Le Grimoire des Terres d'Oneira




Fioles et potions, par Erana.

Au jour de la lune nouvelle, prépare avec soin les potions propres à ce jour.
Au premier jour de la lune, vérifie la conservation de tes plantes.
Au seconde jour de la lune, assure-toi du croît des plantes rares, et cherche un nouvel emplacement où tu les trouveras.
Au troisième jour de la lune, vérifie la conservation des ingrédients magiques que tu gardes.
Au quatrième jour de la lune, liste les ingrédients magiques qui te manquent.
Au cinquième jour de la lune, vérifie la conservation des potions que tu gardes.
Au sixième jour de la lune, va quérir les ingrédients magiques dont tu as besoin.
Au septième jour de la lune, assure le confort de ton maître et le calme de sa tombe.
Au huitième jour de la lune, visite tes voisins et enquiers-toi de la vie qui t'entoure.
Au neuvième jour de la lune, consulte le vol des corbeaux pour savoir de quoi tu auras besoin.
Au dixième jour de la lune, assure-toi de l'amitié des petits peuples qui t'entourent.
Au jour de la lune pleine, cueille les plantes magiques qui auront plus d'effet ce jour.
Au douzième jour de la lune, vérifie l'état du chaudron que tu tiens des anciens.
Au treizième jour de la lune, prends soin de tes outils.
Au quatorzième jour de la lune, vérifie l'activité de tes sortilèges.
Au quinzième jour de la lune, tiens prêtes des potions pour les jours malheureux.
Au seizième jour de la lune, vérifie l'état du grimoire que tu tiens de ton maître.
Au dix-septième jour de la lune, vérifie les protections qui entourent ta maison.
Au dix-huitième jour de la lune, fonds les cires et prépare les mélanges nécessaires à ton art.
Au dix-neuvième jour de la lune, consigne les sortilèges que tu as appris et les potions que tu connais.
Au vingtième jour de la lune, réalise ce que le vol des corbeaux t'a indiqué tantôt.
Au vingt-et-unième jour de la lune, rends hommage à la magie et à ceux qui t'aident.

Extrait du "Code de la Lune" de Gedon'Elynar, 144.



Talisman de Lymene


Effets :
Quiconque se verra pourvu de cet artefact en pendentif perdra progressivement la raison jusqu'à aboutir à un état bestial.
Ingrédients :
Peau de lezard bleu du Pyrelos,
Feuilles d'acanthe séchées,
Une fleur de mandragore,
8cl de sang de dragon de glace,
Oeil de chat séché en poudre,
Une sphère d'eilinmenan,
Un oeuf de dronte,
Opale.
Procédé :
Dans un petit chaudron de cuivre préalablement lavé à l'eau claire et laissé secher naturellement, verser 1,5 mel de sang de dragon de glace.
Laisser reposer une heure, puis poser le chaudron sur un feu vif d'acanthe séchée.
Plonger une fleur de mandragore dans le sang puis, immédiatement, saupoudrer de poudre d'oeil de chat séché.
Laisser cuire le tout quelques heures sans laisser le feu s'affaiblir.
Lorsque la mixture devient épaisse, plonger une sphere d'eilinmenan dedans et bien la recouvrir. L'épaississement croissant de la potion aura pour effet de casser la bulle de verre sans laisser s'échapper le gaz.
Eteindre le feu.
Casser un oeuf de dronte et verser le contenu dans la potion (en dépit de sa taille impressionnante, l'oeuf de dronte diminue de manière spectaculaire en cuisant).
Tourner la potion à l'aide d'une spatule de bois, et refermer le chaudron à l'aide d'un couvercle.
Laisser reposer jusqu'à refroidissment du chaudron.
Après durcissement de la mixture, démouler le chaudron et réduire la préparation (dure) en poudre.
Se munir d'une peau de lézard bleu du Pyrelos et en saupoudrer l'intérieur de la poudre préalablement fabriquée.
Poser une opale dans la peau de lézard bleu, refermer la peau comme un petit sac, et coudre les ouvertures.

Extrait du Grimoire d'Am-Zuok.

Potion de Mogen


Effets :
Cette potion augmente, l'espace d'une journée, les capacités mentales de celui qui la boit. Les anciens prétendent qu'elle diminue également l'effet des blessures, ce qui lui a valu son nom de "potion du prince", car elle était fréquemment utilisée par les princes lors de leurs premières quêtes.

Ingrédients :
3 queues de lézard bleu du Pyrelos,
3 à 10 poils de telpinarácar,
Une pierre du Mur Blanc de Senv'A'Kaena,
4bm. d'eau de la mer intérieure,
2 trèfles trouvés au pied d'un arc-en-ciel,
Une poignée de Brume de Mirë'Mean.
Procédé :
Réduire en sable la pierre de Senv'A'Kaena, dont on prendra quelques grains.
Moudre ensemble : le sable de Senv'A'Kaena ainsi obtenu, les queues de lézard bleu préalablement séchées, les poils de ]telpinarácar, jusqu'à obtenir une jolie poudre.
Ajouter à la poudre l'eau de la mer intérieure, puis les trèfles, et la brume en dernier.
Laisser reposer la préparation deux journées durant avant de boire la potion.

Extrait du Grimoire d'Am-Odigorn.

