La grammaire du mesalten, ou vieil oneirien




Le vieil oneirien, aussi appelé mesalten (de mesan, vieux, et malten, langage) fut le langage utilisé par les oneiriens jusqu'aux alentours de l'an 200. Il commença à disparaître suite aux guerres de l'An 0 pour faire place à l'oneirien moderne que nous connaissons aujourd'hui. Toutefois, le mesalten est encore employé de nos jours par certains peuples, dans certaines régions reculées, dans la rédaction de certains traités ou, dans l'usage courant, dans l'expression de proverbes et de maximes. Le lexique du mesalten fut conservé pratiquement intact jusqu'à nos jours, seules les expressions et la grammaire dans son ensemble firent l'objet de modifications au cours du temps, aussi ne s'étonnera-t-on pas de trouver le mesalten si familier.






1. Propositions nominales


Les propositions nominales sont composées des noms et de leurs éventuels déterminants (articles, adjectifs, altérations). Les noms sont invariables. Ils possèdent trois propriétés : le genre, le nombre et la catégorie.

1.1. Le genre, le nombre et la catégorie


Le genre (masculin/féminin/neutre) : déterminé par l'article, accolé avec une apostrophe ' . Les noms de choses inanimées sont de genre neutre, sauf ceux dont on considère qu'ils possèdent une forme de conscience ou représentent un inconscient collectif ou quelque chose auquel on peut attribuer un genre (par exemple, le nom d'une ville). Employer le genre neutre pour une chose animée ou à une personne implique une forme de mépris ou de dévaluation. A l'inverse, employer un article pour une personne indique le respect ou la déférence.
masculin : el'
féminin : al'
neutre : ul' a

ex. : le village : ul'inise ; la fée : al'luva

Le nombre (singulier/pluriel) : la marque du pluriel est la transformation du "L" de l'article en "S".

ex.: les villages : us'inise ; les fées : as'luva

La catégorie (propre/commun) : la première lettre des noms propres prend une majuscule.

ex.: le Roi : el'Onis

1.2. Les adjectifs et altérations


Les adjectifs et les altérations (adverbes, prépositions et conjonctions) sont invariables. Ils se placent toujours après le nom, précédés d'une apostrophe ' en ce qui concerne les adjectifs, et d'un tiret - en ce qui concerne les altérations. Les adjectifs se placent toujours en premier. Il n'y a pas de limite au nombre d'adjectifs ou altérations accolés au nom.

ex.: la vieille fée : al'luva'illyay
ex.: la très vieille fée : al'luva'illyay-up

1.3. Les démonstratifs


Les démonstratifs sont tous représentés par la proposition variable ul, qui fonctionne soit comme un adjectif, soit indépendamment du nom.
NB : les genres masculin et neutre sont ici confondus.

ex.: cette vieille fée : al'luva'ula
ex.: quelle fée ? celle-ci : kità al'luva ? ula
ex.: aimes-tu ces fées ? : kità as'luva'usla û'chebine ?

1.4. Les adjectifs possessifs


Les adjectifs possessifs (mon, ton, son...), identiques aux pronoms personnels, se comportent comme des adverbes.

ex. : ma forêt : ul'mirë-ê (littéralement : "la forêt de moi")

1.5. Les pronoms possessifs


Les pronoms possessifs ou complément d'objet (mien, tien, à moi, toi...), identiques aux pronoms personnels, se comportent comme des adjectifs.

ex. : la forêt est à moi : ul'mirë'ê

1.6. Les suites de noms


Dans les suites de noms ou propositions nominales, soit on répète le terme commun, soit, pour simplifier, on termine le ou les termes qui ne comportent pas le terme commun par l'apostrophe de l'adjectif ou le tiret du possessif. A l'oral, on n'utilise que la première méthode.

