||
AN (Onirian) | E (Meüros) | IN (région.) |
La ponctuation
Plus élaboré que le mykahr dont il est l'héritier, le mylean possède de nombreux caractères destinés à ponctuer les textes et à rendre plus lisibles les longues propositions propres au damalten. Ainsi, l'on dénombrera :
Les ponctuations uniques :
Remarque : Contrairement à l'usage aarï, on évitera de retourner à la ligne après une apostrophe ou un tiret.la virgule,
la "virgule longue", ou point-virgule,
le point, qui termine une phrase,
le point long, ou triple point, qui suspend une phrase ou lui ajoute une note mélancolique.
Les ponctuations "doubles", placées en début et en fin de proposition :la "virgule longue", ou point-virgule,
le point, qui termine une phrase,
le point long, ou triple point, qui suspend une phrase ou lui ajoute une note mélancolique.
Le double point, qui met en relief une explication, une conséquence, une énumération,
Les guillemets, utilisés pour encadrer des citations mais aussi des phrases ou parties de phrases particulièrement importantes (l'emploi des guillemets pourra être analogue à l'utilisation de l'italique, du gras ou du souligné),
Les parenthèses, d'un usage inverse aux guillemets, retranchent de la phrase une proposition de moindre importance.
Les liaisons syntaxiques :Les guillemets, utilisés pour encadrer des citations mais aussi des phrases ou parties de phrases particulièrement importantes (l'emploi des guillemets pourra être analogue à l'utilisation de l'italique, du gras ou du souligné),
Les parenthèses, d'un usage inverse aux guillemets, retranchent de la phrase une proposition de moindre importance.
L'apostrophe,
La double apostrophe, qui étend l'usage de l'apostrophe simple à toute la proposition,
Le tiret,
Le double tiret, qui étend l'usage du tiret simple à toute la proposition, et que l'on trouve superposé ou juxtaposé indifféremment.
La double apostrophe, qui étend l'usage de l'apostrophe simple à toute la proposition,
Le tiret,
Le double tiret, qui étend l'usage du tiret simple à toute la proposition, et que l'on trouve superposé ou juxtaposé indifféremment.
la virgule [,] | le double-point [: :] | l'apostrophe simple ['] | |||
le point-virgule [;] | les guillemets [" "] | l'apostrophe double[''] | |||
le point [.] | les parenthèses [( )] | le tiret simple [-] | |||
le triple point [...] | le tiret double [--] |
Exemple de texte
Voici, transcrit en mylean, le commencement de la Genèse de Délomaque :
Au commencement d'Oneira, loin dans l'âge de l'univers, Délomaque s'éveilla dans le vide du temps et de l'espace, et vit que tout autour d'elle n'était que désert et infini, et elle s'assit dans les lieux de son éveil qu'elle nomma Onendï. Délomaque resta longtemps immobile, écoutant le silence, car elle sentait le vide lui peser, et les ténèbres chercher à pénétrer son être. Alors Délomaque imagina de grandes et belles choses, et, pour les refléter, elle nomma tout ce qu'elle pouvait nommer : le vide, le temps, l'univers, la solitude, l'ennui, le silence, et bien d'autres choses qui dormaient dans son coeur. En'even-Oneira-an, sel en'lyamin-ma-mae--an, avea'levise'a Délomaque en'san-ma-kaly'i'orsë--an, i avea'riani en'lin-a-en evea'irin lendae i evo, i avea'remine'a len'ev-ma-levis-a--an i avea'oneo e Onendï. Avea'techire Delomaque tech-kalda, avea'dorenom en'saeni, sik avea'valona evea'deelire en'san a-our, i levea'enadela len'mulare aneta en'rana-a--an. Tum avea'lenate Delomaque len'rame'daa'i'laena, i, fokit avea'luaüla lese, avea'oneo lin kit avea'oneofug : en'san, en'kaly, en'mae, en'dane, en'neiran, en'saeni, i len'rame'oat-up kit levea'farana en'atta-a--an. |