Emplâtre de Num-Eseana


Effets :
Cet emplâtre appliqué sur une blessure ouverte facilitera sa cicatrisation et immunisera l'utilisateur contre toute maladie et poison ayant pu être transmis par la blessure.
Ingrédients :
Une dysmeol encore en terre,
Trois feuilles de joubarbe rousse,
Deux grandes feuilles d'un arbre quelconque,
Une demi livre de farine de sésame,
Un bol d'eau de source,
Un demi bol de salive de limace noire,
Un rat des champs vivant,
Un marmiton et une louche,
Un mortier,
Un couteau en argent,
Un clepsydre standard,
Procédé :
Inciser la dysmeol sur quelques pouces à la jonction entre la tige et la tête. Utiliser le couteau en argent pour cette tâche afin que la blessure ne cicatrise pas.
Laisser la plante sus-citée dévorer le rat des champs, et patienter le temps d'un écoulement. Récupérer dans le marmiton, grâce à la plaie ouverte, la sève qui s'écoule (elle aura changé de couleur légèrement du marron vers le rouge).
En attendant de récupérer la sève, hacher les feuilles de joubarbe rousse de manière à obtenir cent morceaux triangulaires. Puis les mélanger dans le mortier avec la farine de sésame.
Une fois la sève récoltée, tuez l'ysla dysmeol qui pourrait attenter à votre vie, puis mettez le marmiton sur le feu.
Mélangez à mains nues la salive de limace noire et votre mélange de farine et de feuilles de joubarbe rousse jusqu'à d'obtenir un bloc quasi solide.
Une fois votre sève en ébullition faites en sorte d'en garder un volume équivalent à la moitié du bloc (jetez le reste). Plongez le mélange homogénéisé dans le marmiton et laissez le se dissoudre.
Lorsque vous ne voyez plus le bloc, remuez énergiquement à l'aide de la louche. Etouffez le feu avec un peu de terre et continuez à mélanger jusqu'à ce que vous puissez laisser planté le couteau dedans sans qu'il ne tombe.
Laissez reposer à couvert durant une mesure de clepsydre puis empaquetez la pâte dans les grandes feuilles.
Contre-indications d'usage :
Il est fortement déconseillé d'ingérer cette substance sous peine d'être pris de telles crampes d'estomac qu'un dragon s'en plierait de douleur.
Effets secondaires :
L'utilisation de cet emplâtre laisse des marques visibles autour des cicatrices. Ces marques peuvent s'estomper après plusieurs bains. Si ce n'est pas le cas, venez me rencontrer.
Autre indications nécessaires :
Il ne faut pas doubler les quantités de la recette pour obtenir plus d'emplâtre, au risque d'être tout d'abord étourdi par les vapeurs puis consummé par les flammes du mélange qui aurait continué à chauffer. Prenez garde !

Extrait de Trois-cent-huit remèdes des chamans et sorciers d'Oneira.

Potion du coeur pur, ou potion d'atta-addin


Effets :
Cette potion fait miracle pour donner à celui qui la boit le courage d'affronter sa plus grande peur ou son plus grand problème.
Ingrédients :
Une feuille d'acanthe avec encore trois perles de rosée,
Très peu de poussière de fée donnée librement,
Un peu d'écorce d'un très vieil arbre encore vivant (plus l'arbre est vieux, mieux c'est),
Une pincée de poussière de diamant,
De la terre de deux pays différents (on peut éventuellement utiliser du sable),
6 lukal de feuilles d'or,
Une larme d'une douleur sincère,
1/2 bemel d'eau de pluie receuillie une nuit de pleine lune,
Procédé :
Mélanger tous les ingrédients (ici, l'ordre n'a pas d'importance cruciale). Porter à ébulition jusqu'à complet assèchement du mélange, en laissant s'évaporer. Récuperer la vapeur d'une maniere ou d'une autre, et mettre le liquide ainsi obtenu dans un flacon.
Consignes et indications :
La potion n'aura d'effet que sur la personne ayant rassemblé les ingrédients et ayant préparé la recette.
Prêtez attention à la manière dont les ingrédients doivent être obtenus ! S'ils ont été volés ou pris sans respect, la potion peut voir ses effets diminués, voire inversés.
Si la poussière de fée n'a pas été donnée par choix, la potion s'en verra gâchée, et le plus souvent inversée (ainsi vaut-il mieux ne pas acheter la poussère de fée, afin de s'assurer de la volonté de sa propriétaire).
La feuille d'acanthe doit être cueillie pourvue de trois perles de rosée, et être au moins encore humide au moment de la préparation de la potion.

Extrait du Grimoire d'Am-Sandorlen.

Potion du sang vert


Effets :
Comme son nom l'indique, cette potion traite la maladie du sang vert. Elle est actuellement le remède le plus efficace, bien qu'en fonction de la gravité de la maladie et de l'état du patient ses effets ne sont pas toujours totalement garantis.
Ingrédients :
20lm. de jus d'absinthe,
40lm. de jus de mandragore,
2m. de jus de renouée du Pyrelos,
14lm. de venin de vipère noire,
10lm. de sang de troll,
Une pierre de lune,
Un cheveu de la personne (ou, à défaut, un poil pour les chauves),
1m. de sirop de menthe sucré.
Procédé :
Faire bouillir la renouée du Pyrelos, le sang de troll et le venin de vipère pendant 5 minutes en y ajoutant successivement la pierre de lune au bout d'une minute, le cheveu au bout de 2 minutes et la menthe avant d'éteindre le feu.
Laisser reposer toute une nuit.
Au matin, ajouter l'absinthe et la mandragore.
Refaire chauffer à feu doux pendant 20 minutes puis laisser refroidir.
Attendre la nuit avant de faire boire le patient.
Explication succincte :
La maladie du sang vert est une sorte de gangrène du sang. Un bouchon se forme généralement aux extrémités du corps ou le sang ne se renouvelle plus. Il faut pour ainsi dire purger le corps du malade. Pour se faire il faut pratiquer une incision du membre infecté et faire avaler la potion. Le malade doit se reposer pendant plus d'une semaine.

Extrait de "Trois-cent-huit remèdes des chamans et sorciers d'Oneira".