ex. : le frère et la soeur d'Onirian : el'lei-Onirian i al'leila'Onirian ou bien el'lei- i al'leila-Onirian
ex. : le mouton et le dragon rouges : ul'neralyn'reg i ul'notu'reg ou bien ul'neralyn' i ul'notu'reg ou encore ul'neralyn'reg i ul'notu'



2. Les propositions verbales


Les verbes sont composés d'une racine nominale, à laquelle on rajoute l'avant-dernière voyelle, ou la dernière dans le cas de racine à voyelle unique.

ex. : lumière : lumn => allumer, éclairer : lumnu
ex. : chute : mevy => chuter : mevye

2.1. Les pronoms personnels


Les verbes sont toujours précédés d'un pronom personnel (suivi de l'apostrophe ') désignant l'auteur de l'action.
je : ê'
tu : û'
il : î'

Le pluriel se forme comme pour les noms avec la lettre s :
nous : ês'
vous : ûs'
ils : îs'

Le féminin et le neutre se forment en accolant respectivement les suffixes -la et -lu (dans le cas d'un pluriel, les suffixes se placent après) :
elle : îla'
il (neutre) : îlu'

ex. : je chasse : ê'elae
ex. : ils envahissent : îs'trakola
ex. : nous [féminin] capturons : êsla'daoao

Enfin on peut traduire le pronom indéfini "on" par îlub.

2.2. La conjugaison


Les verbes se conjuguent en 4 temps : le présent, le passé, le futur, et l'éternel*. Ils se forment en rajoutant un suffixe au pronom personnel.
présent : pas de modification
passé : a
futur : u
éternel : e

ex. : le tableau de conjugaison du verbe kelwe (sacrifier) à la première personne :
je sacrifie : ê'kelwe -- nous sacrifions : ês'kelwe
j'ai sacrifié : êa'kelwe -- nous avons sacrifié : êsa'kelwe
je sacrifierai : êu'kelwe -- nous sacrifierons : êsu'kelwe
je sacrifie* : êe'kelwe -- nous sacrifions* : êse'kelwe

Sur Oneira, l'éternel est le temps des Dieux. Il s'utilise :
pour désigner une vérité générale ("le ciel est bleu")
dans le cas des proverbes, dictons et maximes ("pierre qui roule n'amasse pas mousse")
pour indiquer un jugement de valeur absolu ("cette fille est belle", sous-entendu, pas seulement au moment où l'on porte le jugement)
dans certaines expressions poétiques ou rhétoriques, pour ajouter un accent majestueux ou grandiloquent.
NB : Le suffixe de l'éternel* peut se combiner avec un autre temps. Il se place alors en dernière position.

ex. : nous sacrifierons* : êsue'kelwe

Tableau de conjugaison complet du verbe "étudier" : tanema :

Présent Passé Futur Eternel Et. passé Et. futur
Masculin : le sujet est masculin
je ê'tanema êa'tanema êu'tanema êe'tanema êae'tanema êue'tanema
tu û'tanema ûa'tanema ûu'tanema ûe'tanema ûae'tanema ûue'tanema
il î'tanema îa'tanema îu'tanema îe'tanema îae'tanema îue'tanema
nous ês'tanema êsa'tanema êsu'tanema êse'tanema êsae'tanema êsue'tanema
vous ûs'tanema ûsa'tanema ûsu'tanema ûse'tanema ûsae'tanema ûsue'tanema
ils îs'tanema îsa'tanema îsu'tanema îse'tanema îsae'tanema îsue'tanema
Féminin : le sujet est féminin
je êla'tanema êlaa'tanema êlau'tanema êlae'tanema êlaae'tanema êlaue'tanema
tu ûla'tanema ûlaa'tanema ûlau'tanema ûlae'tanema ûlaae'tanema ûlaue'tanema
elle îla'tanema îlaa'tanema îlau'tanema îlae'tanema îlaae'tanema îlaue'tanema
nous êsla'tanema êslaa'tanema êslau'tanema êslae'tanema êslaae'tanema êslaue'tanema
vous ûsla'tanema ûslaa'tanema ûslau'tanema ûslae'tanema ûslaae'tanema ûslaue'tanema
elles îsla'tanema îslaa'tanema îslau'tanema îslae'tanema îslaae'tanema îslaue'tanema
Neutre : le sujet est de sexe indéterminé ou omis (formule d'impolitesse)
je êlu'tanema êlua'tanema êluu'tanema êlue'tanema êluae'tanema êluue'tanema
tu ûlu'tanema ûlua'tanema ûluu'tanema ûlue'tanema ûluae'tanema ûluue'tanema
il/elle îlu'tanema îlua'tanema îluu'tanema îlue'tanema îluae'tanema îluue'tanema
nous êslu'tanema êslua'tanema êsluu'tanema êslue'tanema êsluae'tanema êsluue'tanema
vous ûslu'tanema ûslua'tanema ûsluu'tanema ûslue'tanema ûsluae'tanema ûsluue'tanema
ils/elles îslu'tanema îslua'tanema îsluu'tanema îslue'tanema îsluae'tanema îsluue'tanema


2.3. Les altérations verbales ou suffixes verbaux


Les verbes peuvent être modifiés par des suffixes verbaux. Il en existe 7 principaux : la négation, la condition, l'ordre, le souhait, la répétition, l'altération et le présent continu. La négation se place toujours en dernier.

a. La négation permet d'exprimer le contraire de l'action (elle correspond au français ne...pas). Elle se marque par le suffixe tep :

ex. : il ne s'obstine pas : î'kala-tep

b. La condition permet d'exprimer l'incertitude sur l'action (elle correspond à la fois au "si" et au mode conditionnel en français). Elle se marque par le suffixe sog et la conjugaison, dans le cas du mode conditionnel du verbe au futur.

ex. : s'il s'obstine : î'kala-sogex.: s'il ne s'obstinait pas : îu'kala-sog-tep

c. L'ordre permet d'exprimer à la fois l'obligation et le mode impératif. Il se marque par le suffixe hak (prononcé avec un "h" aspiré)

ex. : tu dois t'obstiner : û'kala-hak

d. La répétition correspond au préfixe français re- (revenir, relire...). Elle se marque par le suffixe ay qui signifie "à nouveau".

ex.: il repartira demain : îu'teanet-ay akdi

e. L'altération correspond aux adverbes. Elle se marque, comme pour les noms, par son rajout terminal précédé du tiret -.

ex. : il s'obstine beaucoup : î'kala-up

NB : l'altération modifie le verbe uniquement s'il n'y a pas de nom, sinon elle modifie le nom.

ex. : il mange beaucoup de pain : î'robeo ul'beder-up et non pas î'robeo-up ul'beder

f. Le participe présent, se forme en rajoutant le suffixe -m à la racine verbale.

ex. : suivre : nete, suivant : netem

g. Enfin il existe le préfixe verbal fugi qui permet d'exprimer les nuances de désir, souhait ou volonté du mode subjonctif.

ex. : que vos nuits soient étoilées ! : fugi îlus'saneta us'meiat-ûs !

2.4. Les verbes impersonnels


Les verbes impersonnels sont exprimés par l'emploi du verbe à l'infinitif sans pronom.

ex. : "Il est important de" : meti ("il n'importe pas" : meti-tep),
ex. : "il faut [faire quelque chose]" : lugu-hak [verbe à l'infinitif]

Quand c'est nécessaire, on peut y adjoindre le pronom neutre îlub.



3. Les autres constructions


Les propositions nominales et verbales peuvent être complétées par des prépositions, adverbes, adjectifs verbaux et pronoms.
Les conjonctions sont un type d'altérations un peu particulier.