Potion de telen-laena, ou potion de belle voix


Effets :
La potion telen'laena, ou potion de belle voix, confère à qui la boit une voix magnifique et juste. La potion de telen'laena ne peut être utilisée pour emprunter la voix de quelqu'un mais se borne à améliorer la sienne propre. Ainsi est-elle fréquemment utilisée par les bardes ou les prêtres devant chanter lors de l'office.
Ingrédients :
1dm. d'eau pure ou de rosée,
Deux cheveux de créatures claniques dont un de sirène,
Trois cuillerées de miel,
Une bonne quantité de sucre,
5yk. d'eau de fleur d'oranger,
21yk. de racine de guimauve, aussi appelée althée,
Trois fleurs de bleuet écloses sous la garde d'une fée,
Un souffle de vent.
Notes sur les divers ingrédients :
Concernant l'eau qui servira à la potion :
Il faudra prévoir un melon d'une eau quelconque, mais propre et pure.
Un damel d'une eau particulièrement pure. Le barde appréciera de l'eau de rosée tandis que le prêtre prendra soin de choisir de l'eau consacrée par son temple. Une eau de source peut cependant suffir si l'on prend soin de la recueillir à l'aube qui suit une nuit de pleine lune.
Concernant le cheveu de créature clanique :
Outre le cheveu de sirène indispensable à la préparation de la potion de telen'laena, c'est l'ingrédient qui confèrera à la voix son caractère. Ainsi l'on choisira :
Un second cheveu de sirène si l'on veut charmer.
Un cheveu de lubeun si l'on veut chanter la joie et la vie.
Un cheveu de sced si l'on veut chanter la solitude et la chaleur du désert.
Un cheveu de minotaure de Tynolos si l'on veut chanter des légendes et des récits.
Un cheveu de minotaure d'Arkfeld si l'on veut chanter sans peine des chants guerriers.
Un cheveu de démor si l'on veut chanter la beauté de toutes les choses liquides ou mystérieuses.
Un cheveu d'illosetyamon si l'on veut chanter avec entrain pour appeler au travail ou à l'amour des forêts.
Un cheveu d'eyrines si l'on veut chanter tout doux pour les enfants ou pour appeler les rêves et les souvenirs.
Un cheveu de sagittaire si l'on veut ouvrir les esprits, chanter pour un charme magique ou pour la préparation d'une potion où la voix sert d'ingrédient.
L'on pourra remplacer le second cheveu de sirène ou le cheveu de démor par une écaille si l'on souhaite renforcer plus encore le timbre propre à l'un des deux Clans.
Concernant le miel :
Le miel de bleuet ou de fleur d'oranger est ici particulièrement indiqué, mais le miel de tilleul ou de toute autre plante douce est tout à fait satisfaisant.
Concernant le sucre :
L'usage de sucre de lavande ou de violette sera parfait, mais à défaut, le sucre blanc sera tout à fait convenable.
Concernant le souffle de vent :
Vous trouverez facilement des souffles figés chez tout bon fournisseur d'ingrédient. Cependant il faut préciser que :
Le souffle du vent qu'on appelle Athlanopée et qui vient du Pyrelos donnera des résultats particulièrement excellents si on le conjugue à un cheveu de démor.
Le souffle du vent qu'on appelle Venlarë et qui vient du désert d'Eranos sera plus utile si on l'utilise avec un cheveu de sced ou de minotaure, mais il faudra se garder de l'utiliser autrement car il durcit la voix.
Procédé :
Avant toute chose, il conviendra de concevoir un sirop de guimauve que l'on utilisera dans la fabrication même de la potion, et que l'on prendra soin de boire (deux ou trois petits verres, selon votre taille ou le besoin) quand ses effets auront cessé, pour se garantir d'une toux fort désagréable, surtout si l'on a utilisé le vent Venlarë.
Hachez les racines de guimauve en tout petits morceaux que vous laisserez tremper dans l'eau quelconque, bien froide, toute une journée.
Faites passer la préparation dans un linge, et écrasez soigneusement les racines pour en extraire tout le jus que vous verserez dans une petite casserole de verre ou de terre cuite.
Ajoutez-y une quantité suffisante de sucre, mélangez, puis faites cuire à feu tout doux, en mélangeant toujours, jusqu'à ce que le sucre soit complètement dissous.
Laissez alors refroidir et ajoutez l'eau de fleur d'oranger.
Versez le tout dans une fiole que vous fermerez d'un bouchon.
Laissez reposer une journée entière.
Dans un petit chaudron (gardez à l'esprit qu'un chaudron d'argent donne toujours de meilleurs résultats dans toutes potions où la lune ou les fées jouent un rôle), versez avec soin le damel d'eau (de rosée, de temple, ou de source) que vous amènerez à frémir. A aucun moment de la préparation de la potion le contenu du chaudron ne doit être mené à ébullition. Si le mélange devait bouillir, il serait tout bonnement perdu.
Lorsque l'eau frémit, versez-y huit cuillerées de sirop de guimauve, tout en remuant la préparation dans le sens de la course lunaire.
Laissez réduire de moitié en continuant de remuer dans le sens de la course lunaire, en prenant toujours garde à ce que le mélange ne boue pas.
Ajoutez alors les trois cuillerées de miel.
Faites dans le mélange trente tours de cuillère dans le sens contraire de la course lunaire.
Prenez ensuite soin de rendre le feu plus doux.
Ajoutez alors le cheveu de sirène, sans mélanger. Il devrait se dissoudre rapidement et conférer au mélange une couleur d'or.
Attendez précisément trois minutes.
Répétez l'opération avec le second cheveu.
S'il s'agit d'un cheveu de sced ou de minotaure, ou encore d'une écaille de sirène ou de démor, faites trois tours de chaudron avec votre cuillère, dans le sens de la course lunaire, puis attendez trois minutes.
Pour les autres cas, agissez précisément comme avec le cheveu de sirène, sans oublier l'attente de trois minutes.
L'ajout du second cheveu provoque normalement un filet de fumée bleue, et change la couleur du mélange qui devient argenté. Prenez garde de ne pas respirer la fumée qui, trop lourde, pourrait altérer votre voix, ce qui serait dommageable.
Disposez alors les trois fleurs de bleuet sur le mélange, ravivez le feu, et laissez frémir un petit quart d'heure. L'utilisation des fleurs de bleuet doit en principe supprimer l'émanation de fumée et renforcer la couleur argentée du mélange.
Préparez un linge fin (l'organza est idéal). Rappelons qu'il est toujours utile de passer les linges qu'on utilise dans la fabrication des potions à l'eau pure, et de les étendre une nuit dans la lumière de la pleine lune.
Retirez le chaudron du feu, et jetez-y le souffle de vent. Placez immédiatement le linge sur le chaudron. Au contact de la potion, le vent sera libéré. Il convient de le contraindre à rester au contact du liquide à l'aide du tissu. Si vous employez de l'organza, une fumée blanche, légèrement argentée, devrait filtrer. Vous pouvez alors la capturer en bocaux. En introduisant une nuit les divers ingrédients (cheveux, fleurs...) de la potion dans l'air ainsi capturé (prenez soin de garder le récipient à l'envers) avant de re-préparer une potion de telen'laena, vous augmenterez la durée de son effet.
Laissez refroidir le mélange, le mieux étant de le placer sur le rebord de la fenêtre par lune dégagée, une nuit complète.
Une fois ce temps de repos respecté, ôtez l'organza. La potion doit alors avoir un aspect transparent de couleur gris-bleu, légèrement scintillant. Versez-la dans des fioles de verre ou de cristal que vous prendrez soin de vite cacheter, la potion s'éventant rapidement.
Remarques :
La potion, si elle a été mal préparée, reste cependant sans danger même si elle est consommée, pour peu que les ingrédients soient de sûre origine.
Dans une fiole hermétiquement fermée, elle se conserve une lune complète, mais perd de son efficacité au delà.
L'efficacité de la potion de telen'laena est usuellement de trois heures, mais la durée de son action peut être augmentée par la qualité des ingrédients choisis (comme cité plus haut, faire reposer les ingrédients une nuit dans la fumée d'une autre préparation semblable en augmente les effets).