3.1. Les prépositions


Les prépositions permettent de lier les propositions nominales et verbales ou d'en préciser le sens. Elles sont accolées à la proposition par un tiret -. La préposition possessive "de" se marque par l'utilisation du nom possesseur sous une forme adjectivée, sans le pronom personnel au singulier, mais précédé du tiret -. En cas de double possession, on les accole avec un tiret.

ex. : dans l'océan : ul'ome-an
ex. : loin de la forêt : ul'mirë-set
ex. : la forêt du roi : ul'mirë-onis (ici l'adjectif "el'Onis" n'est pas indispensable car "le roi" est nécessairement masculin)
ex. : la forêt des rois d'Oneira : ul'mirë-es'onis-Oneira

Les "génitifs à tiroir" (suite de possessifs), sont exprimés comme dans l'exemple suivant.

ex. : le chiot du chien de la vieille dame sera transcrit par le'chiot-le'chien-la'dame'vieille

Dans le cas où une phrase entière est incluse dans la préposition possessive, seul le verbe est relié au possesseur.

ex. : la forêt de ceux qui sont éternels : ul'mirë-îs'irini'us iluvi

La préposition "à" s'exprime selon le sens.
S'il s'agit d'une destination ou d'un mouvement, alors on la traduit par av (= "vers")

ex. : je vais à Laiirna : ê'ete Laiirna-av

S'il s'agit de la détermination d'un complément d'objet indirect, alors on le traite comme un COD ("je donne un livre à Erana" => "je donne un livre Erana").
Dans la plupart des autres cas ("être à bout"...), des verbes ou expressions synonymes remplacent l'usage de la préposition.

3.2. Les adjectifs verbaux


Les adjectifs verbaux sont formés par la racine verbale, sans l'utilisation du pronom personnel. Ils sont obligatoirement accolés au nom qu'ils qualifient.

ex. : le peuple rassemblé : ul'uyn' anyna

3.3. Les adverbes


Les adverbes en -ment (lentement, doucement, etc.) se forment en rajoutant le suffixe tis à la racine nominale.

ex. : noble : mely => noblement : melytis

3.4. Les pronoms réflexifs


Les pronoms utilisés sous une forme réflexive (me, te, se...), se forment comme les pronoms possessifs, mais en rajoutant un suffixe n. Ils se placent toujours en première position si le verbe est suivi d'adverbe ou autres altérations.

ex. : je me couche : ê'faraeta'ênex. : je me couche tard : ê'faraeta'ên-van

3.5. Les conjonctions de coordination


Les conjonctions de coordination (en français : mais, ou, et, donc, or, ni, car) ne se placent pas en suffixe comme les autres altérations, mais entre les deux propositions nominales ou verbales qu'elles sont censées relier.

ex. : l'eau ou le feu : ul'pyre kio ul'era

3.6. Les propositions relatives


Les propositions relatives ne sont pas exprimées en général. Ex.: "la pomme que tu as mangée" devient "la pomme tu as mangée". Toutefois, on peut utiliser le pronom relatif que pe lorsqu'il est impossible de changer la syntaxe. C'est le cas avec certaines expressions "à tel point que" / "tellement... que" que l'on traduit par pe-diet

ex. : je suis tellement fatigué que je dors debout : ê'irini asarana pe-diet ê'farana layneta

Les propositions relatives formées d'un démonstratif (celui qui, ceux-qui...) se forme par l'utilisation en rajoutant le démonstratif après le verbe.

ex. : ceux qui renoncèrent à leur nom : îsa'nuadea'us ul'one-îs



4. La syntaxe


Il n'y a pas d'imposition stricte dans l'ordre des mots d'une phrase en oneirien. Toutefois, 2 règles prédominent :
la proposition verbale principale commence la phrase ;
la proposition nominale sujet de l'action est accolée (avant ou après, mais généralement après) la proposition verbale, et toujours située avant toute autre proposition nominale (par exemple complément d'objet)
Les signes de ponctuation classiques n'existent pas en Oneirien. La phrase est d'abord rythmée par la succession des propositions nominales et verbales, qui se disent par blocs, comme si elles étaient entrecoupées de façon plus ou moins marquée par des virgules.

ex. : le vieux prêtre a sacrifié les taureaux sacrés : îa'kelwe [,] el'kan'illya [,] es'tynos'dye

Le début d'une nouvelle phrase est notée par un point . (ou une apostrophe renversée ` en Vieil Oneirien) accolé au dernier mot. Le premier mot de la nouvelle phrase prend une majuscule.
NB : En Oneirien transcrit, on peut utiliser les signes de ponctuation usuels.