Extrait du Grimoire d'enseignement d'Am-Violara.

Procédé d'olinyan-an, ou procédé du flacon-soleil


Effets :
Le procédé d'eilan olinyan-an, ou procédé du flacon-soleil, permet d'enfermer dans un petit récipient transparent (idéalement un flacon de cristal) un rayon de soleil, pour une durée d'une longueur variable en fonction de la qualité des ingrédients utilisés, et de la précision du processus.
Ingrédients :
Un récipient transparent.
Un chaudron noir (en pierre ou en fonte).
De l'eau d'un puits.
Trois pincées de fleurs de thym.
Huit fleurs de sauge.
Le jus d'un fruit de seveilan (arbre-soleil).
Une poignée de sable de kahreilan (pierre-soleil) de Lumnä.
Un petit verre de lindir-meian (vin de lune) de Lumnä.
Onze petites branches d'if.
La poudre des ailes de trois lubenok.
Notes sur les divers ingrédients :
Concernant le récipient transparent :
Il conviendra, au mieux, d'utiliser un flacon de taille moyenne en cristal. Les flacons les plus efficaces sont ceux de forme sphérique. Les parois du verre ou du cristal (ou de toute autre matière dont le récipient sera fait) devront être les plus lisses possibles, et de formes arrondies, sans bulles d'air ou impuretés d'aucune sorte.
Concernant le chaudron :
Il est impératif que le chaudron ait été nettoyé le mieux possible avant de commencer le procédé d'eilan olinyan-an, et purifié en y faisant bouillir une eau claire dans laquelle on aura jeté une trentaine de feuilles de menthe. Il doit être nécessairement de couleur noire, et donc d'une matière adaptée (pierre, fonte...). La taille du chaudron importe peu, pourvu qu'il puisse immerger totalement le flacon. La quantité des ingrédients nécessaires ne varie pas en fonction de la taille du chaudron.
Concernant l'eau du puits :
Le procédé d'eilan olinyan-an connaîtra des effets plus durables si l'eau a été tirée du puits de nuit et n'a pas été exposée à la lumière (ni du jour, ni du feu, ni même de la lune ou des étoiles). L'eau elle-même sera plus adaptée si elle a été recueillie une nuit d'Eilanor (eilë, eilä ou eilï).
Concernant les fleurs de thym :
Les fleurs de thym seront plus efficaces si elles ont été cueillies au zénith, un jour de grand soleil et, de préférence, de forte chaleur. Les fleurs fannées ou en bouton, par contre, feront de piètres ingrédients.
Concernant les fleurs de sauge :
Les fleurs de sauge écloses à l'aube après une nuit de nouvelle lune seront indiscutablement les meilleures.
Concernant le jus d'un fruit de seveilan :
Pressez, de préférence, le fruit vous-même, en le tenant sous la lumière du soleil, afin d'en tirer les plus belles capacités.
Concernant le sable de kahreilan :
Il conviendra de s'assurer que le sable a perdu toute luminosité, sous peine de voir purement et simplement échouer le procédé d'eilan olinyan-an.
Concernant le verre de lindir-meian :
Le goût du vin n'a ici aucune importance, mais il est indiqué de l'avoir tiré de nuit pour en obtenir les meilleures propriétés.
Concernant les branches d'if :
Cueillies une nuit sans lune, et séchées trois jours à la lumière du soleil, de préférence disposées sur un linge blanc préalablement rincé à l'eau claire, les branches d'if seront ici particulièrement efficaces.
Concernant la poudre d'ailes de lubenok :
L'on pourra utiliser, pour une efficacité presque définitive du procédé d'eilan olinyan-an, de la poudre d'ailes de fées de rosée ou, mieux encore, la poudre des ailes des rarissimes fées noires. Il conviendra néanmoins d'utiliser la même quantité de poudre que celle que donnent les ailes de trois lubenok.
Procédé :
Par une nuit profondément noire de nouvelle lune, sans étoiles : placer sur une étendue d'herbe le chaudron noir qu'on remplira de l'eau tirée d'un puits.
Le flacon doit être fermé.
Tremper dans l'eau le flacon. Compter cent respirations avant de sortir le flacon et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, mettre les fleurs de thym, tremper à nouveau le flacon, comptant trente respirations avant de le sortir et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, mettre les fleurs de sauge. Remuer le chaudron dans le sens de la course du soleil par cinq fois. Placer le flacon dans le chaudron et compter huit respirations avant de le sortir et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, mettre le jus du fruit de seveilan, tremper le flacon, compter trente-trois respirations avant de le sortir et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, mettre le sable de kahreilan. Remuer le chaudron huit fois dans le sens de la course du soleil avant de placer dans l'eau le flacon. Compter onze respirations avant de le sortir et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, verser le verre de lindir-meian. Remuer le chaudron trois fois dans le sens de la course de la lune, puis placer le flacon dans l'eau. Compter trois fois sept respirations avant de le sortir et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, placer les branches d'if une par une, en prenant soin de remuer le chaudron trois fois après chaque ajout, dans le sens de la course de la lune. Placer ensuite le flacon dans l'eau, et compter onze respirations avant de le sortir et de le laisser sécher à l'air libre.
Dans le chaudron, placer la poudre d'ailes de lubenok ou de fées. Attendre le temps de trente respirations qu'elle se soit dissoute, puis placer le flacon dans l'eau. Compter trois fois huit respirations, puis placez sur le chaudron le linge blanc que vous laisserez en place trois heures.
Au terme des trois heures, sortez le flacon.
Versez sur l'herbe le contenu du chaudron, et laissez sécher : cette phase est en principe très rapide, et l'herbe jaunit ou, mieux, blanchit, gage d'une préparation bien réussie.
Sur l'espace ainsi créé, placer le flacon ouvert, et le laisser sans y toucher sous les rayons du soleil, jusqu'à son zénith. Le fermer ensuite, et le sceller, de préférence à l'aide du sortilège d'ene-muneu.

Extrait du Grimoire d'enseignement d'Am-Violara.

Potion des étoiles


Effets :
Cette potion permet de voir les étoiles à travers les nuages, et fait effet de une à trois heures en fonction de la qualité des ingrédients et de la préparation.
Ingrédients :
Une flamme d'argent.
Une larme de fée de l'hiver librement offerte.
Une plume d'oiseau de brume.
Une écaille de tortue bleue pyrelienne ou, à défaut, un mel d'eau de pluie dans laquelle on aura fait reposer 24 heures l'écaille.
Trois cristaux de Musä.
Trois poils de licorne blanche (de préférence mirëlienne).
Cinq pétales d'ysanet.
Huit oeufs de dzarluva.
Quatre bemel d'eau d'un lac ou de toute origine exposée au ciel chaque nuit.
Procédé :
Dans un petit chaudron, faire bouillir l'eau, puis y adjoindre l'eau de pluie au besoin, faire frémir et ajouter successivement, à trois minutes d'intervalle, les poils de licorne, les oeufs de dzarluva et la larme de fée.
Faire bouillir à nouveau et ajouter l'écaille de tortue bleue pyrelienne le cas échéant. Mélanger trente fois dans le sens de la course lunaire.
Ajouter alors la plume d'oiseau de brume puis réduire le feu : à la surface de la potion doit commencer à bouillonner une lourde fumée blanche et lumineuse.
Ajouter avec précaution les pétales d'ysanet : la fumée prend une coloration d'un bleu intense et scintille doucement.
Attendre huit respirations, éteindre le feu et poser délicatement la flamme d'argent à la surface du mélange : la fumée disparaît subitement, aspirée par la potion qui en prend la couleur et se parsème d'étoiles d'argent.
A ce stade, tous les composants ont normalement été dissous et la potion peut être mise en flacon.

Extrait du Grimoire d'enseignement d'Am-Violara.

Potion d'orenoe'neve


Effets :
La potion d'orenoe'neve augmente l'ouïe pour une durée d'une heure par gorgée. Il convient de l'utiliser avec précaution, pour augmenter l'ouie d'un sujet sain, et non pour retrouver un sens abîmé par l'âge ou la maladie. Consommée trop fréquemment ou en trop grande quantité, elle provoque cependant d'importants maux de tête et un engourdissement des membres.
Ingrédients :
Une petite poignée de poudre de kahreg,
2 damel d'eau de la mer d'Oivan,
4 fleurs de renouée du Pyrelos,
5 feuilles de guimauve,
Une pincée de sable du mur blanc de Senv'a'Kaena,
5 feuilles d'ysanet,
9 feuilles d'ortie,
6 plumes de chouette effraie,
Racine d'acanthe.
Procédé :
Dans un chaudron, verser l'eau de l'Oivan qu'on amènera à frémir et dont on stabilisera la température : la potion devra conserver la même température tout au long de sa préparation : si elle bout, les ingrédients seront gâchés, et les effets de la potion diminués, trop froide, les ingrédients se mélangeront mal, rendant la potion extrêmement instable et dangereuse à la consommation.
Jeter sur l'eau la poudre de kahreg. Très rapidement, une fumée rouge, épaisse et lourde, se forme à la surface de l'eau, faisant écran entre l'air ambiant et la potion qui ne doit en aucun cas être mise en contact avec l'air. Il est impératif de maintenir la fumée de kahreg au dessus de la préparation. Pour ce faire, de la poudre de kahreg peut être rajoutée à tout moment. Il conviendra cependant de prendre garde à ne pas mélanger la potion et la fumée : si tel devait être le cas, le liquide en fin de préparation devrait être rouge et ne serait guère utile qu'à provoquer un désagréable bourdonnement dans les oreilles.
Plonger les fleurs de renouée du Pyrelos dans l'eau en prenant soin de les maintenir deux minutes dans le fond du chaudron.
Ajouter à la préparation un mélange constitué des feuilles de guimauve finement hachées et des feuilles d'ysanet broyées, puis remuer 15 fois dans le sens de la course lunaire.
Jeter dans le mélange une pincée de sable du mur blanc de Senv'A'Kaena (attention à ne pas en mettre trop, sans quoi, une fois les effets de la potion dissipés, on aura la sensation d'entendre des chuchotements pendant plusieurs heures ou plusieurs jours). Si la préparation a bien été menée jusqu'ici, la fumée de kahreg prend, l'espace de quelques secondes, une couleur blanche.
Ajouter les feuilles d'ortie qu'on aura pris soin de bien laver pour en ôter tous les poils (un unique poil d'ortie suffirait à séparer tous les ingrédients de la potion. Compter 30 respirations.
Ajouter les plumes une à une suivant ce procédé : toujours en partant du même point, plonger la plume le plus possible dans le mélange, en la tenant par une extrémité, faire un tour complet du chaudron et la lâcher. La première plume devra faire un tour dans le sens de la course lunaire, la suivante dans le sens inverse, etc... A chaque ajout, la potion doit alors bouillonner tandis que la fumée de kahreg s'agite.
Laisser frémir 18 minutes durant lesquelles la potion devrait diminuer de moitié.
Remplir un flacon de fumée de karhreg, puis le plonger intégralement dans le liquide en prenant soin de ne pas faire entrer la potion en contact avec la peau (à ce stade, elle pourrait provoquer de durables démangeaisons).
Une fois le flacon rempli, ajouter la racine d'acanthe et fermer rapidement : la racine d'acanthe brûle alors au contact de la potion, stabilisant les ingrédients (à ce stade la potion n'est pas encore achevée) et consumant l'air.
Avant toute consommation de la potion, il conviendra d'ouvrir le flacon au moins deux minutes avant d'en consommer le contenu : l'air ambiant tient lieu de dernier ingrédient et confèrera au sujet une empathie légère avec son environnement. Une fois ce dernier ingrédient ajouté, la potion gardera ses propriétés deux journées durant sur le lieu d'ajout du dernier ingrédient. Au-delà de ce délais, elle perdra son intensité puis finira par provoquer de très violents maux de tête à celui qui la boira.