Une phrase interrogative est marquée par la présence de la proposition kità (prononcée kità), placée devant l'endroit désiré selon le motif de l'interrogation.
ex. : est-ce le prêtre qui a sacrifié le taureaux ? îä'kelwe kità el'kan el'tynos
ex. : est-ce que le prêtre a sacrifié le taureau ? kità îä'kelwe el'kan el'tynos
ex. : est-ce le taureau que le prêtre a sacrifié ? îä'kelwe el'kan kità el'tynos

Il est possible de renforcer le poids d'un mot (nom, verbe, adjectif, altération) en doublant sa lettre finale. A l'oral, la deuxième lettre est prononcée indépendamment de la deuxième. C'est l'équivalent de l'emploi de l'italique, du souligné, ou du redoublement d'un mot.



5. La prononciation


=> Le "Guide de conversation" offre des exemples audio en Oneirien.
Il est à noter qu'il s'agit ici des transcriptions en alphabet français des lettres de l'Oneirien.

VOYELLES PURES VOYELLES MIXTES
A [a] comme dans lac en [ã] comme dans vent
E [] comme dans terre é [e] comme dans fée
I comme dans fille in [] comme dans pain
O [o] comme dans eau on [õ] comme dans pont
U [y] comme dans lune ou comme dans soupe

DIPHTONGUES
AI [ai] comme dans maïs OI [oi] comme dans héroïne
EI [ei] comme dans abbaye OUI [ui] comme dans rouille

CONSONNES
B [b] comme dans bateau N [n] comme dans non
C [k] comme dans cor P [p] comme dans pays
Ch [ç] comme dans riche R [?] comme dans rue
D [d] comme dans don S [s] comme dans sang
F [f] comme dans feu T [t] comme dans toile
G [g] comme dans guerre V [v] comme dans vieux
J [] comme dans jeu X [ks] comme dans axe
L [l] comme dans lune Z [z] comme dans zéro
M [m] comme dans mage


NB : s'il n'y a pas de tiret sur la voyelle (e, i, o...), celle-ci se prononce toujours sans nasalisation.

ex. : le prêtre : el'kan' se prononce "canne" et non "quand"

En règle générale, l'accent tonique se place sur l'avant-dernière syllabe du mot.

ex. : ys, uyn, trakol, syra, maeven, erlyma

Dans le cas de propositions nominales, l'accentuation se fait par mots à l'exception des articles et des altérations qui ne prennent jamais d'accent tonique.

ex. : al'luva'illya, kità îa'kelwe el'kan el'tynos

Par ailleurs, il existe de nombreuses variétés régionales de prononciation en Oneirien. Dans le sud-est, à Laiirna par exemple, les u sont prononcés ou, les r sont roulés, et il n'y jamais de nasalisation.



6. Le langage courant


Comme dans toutes les autres langues, l'Oneirien littéraire diffère légèrement de l'Oneirien tel qu'on le parle ou qu'on l'écrit dans certaines occasions. De nombreuses formes sont abrégées, et certaines constructions grammaticales peuvent être modifiées.