Extrait du Grimoire d'enseignement d'Am-Violara.

Potion de paix, ou potion de Jalannë


Effets :
Contrairement à ce qu'indique son nom, la potion de paix n'est pas destinée à apaiser les conflits, mais seulement à calmer l'anxiété, et à réduire la nervosité de qui la boit. On doit son invention en l'an 577 à la sorcière et prêtresse de la nature Jalannë d'Ar'Mirë'Ys dont les ouvrages ont miraculeusement été conservés jusqu'à nos jours. Il convient de noter qu'une trop abondante consommation de cette potion insensibilise durablement à ses effets.
Ingrédients :
40lk. de fleurs d'hysope fraîches,
30lk. de racines de violettes,
30lk. de baies de lierre de Per'Dellin,
20lk. d'épines de hérisson,
60lk. de poudre de corne de bélier,
8 rachis de plume de lean'une,
11 dards de guêpes,
11 larves d'éphémères,
10lk. d'oeufs d'argus bleu,
1,5om. d'eau de pluie d'un jour d'oïna,
10lk. de sel noir,
2lk. de poussière d'aile de lube-robene.
Notes sur les divers ingrédients :
Concernant les fleurs d'hysope : de préférence, on les aura cueuillies, ou au moins séparées de leurs tiges quelques minutes seulement avant leur utilisation.
Concernant les racines de violettes : on prendra soin de les hacher le plus finement possible et d'en conserver tout le suc si elles sont fraîches.
Concernant les baies de lierre de Per'Dellin : on les aura préalablement séchées sur des claies durant au moins une saison, et patiemment lavées dans une eau pure, de préférence courante.
Concernant les épines de hérisson : le prélèvement de pointes d'épines suffit, il est préférable pour l'efficacité de la potion que le prélèvement n'ait causé ni douleur, ni mort.
Concernant la poudre de corne de bélier : la poudre de toute corne de bélier conviendra ici, mais son efficacité sera plus grande si elle provient d'un animal originaire de Mar'Ev'Syra.
Concernant les rachis de plume de lean'une : il est impératif de veiller particulièrement à débarrasser les rachis de toutes les barbes de la plume, sous peine de définitivement ruiner la préparation.
Concernant les dards de guêpes : on se souviendra utilement que les dards des guêpes de printemps sont en matière de magie les plus efficaces.
Concernant les larves d'éphémères : pour cette potion, on choisira de préférence des larves fraîches aux larves séchées.
Concernant les oeufs d'argus bleu : comme pour les larves d'éphémères, la préparation se trouvera plus efficace si les oeufs sont frais et non séchés.
Procédé :
Dans un petit chaudron, de préférence d'argent, préparer une base trois jours à l'avance composée d'1,5 melon d'eau de pluie tombée un jour d'oinä, de 10 lukal de sel noir et de 2 lukal de poussière rose d'aile de lube-robene. On amènera le tout à frémir durant une heure, avant de laisser contenu et chaudron reposer trois pleines journées, couverts par un linge fin.
Les trois jours écoulés, ramener la base à frémissement. La température du liquide doit rester la plus constante possible tout au long de la préparation.
Ajouter tout ensemble dans le chaudron 40 lukal de fleurs d'hysope fraîches, 30 lukal de racines de violette finement hachées et 30 lukal de baies de lierre de Per'Dellin soigneusement lavées et préalablement séchées.
A l'aide d'une cuiller longue, de préférence en cuivre, tourner longuement le contenu du chaudron jusqu'à la dissolution des premiers ingrédients et l'obtention d'une couleur ambrée.
Ajouter alors tout en même temps 20 lukal de pointes d'épines de hérisson, 60 lukal de poudre de corne de bélier et huit rachis bien propres de plume de lean'une.
Tourner la potion vingt fois dans le sens de la course solaire, puis cinq fois dans le sens de la course lunaire, et ainsi de suite, jusqu'à ce que les ingrédients aient fondu et que le liquide ait pris une couleur bleue et une nuance opaque. De hautes volutes blanches doivent alors s'échapper de la surface du liquide gardé frémissant.
Ajouter à cet instant tout ensemble 11 dards de guêpes, 11 larves d'éphémères et 10 lukal d'oeufs d'argus bleu.
Tourner le contenu du chaudron, l'esprit le plus calme possible, jusqu'à disparition de la fumée, et éclaircissement du liquide qui deviendra limpide mais dont la couleur reste cependant bleue. On prendra soin de se montrer patient, cette dernière étape pouvant se montrer fort longue et ne durant pas moins d'une heure.
Si l'éclaircissement du liquide devait prendre davantage que trois heures, on pourra y ajouter une seconde pincée de poussière d'aile de lube-robene pour en améliorer l'efficacité potentiellement altérée par la longueur de la préparation.
La potion éclaircie, on la mettra en flacons avec soin, de préférence de verre blanc ou autre matière transparente.
La potion de paix pourra être conservée longuement, jusqu'à deux ou trois ans, si elle n'est pas trop agitée. Lorsqu'elle commence à se gâter, sa couleur foncera jusqu'au violet, ou se troublera pour redevenir opaque. Dans les deux cas, elle provoquera de violentes nausées.

Extrait du Grimoire d'Am-Kan-Jalannë.

Elixir d'assaisonnement universel


Effets :
Quelques gouttes d'assaisonnement universel versées sur un plat en corrigent le goût et l'adapte à celui qui le consomme. Il efface l'amertume ou l'acidité non désirés et rectifie le sucré ou le salé. Toutefois, l'élixir d'assaisonnement universel ne fait bien qu'assaisonner : il ne change pas fondamentalement le goût de la nourriture mais se contente de l'améliorer ou de le corriger. Cet élixir pourra être utilisé avec autant de bonheur sur des plats salés que sur des plats sucrés.
Originellement, l'élixir d'assaisonnement universel est issu d'une ancienne recette farigane, reprise par les badilim et popularisée plus tard par le sorcier Am-Sandorlen qui l'a adapté aux possibilités et aux goûts des humains. De longue conservation, notamment quand il est contenu dans un flacon de kalymah, il pourra être emmené en voyage et servir d'assaisonnement unique aux choses les plus simples (biscuits secs, viandes grillées, baies, etc...), améliorant sensiblement l'ordinaire du voyageur pressé. On déconseillera pourtant d'utiliser cet élixir sur les plats magiques, afin de ne pas risquer de générer des effets secondaires désagréables.
Ingrédients pour huit flacons de kalymah :
1,5 damel d'eau de source,
Trois poignées de poussière de kaekym,
50g de racines d'evareg,
Vingt-quatre feuilles de farys,
Huit feuilles de laurier-badilim non révélé magiquement,
10 fleurs de trèfle commun,
75g de racines de violette,
Trois pincées de poussière d'ailes de bel-argus,
Un souffle de licorne,
Eventuellement, 20lk. de racines d'acanthe,
Eventuellement, une pincée de sable de kahrune opaque.
Notes sur les divers ingrédients :
On choisira de préférence de la kaekym du Mirëli, d'autant plus si elle a servi d'habitat à une fée. La qualité de la kaekym et sa teneur en magie sont aisées à déterminer à sa brillance dans l'obscurité.
On prendra soin d'avoir récolté les fleurs de trèfle un après-midi de lune montante. Afin d'en stabiliser les effets, on fera mieux d'utiliser ses fleurs séchées.
On prendra garde à utiliser des racines de violette d'une qualité irréprochable, très fraîches ou séchées par un procédé magique, afin d'éliminer tout risque de contamination par le poison contenu dans sa tige.
Notes sur l'élixir :
Il sera préférable de préparer cet élixir un matin de pleine lune. Le préparer de nuit ou à une période où la lune décroît, risquerait d'en altérer considérablement les effets et il pourrait ainsi provoquer une hyper sensibilité à la magie ou de terribles maux de tête.
Si toutefois cette préparation devait être réalisée à une heure non favorable, on serait bien aviser d'ajouter dans le flacon, avant de le boucher, une pincée de sable de kahrune opaque ou granuleuse.
Si les ingrédients devaient ne pas être de très belle qualité ou si l'on devait avoir un doute sur leur efficacité, on pourra ajouter 20lk. de racines d'acanthe à la préparation, ajoutés au même moment que les fleurs de trèfle.
Procédé :
Dans un petit chaudron, mettre à frémir 1,5 damel d'eau de source. Une fois frémissante, stabiliser sa température.
Verser dans l'eau tout en remuant la moitié de la poussière de kaekym, puis attendre quelques minutes que l'eau devienne laiteuse et légèrement brillante, sans cesser de remuer.
Toujours en remuant, de préférence dans le sens de la course du soleil, ajouter dans le chaudron la poussière d'ailes de bel-argus et les racines d'evareg qu'on aura pris soin de piler menu. Compter cent respirations avant de cesser de mélanger. La préparation doit alors prendre une couleur émeraude et brillante.
Laisser la préparation reposer dix-huit à vingt minutes pendant lesquelles on prendra soin de piler ensemble les fleurs de trèfle et les racines de violette (ainsi, au besoin, que les racines d'acanthe).
Au repos, la préparation doit maintenant s'être éclaircie. Y ajouter les fleurs de trèfle et les racines de violette pilées, et recommencer à mélanger le temps d'une trentaine de respirations. Le mélange perd alors sa brillance et sa couleur brunit.
Toujours en remuant, ajouter alors une à une trois feuilles de farys, puis une de laurier-badilim, en comptant cinq respirations entre chaque ajout, puis recommencer avec les feuilles de farys, puis celles de laurrier-badilim, jusqu'à les avoir toutes ajoutées.
Mélanger d'un geste régulier jusqu'à ce que la préparation prenne une belle couleur de caramel. Verser alors le reste de la poussière de kaekym. La préparation doit alors changer immédiatement de couleur et devenir gris-blanc, légèrement brillant.
Couvrir le chaudron à l'aide d'un linge fin et clair. En passant la main sous le linge, ajouter le souffle de licorne. Retirer rapidement la main, et augmenter la chaleur de l'élixir jusqu'à le faire bouillir.
Laisser ainsi la préparation environ deux heures, jusqu'à ce qu'elle ait réduit de moitié. Diminuer progressivement la chaleur du feu jusqu'au complet refroidissement, puis, toujours couvert par le linge, laisser reposer le chaudron et son contenu au moins cinq heures (mais pas plus de vingt !).
Verser alors la préparation dans un flacon de kalymah qu'on prendra soin de boucher rapidement et de laisser reposer, sans le remuer, au moins cinq jours avant de le transporter et de l'utiliser.
On reconnaîtra une préparation réussie à sa couleur blanche argentée, légèrement translucide et brillante, ainsi qu'à sa consistance sirupeuse. En vieillissant, à force d'être exposé à l'air, le liquide peut prendre une légère couleur de caramel, sans pour autant que cela altère ses effets.