Pour commencer, les articles et les pronoms ne sont nécessaires que lorsque le sens pourrait être ambigu, ou dans un langage littéraire.

ex. : "sans lumière, l'ombre n'existe plus" :
- Version longue ou littéraire : Ul'lumn'un, ul'mulan îlue'irin-tep
- Version parlée courante : Lumn'un, mulan irin-tep

C'est également le cas dans les suites de noms.

ex. : le blanc et le bleu et le gris : ul'kaen i une i nokan

Voici d'autres changements courants :

L'élision des verbes

Tous les verbes se terminant par une voyelle, il arrive que cette voyelle soit supprimée. Cela ne change rien à la compréhension de la phrase, puisque tout verbe est nécessairement précédé d'un pronom personnel, le distinguant de l'adjectif formé de la même racine.

ex. : j'aime : ê'chebin au lieu de ê'chebine

La suppression du verbe "être"

Lorsqu'il est utilisé pour relié un sujet d'un adjectif qualificatif, le verbe "être" est souvent sous-entendu.

ex. : c'est un grand village : îlu'irini ul'inise'da devient îlu ul'inise'da

Il existe également un certain nombre d'expressions idiomatiques utilisées familièrement ou argotiquement, notamment dans les salutations et les expressions de la vie quotidienne, ainsi que de variantes régionales.



7. L'écriture


Voir ici la page consacrée à l'écriture de l'oneirien dans l'alphabet sorline et ici la page consacrée au mykahr.



8. Le vocabulaire


Quelques règles de construction notables :

8.1. Les couleurs


Rouge : reg
Orange : sareg
Jaune : sa
Vert : saune
Bleu : une
Violet : regune
Rose : kaere
Marron : oras
Blanc : kaen
Gris : nokan
Noir : nok

On remarquera que les couleurs se composent avec les racines des couleurs primaires.

ex. : vert = jaune + bleu : sa + une => saune

Les nuances des couleurs se forment avec un suffixe :
pâle : sed
foncé : des
ex. : bleu foncé : unedes

8.2. Les nombres


Les nombres sont invariables et se comportent comme des adjectifs. Les nombres ordinaux se forment avec la racine décimale suivie du dernier chiffre.

0 - rae
1 - min
2 - tor
3 - dena
4 - pame
5 - leda
6 - sagi
7 - vet
8 - gane
9 - tali
10 - minra
11 - minramin
12 - minrator
20 - torra
21 - torramin
22 - torradena
30 - denara
100 - minme
101 - minmemin
110 - minmeminra
1000 - minva

Les nombres ordinaux s'expriment comme des adjectifs, et ne remplacent en aucun cas l'article (qui est nécessaire, en l'occurrence, pour désigner le genre à défaut du nombre du nom).

ex. : mille légendes : us'leira'minva
ex. : je mange deux dragons : ê'robeo us'eralyn'tor

Les nombres cardinaux se forment en rajoutant le préfixe o au nombre ordinal.

ex. : troisième : odena

8.3. Les rangs d'honneur ou les classes


On utilise la racine sous forme de préfixe accolé au nom propre avec un tiret.

alchimie : ege => alchimiste : eg-
chamanisme : ane => chaman : an-
magie : ene => mage : en-
sorcellerie : ame => sorcier am-
sagesse : eme => sage em-
ex. : Onyos l'alchimiste : eg-el'Onyos

8.4. Les verbes de mouvement


Ils se forment sur la racine du verbe aller et- (qui signifie mouvement, déplacement) et d'un préfixe. Quelques exemples :

aller vers : vaeta
venir de : chemete
entrer : aneta
sortir : teaneta
marcher vite, courir : loseto
marcher doucement, traîner : soleto
descendre : cayete

8.5. Les noms de la famille


Ils se forment sur la racine i[len] (lui, l'homme) et ila[n] (elle, la femme).

le père : isen
la mère : ilasen
le fils : isene
la fille : isena
le bébé, le nourrisson : isenu
le grand-mère : daisen
la grand-mère : dailasen
le petit-fils : inisen
la petite-fille : inilasen
le frère : lei
la soeur : leila
l'oncle : leisen (litt. : "le père à côté de")
la tante : leilasen
le cousin : leisel (litt. : "le frère loin")
la cousine : leilasel