Extrait du Grimoire d'enseignement d'Am-Violara.

Talisman de libre volonté ou talisman de sug'maela


Effets :
Le talisman de sug'maela permet de surmonter ses propres peurs et inhibitions. Il permet d'accéder à une véritable lucidité permettant un choix clair de son propre chemin de vie en s'affranchissant de ses blocages, notamment d'ordre psychologique. Ce talisman contribue à apporter une paix permettant de surmonter ses peurs et ses inhibitions, il ne les supprime pas. La nuance est importante car cela rend un véritable talisman de sug'maela sans danger, au contraire d'un simple inhibiteur de peur. Ce talisman ne permet pas de passer une porte enchantée contre les voleurs (quoiqu'il puisse aider dans certaines circonstances) et ne se contente pas de supprimer les inhibitions comme d'autres talismans meilleur marché, toutefois, il rend le porteur légèrement moins sensible aux sorts et aux enchantements qui affectent l'esprit (ainsi, le porteur d'un talisman de sug'maela, s'il est pris à voler sera d'autant plus puni qu'il est considéré comme parfaitement conscient de ses actes).
Ingrédients :
Une larme de frustration du porteur,
Un diamant creux non révélé magiquement,
2lk. de poussière de kaekym,
1yk. de poussière de kahrok lisse,
4yk. de cire de bourdon,
1yk. de poussière d'ailes de bel-argus,
3 fleurs de lierre de Per'Dellin séchées et réduites en poudre,
5 fleurs de bleuet séchées et réduites en poudre,
Du bois de seve-iste non révélé magiquement,
Préparation du diamant :
L'ingrédient principal du talisman de sug'maela est la larme de frustration, qui devra se trouver exactement au coeur du talisman.
La première étape consiste à se procurer un diamant (éventuellement brut) et à creuser dans la pierre une petite cavité (ici la dextérité est de mise et il faudra souvent faire appel a un professionnel) assez grande pour recueillir une larme.
Une fois le diamant taillé, on le placera dans un petit flacon contenant une eau pure dans laquelle on aura dilué 1yk. de poussière de kahrok lisse. Une fois le flacon hermétiquement refermé, on le laissera en place onze journées (de préférence en phase lunaire croissante) en prenant soin de le conserver à l'ombre, puis on le conservera onze autres, débouché, sur le rebord d'une fenêtre pour qu'il puisse recevoir autant de lumière que possible.
Une fois le diamant ainsi préparé, on déposera dans la cavité 2lk. de poussière de kaekym juste avant d'y verser la larme du futur porteur du talisman. Si la préparation a été efficace, la larme se cristallise immédiatement au contact du diamant.
Préparation du talisman :
Avant toute chose, de préférence trois jours avant la préparation du bois, on s'occupera de préparer la cire de bourdon. On la divisera en deux parts égales dans deux petits contenants et, au besoin, on la fera chauffer jusqu'à ce qu'elle commence à fondre. La première part de cire devra être mélangée avec la poussière d'ailes de bel-argus, puis refroidie et solidifiée à nouveau. La seconde part de cire doit être mélangée en deux phases d'abord avec la poudre de fleurs de lierre de Per'Dellin, puis refroidie, et ensuite avec la poudre de fleurs de bleuets.
La préparation du talisman en lui-même nécessite un travail de précision. Il doit être taillé dans du bois de seve-iste non révélé magiquement, et il être formé de deux parties, le diamant devant s'ajuster au quart d'éclat près dans le bois, les deux parties se refermant sur lui. Certains tailleurs ne taillent dans le bois qu'une cavité grossière et volontairement plus petite que le diamant, dans l'espoir que celui-ci sera assez solide pour se faire sa place seul dans le talisman sans se briser ou fendre le bois. L'extérieur du talisman est laissé à l'appréciation de chacun, mais il est généralement convenu qu'un motif de famille gravé ou sculpté sur le devant et un symbole d'Oneira sur l'arrière améliorent l'efficacité du talisman.
Une fois le bois taillé, on en enduit l'intérieur de cire de bourdon mélangée à la poussière d'ailes de bel-argus, et l'extérieur avec la cire mélangée à la poudre de fleurs de lierre dellien et de bleuets. On répétera ces opérations autant de fois que nécessaire jusqu'à ce que toute la cire ait été utilisée. On pourra alors refermer le talisman sur le diamant et insérer, au besoin, les derniers éléments (généralement un système de fermeture et un petit anneau permettant de passer un lacet de cuir).
Ces étapes réalisées, il faudra laisser dehors le talisman toutes les nuits de pleine lune, ouvert et face à l'astre nocturne. Si une pleine lune (ou davantage) venait à être manquée, le talisman perdrait petit à petit de son pouvoir, mais il le retrouverait par la suite à chaque réexposition à la lumière de la pleine lune.
Il ne faut pas porter le talisman sans qu'il ait passé au moins une nuit à la lumière de la pleine lune, sous peine de voir ses effets altérés.
Il suffira alors de porter le talisman de sug'maela à l'aide d'un lacet de cuir (rien de végétal ni de minéral) à même la peau. Ses effets ne sont pas toujours immédiats, il faudra parfois plusieurs jours au porteur pour qu'il constate une réelle amélioration, mais en contrepartie les effets du talisman peuvent demeurer même après l'avoir ôté, entretenus par la seule volonté du porteur.
On reconnaît généralement que le talisman est le plus efficace lorsque son porteur est celui qui a versé la larme cristallisée dans le diamant, mais ses effets sont très clairement visibles également sur les membres de sa famille (à plus forte raison si un motif familial a été gravé ou sculpté dans le bois). Un autre porteur pourra cependant bénéficier également des effets du talisman, toutefois légèrement atténués. Faire porter le talisman à une personne non consentante s'avère souvent d'une inefficacité cuisante.

Extrait du Grimoire d'Am-Sandorlen.